Des irrégularités dans l’organisation de l’exposition d’Assen
Les autorités roumaines ont constaté des lacunes et des failles dans la législation après des contrôles effectués à la suite du vol du trésor dace dans un musée néerlandais.
![Afiş expo Dacia-Olanda-coif Afiş expo Dacia-Olanda-coif](https://www.rri.ro/wp-content/uploads/2025/02/Afis-expo-Dacia-Olanda-coif.jpg)
Ştefan Stoica, 10.02.2025, 10:38
Les autorités néerlandaises poursuivent activement leur enquête pour retrouver les objets du trésor roumain dérobés au musée Drents d’Assen le 25 janvier dernier. Malgré l’arrestation de trois suspects, ces derniers refusent de révéler le sort du casque et des trois bracelets en or dérobés. Un quatrième individu, identifié par la police, demeure toujours en fuite. Un détective d’art néerlandais estime qu’il existe 50 % de risques que les voleurs aient déjà fait fondre ces pièces précieuses, une hypothèse qui alimente les inquiétudes du côté roumain. Toutefois, la rapidité avec laquelle les suspects ont été arrêtés laisse espérer que le trésor soit encore intact. Néanmoins, leur mutisme face aux enquêteurs demeure préoccupant, rapporte la presse néerlandaise.
Des failles dans la gestion du prêt des œuvres
À Bucarest, l’organe de contrôle du Premier ministre a examiné les conditions dans lesquelles le musée national d’histoire de Bucarest a prêté ces objets au musée Drents. Son rapport met en lumière plusieurs failles, notamment des lacunes législatives en matière de protection du patrimoine culturel et des irrégularités dans les procédures d’exportation temporaire de biens culturels. Les enquêteurs ont également constaté que les dispositifs de sécurité et les mesures de protection contre le vol proposés par le musée néerlandais n’ont pas été soumis à une analyse spécialisée avant l’envoi des pièces. Ce manquement s’explique à la fois par l’absence de réglementation stricte et par le manque de responsabilités clairement définies au sein des organismes chargés d’approuver ces prêts internationaux.
Sécurité insuffisante et manque de supervision
En comparant les mesures de protection mises en place au musée Drents avec celles appliquées lors d’expositions à Madrid et Rome, les autorités roumaines ont relevé des différences notables. À Assen, aucun service de sécurité permanent assuré par du personnel spécialisé n’a été instauré, contrairement aux normes adoptées dans les autres villes. Par ailleurs, l’organisation de cette exposition aux Pays-Bas n’a pas été soumise à une approbation formelle du conseil d’administration du musée national d’histoire roumain, ce qui constitue une entorse aux règles en vigueur. Autre faille majeure : la dernière réévaluation à des fins d’assurance de certains objets prêtés remonte à plus de 14 ans, alors que la réglementation impose une mise à jour tous les 10 ans. Face à ces révélations, les conclusions du rapport ont été transmises au parquet de la Haute Cour de cassation et de justice. Dans ce contexte, la ministre de la Culture, Natalia Intotero, a annoncé son intention de renforcer le cadre juridique encadrant l’organisation d’expositions à l’étranger.