Sebeș
Une des villes typiques de Transylvanie, où de nombreux vestiges médiévaux peuvent être observés en plus des constructions modernes.
Ștefan Baciu, 28.12.2023, 16:01
Une des 7 Citadelles Saxonnes de Transylvanie
La
ville de Sebeș est l’une des villes typiques de Transylvanie, où de nombreux
vestiges médiévaux peuvent être observés en plus des constructions modernes.
Située sur une route importante qui relie le sud de la Roumanie aux villes de
Deva et Cluj, Sebeș est considérée plutôt comme une ville de passage, bien
qu’elle ait aussi des attractions touristiques, ainsi que quelques hôtels et maisons
d’hôtes où les visiteurs sont gâtés avec des produits de la gastronomie locale.
Les fortifications de Sebeș représentent le prototype archaïque du système de
défense urbaine de Transylvanie, certaines d’entre elles étant intégrées à
l’architecture moderne de la ville.
Radu Totoianu, du Musée
Municipal Ioan Raica de Sebeș, nous a parlé des fortifications de
la ville d’autrefois : Sebeș
est l’une des sept villes saxonnes importantes qui donnent le nom à la province
allemande de Siebenbürgen, c’est-à-dire le Pays des Sept Citadelles. La ville
date de 1245, après l’invasion mongole. Elle est entourée d’une fortification dont
le mur d’enceinte mesure 1 800 mètres et dont les nombreuses tours sont encore
préservées. La tour la plus célèbre reste la Tour de l’Étudiant, aussi appelée la
tour des Couturiers, car elle était entretenue et défendue par la guilde des
couturiers, liée à l’attaque turque de 1438, lorsque l’armée ottomane assiégea
la ville.
A cette tour est également liée l’une des fameuses
histoires de la ville, celle d’un élève qui a lutté contre les Turcs et qui a
été pris en esclavage. Une fois libéré, il s’est rendu en Italie, où il est
entré dans l’Ordre des dominicains. Cet étudiant a ensuite rédigé un ouvrage
intitulé ‘Libellus de ritu et moribus turcorum’, considéré comme le premier
traité européen d’orientalisme du Moyen Âge.
A ne pas rater non plus l’Église évangélique
Une autre
attraction de la ville de Sebeș est l’Église évangélique, dont la construction
a duré si longtemps qu’elle mêle plusieurs styles architecturaux, du style
roman au gothique, avec des influences issues de la Renaissance. Un autre
repère important de Sebeș est le bâtiment du Musée Municipal ‘Ioan Raica’,
comme le souligne Radu Totoianu : « Le bâtiment laïc le
plus important de la ville de Sebeș est la Maison Zapolya, qui abrite le musée
municipal et elle est associée au nom du roi et voïvode de Transylvanie devenu
roi de Hongrie, Ioan Zapolya. Celui-ci accède au trône hongrois après la mort
de Vladislav II en 1526. Cependant, cette succession n’était pas
universellement acceptée. Certains Hongrois avaient proposé au trône Ferdinand
de Habsbourg membre de la famille régnante d’Autriche, déclenchant ainsi une
guerre civile. Dans ce contexte, le roi Zapolya se retire avec son armée en
Transylvanie, occupe Sebeș, et établit sa résidence et son quartier général
dans le bâtiment actuel du musée. Il y est décédé en 1540. Quant au musée, bien
que de taille modeste, il présente un charme indéniable avec ses expositions
variées, incluant l’archéologie, l’histoire locale et les arts. La collection
comprend l’une des plus grandes sélections d’œuvres du peintre Sava Henția,
originaire de la localité de Sebeșel, non loin de Sebeș. De plus, le musée
abrite une collection d’ethnographie extra-européenne ayant appartenu à
l’explorateur Franz Binder, né en 1820 à Sebeș au sein d’une famille de
pharmaciens. »
La collection impressionnante de Franz Binder
Disons avant de terminer qu’après
son retour en Transylvanie, Franz Binder avait acheté une maison dans la zone
centrale de Sebeș, qu’il a ensuite transformée en ajoutant des bas-reliefs en
pierre, avec de nombreux éléments décoratifs illustrant son voyage en Afrique.
Située sur la place centrale de la ville, la maison peut être admirée de nos
jours encore.
En espérant vous avoir donné
envie de visiter cette ville remplie d’histoire et à haut potentiel
touristique, à bientôt pour une nouvelle destination !
(Trad. Rada Stanica)