Baisse de la notation pour la Roumanie
L'agence de notation Moody's a abaissé la perspective de la notation de la Roumanie de stable à négative

Roxana Vasile, 17.03.2025, 13:38
Moody’s était restée la seule des trois principales agences de notation au monde à avoir encore une perspective « stable » associée à la note souveraine de la Roumanie. De leur côté, Fitch et Standard &Poor’s avaient déjà une perspective « négative » depuis l’hiver dernier, plaçant la Roumanie à un pas de distance du statut de « junk », c’est-à-dire une économie non recommandée pour les investissements.
A la fin de la semaine dernière, elles ont été rejointes par Moody’s, qui a confirmé à son tour la note de la Roumanie à « Baa3 », mais a également aggravé la perspective qui lui était associée à « négative ».
« La décision de modifier les perspectives témoigne du le risque qu’en l’absence de l’adoption de mesures supplémentaires de consolidation budgétaire, la solidité budgétaire de la Roumanie pourrait s’affaiblir de manière significative dans les années à venir », a déclaré l’agence de notation.
Selon le scénario de Moody’s, envisagé sur la base des politiques annoncées jusqu’à présent par le gouvernement de Bucarest, le déficit de la Roumanie diminuera de 8,7 % du PIB en 2024 à 7,7 % en 2025, mais il restera toujours élevé. Par la suite, le déficit s’améliorera, mais progressivement. Parallèlement à une révision à la baisse des prévisions de croissance économique, la charge de la dette publique dépassera les 59 % du PIB fin 2025,pour atteindre le seuil de près de 63 % fin 2026.
Les recommandations de Moody’s
La Roumanie s’est engagée à mettre en place une réforme fiscale majeure dans le cadre de son Plan National de Relance et de Résilience, dont l’adoption aidera très probablement à améliorer les prévisions de déficit et de dette. Cependant, cette réforme connaît de retards importants, indique l’agence. Cela signifie, que la perspective de notation pourrait être rétablie à « stable » si les indicateurs relatifs à la dette publique et à la capacité d’endettement se détériorent considérablement moins que prévu actuellement. Ou bien au contraire, la note attribuée à la Roumanie pourrait être abaissée si l’Exécutif ne parvient pas à mettre en œuvre une consolidation budgétaire significative. Un tel scénario serait le résultat d’un échec.
De son côté, Adrian Câciu, ancien ministre des Finances, garde son optimisme :
SON « Il ne s’agit pas d’un déficit désastreux, si l’on tient compte du fait que nous avons fait des investissements à hauteur de 7,1 % du PIB l’année dernière. C’est-à-dire, nous avons choisi de nous endetter pour nous développer. On ne peut pas se développer sanss’endetter. Par contre, l’idée de Moody’s, à laquellenous, et la classe politique devrons faire attention, est la suivante : nous avons besoin de stabilité politique et nous avons besoin de moins d’émotion, de querelles, de scandales, de volatilité et de hasard dans la gestion du pays. D’ailleurs, nous devons être plus rationnels et toute la classe politique doit comprendre que la Roumanie se trouve dans un contexte géopolitique assez compliqué, notamment au niveau régional. » a déclaré Adrian Caciu.
Rappelons-le, selon un récent article publié par Bloomberg, les turbulences actuelles sur la scène politique roumaine sont une source d’inquiétude pour les investisseurs, qui craignent que les mesures fiscales nécessaires pour réduire le plus grand déficit public de l’Union européenne pourraient avoir de nouveaux retards.