Philippe Marsan (France): Le général Henri Mathias Berthelot
Quel a Ă©tĂ© le rĂŽle que ce gĂ©nĂ©ral a jouĂ© dans lâhistoire roumaine ?

Ioana StÄncescu, 25.04.2025, 10:52
Fils d’un capitaine de gendarmerie, Henri Mathias Berthelot est nĂ© le 7 dĂ©cembre 1861, Ă Feurs, dans La Loire. DiplĂŽmĂ© de la prestigieuse universitĂ© Saint Cyr, il achĂšve  sa formation militaire en AlgĂ©rie en tant que sous-lieutenant, il part ensuite pour l’Indochine, il y fait son baptĂȘme du feu et y est promu lieutenant en 1886. DiplĂŽmĂ© en 1893 de lâEcole supĂ©rieure de guerre, il passe en 1906 sous la protection du gĂ©nĂ©ral Joseph BrugĂšre. Il est par la suite vice-prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de guerre et secrĂ©taire du ComitĂ© technique dâEtat-major. NommĂ© gĂ©nĂ©ral de division, il commande le 5Ăšme groupe de divisions de rĂ©serve et Ă partir du 3 aoĂ»t 1915, il dirige le 32e corps d’armĂ©e ou « groupement Berthelot » en Champagne. Il est Ă Verdun, dĂšs mars 1916. Son optimisme et son souci des conditions matĂ©rielles des soldats lui permettent de prendre l’ascendant sur ses troupes et d’obtenir des succĂšs sur le terrain. Il est considĂ©rĂ© comme lâun des officiers les plus brillants de lâarmĂ©e française ce qui explique la dĂ©cision de Joffre de lâenvoyer lui et dâautres militaires, Ă rĂ©organiser lâarmĂ©e roumaine.
C’est le gĂ©nĂ©ral Berthelot qui a rĂ©organisĂ© l’armĂ©e roumaine
Le 14 octobre 1916, Henri Mathias Berthelot est placĂ© Ă la tĂȘte de la mission militaire française en Roumanie, dite mission Berthelot et forte de prĂšs de 2 000 officiers et sous-officiers. Dâailleurs, câest Ă lui que lâarmĂ©e roumaine doit son succĂšs durant les batailles de 1917, Ă MÄrÄĆti, MÄrÄĆeĆti, Oituz. Mais, la rĂ©volution russe retire la Roumanie du conflit et le gĂ©nĂ©ral français est expulsĂ© de Roumanie, aprĂšs la signature de la paix de Bucarest, au printemps 1918. RetirĂ© sur le front oriental, le gĂ©nĂ©ral Henri Mathias Berthelot arrive Ă informer le roi Ferdinand de la signature imminente de lâarmistice du 11 novembre. Un tel geste permettra Ă la Roumanie de dĂ©clarer Ă nouveau la guerre et de se retrouver du cĂŽtĂ© des vainqueurs.
Il revient en 1918 Ă Bucarest
Le 1 dĂ©cembre 1918, Berthelot revient Ă Bucarest, aux cĂŽtĂ©s du roi Ferdinand et de la reine Maria. En raison de son engagement en faveur des Roumains, il entrera en conflit avec son supĂ©rieur direct, le gĂ©nĂ©ral Franchet dâEsperey et avec le prĂ©sident de la RĂ©publique, Georges Clemenceau. Câest grĂące Ă lui que des lieux de mĂ©moire roumains existent en France. Parmi eux, celui de Soultzmatt qui abrite une nĂ©cropole, inaugurĂ©e en 1924 par le Roi Ferdinand et Marie de Roumanie, oĂč reposent 562 prisonniers de guerre roumains en tombes individuelles et 125 en fosses communes.
DĂ©corĂ© de la Grande Croix de la LĂ©gion dâhonneur et de la Croix de guerre, le gĂ©nĂ©ral Berthelot est dĂ©clarĂ© citoyen dâhonneur de la Roumanie. Il meurt Ă Paris le 29 janvier 1931 et il est enterrĂ© Ă Nervieux, prĂšs de Saint Etienne.