Roumanie, baisse des dépenses
Dans le cadre des efforts visant à réduire le déficit budgétaire, les institutions publiques roumaines ont réduit leurs dépensés de près de 400 millions de lei durant les deux premiers mois de 2025 par rapport à la même période de l'année dernière

Sorin Iordan, 27.03.2025, 12:55
Le déficit budgétaire à la hausse de la Roumanie a conduit l’administration de Bucarest à prendre des mesures agressives pour réduire les dépenses de fonctionnement de l’appareil d’Etat. Les budgets, les bénéfices sociaux, et les dépenses avec le personnel ont baissé. Les mesures ont déjà eu des conséquences selon le ministre des Finances TánczosBarna. Il a annoncé que les institutions publiques roumaines avaient baissé les dépenses pour les biens et les services de 380 millions de lei (soit plus de 76 millions d’euros) au cours des deux premiers mois de 2025 par rapport à la même période de l’année dernière. Eneffet, ces coupes comptent pour 5% du budget de l’Etat et pour 4% de celui des autorités locales.
Le ministre Barna a souligné que, même si les recettes provenant de la collecte de la TVA avaient augmenté et atteint plus de 25 milliards de lei (soit un peu plus de 5 milliards d’euros) en janvier et février, la correction du déficit budgétaire était un processus à long terme. Selon lui, l’Exécutif doit rester ferme dans son engagement de respecter le déficit de 7 % du Produit Intérieur Brut, convenu avec la Commission européenne, et continuer à stimuler la croissance économique par des investissements.
Récemment, le ministre des Finances a déclaré que la réduction des dépenses visant les employés de l’Etat restait une priorité pour le gouvernement. Selon lui, la réorganisation des institutions publiques se poursuivra durant les deux prochaines années, l’objectif étant un appareil budgétaire plus flexible et plus efficace.
TanczosBarna : « Nous avons réduit les dépenses avec les employés de 5 %, parallèlement à la réduction de 5 % du budget de fonctionnement pour les dépenses administratives, de sorte que d’ici la fin de l’année, nous respecterons la limite de déficit de 7 %. En 2026 et 2027, les institutions doivent poursuivre sur la voie de la numérisation, de l’efficacité et de la réduction des dépenses de fonctionnement. Je ne parle pas de réduction des salaires, mais de réduction des effectifs. »
Des déficits record
Selon le ministère des Finances, en janvier et février 2025, l’exécution du budget général consolidé s’est terminée par un déficit d’environ 30 milliards de lei, soit 1,58 % du PIB, contre près de 29 milliards de lei, soit 1,64 % du PIB au cours des deux premiers mois de l’année dernière. Le budget pour l’année en cours repose sur une croissance économique de 2,5 % et un déficit budgétaire de 7 % du PIB.
Rappelons-le, en 2024, le déficit budgétaire s’est élevé à 8,65 % du PIB, contre les 5,61 % en 2023. Dans ce contexte, la Roumanie a lancé une nouvelle émission d’euro-obligations, la deuxième de cette année, dans le but de financer son déficit. Le mois dernier, l’Etat a collecté 2,8 milliards d’euros et 1,25 milliard de dollars grâce à l’émission d’obligations dans les deux monnaies. Le gouvernement de Bucarest compte emprunter 13 milliards d’euros auprès des marchés internationaux cette année, après avoir collecté un montant record de 18 milliards d’euros en 2024.