Davantage d’argent pour la défense européenne
Les Etats-membres de l’UE souhaitent croître leurs budgets destinés à la défense. L'occasion pour le chef de l’État roumain Klaus Iohannis de souligner qu’il était très important de ne pas perdre de vue l’appartenance à l’OTAN de nombreux Etats communautaires.
Ştefan Stoica, 04.02.2025, 12:33
La défense, sous la loupe des leaders communautaires
Avec une guerre qui bat son plein à ses frontières et un nouveau chef imprévisible à la Maison Blanche, l’Union Européenne ne se permet pas le luxe de mettre les questions liées à la défense et à la sécurité commune en bas de liste. Par conséquent, les leaders de l’Union se sont réunis à Bruxelles en ce début de semaine pour une session informelle consacrée justement à la défense. Ils ont insisté non seulement sur la nécessité de faire croître les budgets des Etats-membres destinés à se secteur, mais aussi sur l’importance de financer des projets communs à l’aide des fonds communautaires. Le financement et la collaboration au niveau de l’UE pourrait contrebalancer les contraintes budgétaires qui ne permettent pas actuellement à certains Etats-membres d’allouer davantage d’argent à ce secteur. Cela permettrait aussi d’éliminer les iniquités qui existent dans l’industrie de la défense, de sorte que tout ce qui est produit au sein de l’espace communautaire, à savoir des équipements et de la munition, puisse être utilisé par tous les Etats-membres.
Ne pas perdre de vue l’appartenance à l’OTAN
Présent au débat, le chef de l’État roumain Klaus Iohannis a souligné qu’il était très important de ne pas perdre de vue l’appartenance à l’OTAN de nombreux Etats communautaires. « La Roumanie n’accepte pas l’idée d’une défense européenne séparée ou parallèle à celle offerte par l’OTAN, puisque cela pourrait ne pas fonctionner », a-t-il insisté. Cet avis est partagé par la plupart des leaders de l’Union Européenne, selon lesquels la coopération communautaire dans le domaine de la défense ne doit pas se superposer avec le rôle de l’OTAN, qui est le principal acteur en matière de sécurité transatlantique.
Invité à la réunion, le secrétaire général de l’OTAN, Marc Rutte a déclaré que, quelles que soient les solutions, l’industrie européenne de défense devait croître et que la majoration des budgets était la principale solution en ce sens. « En ce moment, nous sommes en train d’évaluer les lacunes qui existent en matière de défense européenne, on veut savoir où l’on est et où il faudrait arriver et fixer nos cibles. De même, nous allons décider combien les alliés doivent allouer à la Défense, mais ce sera plus que 2 % du PIB », a déclaré Mark Rutte.
Côté acquisitions, le président français Emmanuel Macron a été le seul à avoir mentionné l’idée d’acquisition exclusive ou prioritaire auprès des Etats communautaires. En fait, c’est une position qui pourrait exclure à l’avenir une grande partie des fournisseurs américains, d’où la réticence des Etats-membres qui ne souhaitent pas avoir des relations tendues avec Washington, surtout dans le contexte actuel d’insécurité mondiale, explique le correspondant de la Radio publique roumaine à Bruxelles.
Les Etats-Unis, un rôle clé
Les États-Unis sont un allié clé au sein de l’OTAN et jusqu’ici ils ont couvert la plus grande partie des dotations de l’Alliance. Si bien que son secrétaire général Mark Rutte a suggéré que les alliés européens devaient y contribuer davantage et pas seulement du point de vue des dépenses, mais aussi de l’aide accordée à l’Ukraine en guerre. Enfin, lors de sa rencontre avec la presse romaine, le président roumain Klaus Iohannis a rappelé que, malgré le déficit élevé de l’année dernière, la Roumanie a eu une croissance économique importante, ce qui a permis de faire croître le budget de la Défense à 2,5 % du PIB, un exemple à suivre par les autres Etats-membres de l’union européenne. (trad. Valentina Beleavski)