Déclaration commune sur l’intelligence artificielle
La Roumanie compté parmi les 58 signataires d'une déclaration sur « l'intelligence artificielle éthique »
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Bogdan Matei, 12.02.2025, 12:36
58 pays de tous les continents ont signé mardi à Paris une déclaration commune pour une « intelligence artificielle ouverte, inclusive et éthique », à l’issue d’une réunion coprésidée par la France et l’Inde.
« Nous soulignons la nécessité d’une réflexion globale, notamment sur les questions de sécurité, de développement durable, d’innovation, de respect du droit international, y compris le droit humanitaire et la protection des droits de l’homme, l’égalité entre les femmes et les hommes, la diversité linguistique, la protection des consommateurs et les droits de propriété intellectuelle », précise la déclaration. Parmi ses signataires figurent les Etats de l’Union européenne, le Canada, l’Inde, la Chine et des pays de l’Union africaine. L’hôte de la réunion, le président français Emmanuel Macron, cité par le correspondant de Radio Roumanie à Paris, déclare que « nous voulons un cadre qui évite l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le contrôle de masse ».
« Ici nous mettons non seulement les bases de l’innovation et du progrès, mais aussi celles de la confiance, qui permettront à l’intelligence artificielle de progresser et d’être durable. »
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le lancement de l’Alliance « Champions Initiative », soit un partenariat public-privé, le plus important au monde, pour des investissements record dans le domaine au niveau communautaire, se chiffrant à 200 milliards d’euros. Et d’ajouter que l’Europe deviendrait le continent leader en matière d’intelligence artificielle respectueuse des droits de l’homme et des valeurs démocratiques.
Présent à la réunion, le ministre roumain de l’Economie et de la numérisation, Bogdan Gruia Ivan, a déclaré, pour la radio publique roumaine, que Bucarest était prêt à jouer son rôle dans le développement de cette technologie du futur.
Bogdan Gruia Ivan : « L’Europe a enfin compris combien il est important d’être à la table de ceux qui définissent l’avenir du monde. C’est pourquoi la Roumanie est également présente. Il y a deux mois, nous avons signé un accord de financement se chiffrant à 64 millions d’euros pour le hub roumain d’intelligence artificielle, qui relie les universités techniques de Roumanie et qui nous fait automatiquement entrer dans ce projet de la Commission européenne en tant que hub régional de recherche ».
Selon les médias internationaux, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne figurent pas parmi les signataires de la déclaration commune, en raison de divergences d’opinion sur la régulation des nouvelles technologies. A rebours d’une Europe voulant aller plus vite tout en définissant un cadre à l’essor de l’IA, le nouveau vice-président américain, le républicain J.D. Vance a souhaité faire « tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance » en la matière. « Les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et notre administration entend qu’ils le restent », a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’une réglementation excessive pourrait « tuer une industrie en plein essor ». La position de Washington et de Londres, soulignent aussi les commentateurs, a mis en évidence la confrontation de deux visions du monde.