Pour et contre une nouvelle aide européenne pour l’Ukraine
Une nouvelle aide à l’Ukraine était sur la table des représentants des 27, lundi, au Conseil Affaires Générales de Bruxelles. La Roumanie y était représentée au par son ministre des AE, Emil Hurezeanu. Débats pour et contre.

Corina Cristea, 18.03.2025, 13:08
Kaya Kallas propose une nouvelle aide à Kiev
Réunis lundi, à Bruxelles, dans le cadre du Conseil Affaires Générales, les chefs des diplomaties des 27 ont examiné une nouvelle initiative visant à fournir une aide militaire à hauteur de quelques dizaines de milliards d’euros à Kiev. Selon la proposition avancée par la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaya Kallas, les Etats-membres devraient contribuer en fonction de leur force économique et, pour prévenir un éventuel veto de la part de certains gouvernements, la participation à cette initiative est bénévole, lit-on dans un communiqué de la diplomatie communautaire, cité par l’agence de presse allemande DPA.
L’idée de cette aide militaire pour l’Ukraine est née il y a trois semaines et le chiffre de la somme envisagée n’a fait qu’augmenter depuis, arrivant actuellement à environ 40 milliards d’euros à accorder cette année. Hormis les promesses d’ordre financier, cette initiative fixe également une cible pour les pays participants de livrer à Kiev 2 000 000 d’unités de munitions d’artillerie cette année. Les responsables de l’Union européenne estiment qu’il est vital de continuer à soutenir l’Ukraine sur le front, dans le contexte des incertitudes concernant l’appui offert par les États-Unis sous l’administration de Donald Trump. En même temps, les Etats-membres souhaitent offrir cette aide le plus vite possible, étant plutôt sceptiques quant à la volonté de Moscou d’arrêter la guerre.
L’idée ne fait pas l’unanimité parmi les 27
Ce plan vise en fait à doubler l’aide militaire offerte à l’Ukraine par l’Union européenne dans sa guerre contre l’agression de la Russie, étant donné que l’année dernière l’aide européenne s’était chiffrée à environ 20 milliards d’euros. Pourtant, les voix du Conseil de Bruxelles n’ont pas fait l’unanimité. Cette proposition bénéficie d’un fort soutien de la part des Etats-membres du Nord et de l’Est de l’Europe, alors que plusieurs pays du sud n’ont pas hésité à exprimer leur réticence. Par exemple, l’Italie et l’Espagne ont précisé ne pas être prêtes à soutenir la proposition de la cheffe de la diplomatie européenne. De l’avis des ministres italien et espagnol des affaires étrangères, il est trop tôt d’exprimer une position définitive concernant cette proposition, qui devrait être d’abord être discutée à fond, en tenant compte aussi des évolutions futures. À son tour, la France a posé plusieurs questions à ce sujet, constatent les sources diplomatiques. Il en va de même pour la Slovaquie, qui a précisé ne pas souhaiter bloquer ce plan, mais qui refuse pourtant d’y contribuer. Enfin, la Hongrie estime que l’aide militaire de l’Union européenne pour l’Ukraine est inutile et ne fait que prolonger la guerre, Budapest ayant exclu à son tour toute participation à cette initiative. Présent aux discussions de Bruxelles, le chef de la diplomatie roumaine, Emil Hurezeanu, a quant à lui transmis que Bucarest était favorable à cette initiative.
À l’issue de la réunion, Kaya Kallas a déclaré que sa proposition avait été reçue avec un « large soutien politique » et que désormais les discussions tournaient autour des détails. Ces détails seront examinés aussi dans le cadre du sommet européen des 20 et 21 mars, à Bruxelles, lorsque les discussions sur l’agression de la Russie contre l’Ukraine se concentreront principalement sur la manière de maintenir le soutien pluridimensionnel de l’UE à Kiev, notamment en matière d’assistance militaire et financière, tout cela dans le contexte des dernières évolutions sur le front et compte tenu de la dynamique des actions en vue des négociations de paix. (trad. Valentina Beleavski)