La priorité : un budget prudent et des mesures pour réduire le déficit
À Bucarest, l’Exécutif assure que la TVA ne va pas augmenter cette année. Pourtant, le budget 2025 doit être construit avec prudence, sans dépenses excessives.
Ştefan Stoica, 16.01.2025, 12:30
Le budget 2025, la priorité du gouvernement
Retardé en raison de la création du nouveau gouvernement, l’approbation du budget 2025 est la priorité numéro un de Bucarest en ce moment. Et il ne s’agit pas de n’importe quel budget, mais d’un qui soit construit avec prudence, sans dépenses excessives comme auparavant qui ont causé un déficit inquiétant, approchant les 9 % du PIB.
Un déficit énorme et une cible difficile à atteindre
Réunis pour débattre du budget 2025, le premier ministre Marcel Ciolacu et le ministre des finances Tanczos Barna ont conclu que la Roumanie ne se permettait plus d’augmenter l’enveloppe destinée aux dépenses pour les biens et les services. La cible de déficit de 7 % en 2025, assumée dans les négociations avec la Commission européenne, ne peut pas être atteinte sans geler les fonds des salaires et des pensions de retraite, ni sans mettre une pression supplémentaire sur le Fisc en vue d’une meilleure collecte de la TVA. Pourtant, dans le cas des petites et moyennes pensions de retraite, l’Exécutif promet de chercher des solutions, afin d’en supplémenter les fonds, promet le premier ministre. Le ministre des Finances a quant à lui plaidé pour un contrôle rigoureux des dépenses, de sorte que la Roumanie puisse respecter les engagements assumés devant ses partenaires européens. Il a également insisté sur le fait qu’il fallait compter uniquement sur les recettes réalisables.
Tanczos Barna : « Le plan fiscal et budgétaire structurel sur le moyen terme assumé par la Roumanie prévoit un déficit de 7 % pour cette année et une réduction progressive du déficit budgétaire jusqu’à 3 % dans les sept années à venir. Et cet engagement doit être respectée à l’avenir aussi, puisque ce que nous construisons aujourd’hui, pour 2025, doit avoir un impact sur les années à suivre, de sorte que les sommes destinées aux investissements ne soient pas diminuées, mais qu’elles soient compensées à chaque fois. D’autre part, il ne faut pas exagérer non plus du côté des revenus non réalisables, pour ne pas nous retrouver dans la situation où il faut combler la différence par des crédits ».
La TVA reste inchangée
Sur toile de fond des scénarios véhiculés par la presse selon lesquels les autorités ont l’intention d’augmenter certaines taxes, le premier ministre et le ministre des Finances ont assuré que la TVA resterait inchangée.
Marcel Ciolacu : « On ne va pas augmenter la TVA. Pourquoi ? Moi, je représente un parti social-démocrate. Premièrement, puisque l’effort impactera de manière égale tous les Roumains, quel que soit leur revenu. Et par effort je veux dire une baisse du pouvoir d’achat. Moi je n’ai pas l’intention de le faire, et je suis très content que Monsieur le ministre partage mon avis. En ce moment, la consommation va encore baisser et, automatiquement, on aura aussi une baisse de l’inflation ».
Les mesures envisagées pour réduire le déficit
Précisons que le décret adopté à la fin de l’année dernière par le nouveau gouvernement de Bucarest, formé du Parti social-démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie porte sur la réduction des dépenses faites par l’État, sur la suppression de certaines facilités fiscales, par exemple dans le domaine de l’informatique et du BTP ou encore dans l’industrie agroalimentaire, et vise aussi la réorganisation et la fusion des agences au sein du Secrétariat général du gouvernement. Une démarche similaire visera aussi l’appareil de fonctionnement de l’Exécutif, puisque la Roumanie a aussi besoin d’une réforme structurelle, a conclu le premier ministre Marcel Ciolacu. (trad. Valentina Beleavski)