Trois ans de guerre en Ukraine
Trois ans après le début de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, les termes d’une paix restent encore incertains.
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Corina Cristea, 24.02.2025, 12:35
3 ans, jour pour jour, depuis l’invasion russe, les dirigeants de l’UE se sont rendus à Kiev pour exprimer leur soutien à l’Ukraine, dans le cadre d’un sommet consacré à une stratégie commune de défense et de sécurité.
« Nous sommes aujourd’hui à Kiev, parce que l’Ukraine est l’Europe. Dans cette lutte pour la survie, ce n’est pas seulement le sort de l’Ukraine qui est en jeu, c’est aussi le destin de l’Europe », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, accompagnée à Kiev par le Collège des commissaires, tout en soulignant la nécessité d’intensifier l’aide militaire.
Selon les données de la Commission européenne, tout au long des trois dernières années, l’UE et ses 27 Etats-membres ont soutenu l’Ukraine avec près de 134 milliards d’euros, dont 48 milliards sous la forme d’une assistance militaire.
L’appui de Washington – remboursé ?
Kiev a également bénéficié d’un soutien consistant de la part de Washington. Cependant, sous le second mandat de Donald Trump, les Etats-Unis ont une approche différente de la situation. L’homme fort de la Maison Blanche a déclaré samedi que les Etats-Unis étaient proches d’un accord avec l’Ukraine en ce qui concerne le partage des bénéfices issus de l’exploitation des minerais ukrainiens, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre.
Washington veut récupérer des milliards de dollars d’aide militaire accordée à l’Ukraine. C’est pourquoi l’administration américaine demande des minerais rares, du pétrole, bref « tout ce que nous pouvons obtenir », aux dires de Donald Trump.
Déconcertés par le dialogue inattendu entre Américains et Russes au sujet de l’Ukraine, alors que Washington a entamé des pourparlers avec Moscou dans une tentative de mettre fin à la guerre sans impliquer l’UE, ni Kiev, les Européens craignent de leur côté que Donald Trump ne mette fin à la guerre dans des conditions favorables à la Russie, sans offrir de garanties de sécurité à l’Ukraine.
D’ailleurs, les pourparlers successifs des dirigeants européens organisés à Paris, la semaine dernière, par Emmanuel Macron ont montré que les ceux-ci sont assez divisés et n’ont pas réussi à coaguler une réaction commune face au lancement de négociations de paix par Washington. Si bien que, selon les agences de presse, « le chef de l’Etat français se rend lundi à Washington uniquement au nom de son pays, sans avoir de mandat européen, afin de pouvoir parler d’une seule voix ».
Il sera suivi, jeudi, par le Premier ministre britannique Keir Starmer, invité lui aussi à la Maison Blanche pour des discussions similaires avec le président américain. A noter que Donald Trump a récemment pointé du doigt les deux dirigeants européens pour n’avoir rien fait pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Le président roumain plaide pour coopération
Présent la semaine dernière à l’une des réunions de Paris, le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a plaidé pour une coopération entre les pays européens et les Etats-Unis pour résoudre la crise en Ukraine. « Une paix juste et durable en Ukraine ne peut être obtenue qu’avec l’aide des Etats-Unis, partenaire stratégique de la Roumanie », a également déclaré, à Bucarest, le premier ministre Marcel Ciolacu, dans une première réaction officielle au sujet le plus important à l’agenda des leaders mondiaux. Le responsable roumain se déclare cependant convaincu que, malgré la rhétorique politique dure des derniers jours, les efforts de mettre fin à la guerre porteront leurs fruits. « Les Roumains ont payé cher, d’un point de vue économique, les effets de ce conflit », estime Marcel Ciolacu, soulignant que les entreprises roumaines devraient jouer un rôle important dans la reconstruction de l’Ukraine.