La Roumanie a un nouveau gouvernement
Le nouvel Exécutif de Bucarest a été voté par le Parlement
Leyla Cheamil, 24.12.2024, 13:18
Le nouvel Exécutif roumain, dirigé par le social-démocrate Marcel Ciolacu, a prêté serment lundi soir devant le président Klaus Iohannis. C’était une journée politique intense et une première des 35 dernières années. Elle a inclus la nomination du Premier ministre par le chef de l’Etat, l’audition des ministres, le vote d’investiture, la prestation de serment et la première réunion du gouvernement. Plus tôt, le même jour, les dirigeants des partis pro-européens, à savoir le Parti Social-Démocrate (PSD), Parti NationalLibéral (PNL), Union Démocrate- Magyare de Roumanie (UDMR) et les députés appartenant aux minorités nationales avaient signé un accord politique pour former une majorité et un gouvernement.
Une structure plus simple de l’Exécutif
Le nouvel Exécutif a une structure plus simple que l’ancien. Il est composé de 16 ministères, dont 8 seront dirigés par le Parti Social-Démocrate, 6 – par le Parti National Libéral et 2 – par l’Union Démocrate Magyare de Roumanie. Le gouvernement dispose encore de trois postes de vice-premier ministre, dont l’un appartient aux Sociaux-Démocrates – à savoir le poste de vice-premier ministre sans portefeuille, et deux autres, avec portefeuille, détenuspar le Parti NationalLibéral et l’Union Démocrate Magyare de Roumanie.
Le Cabinet Ciolacu 2, comme l’appelle la presse, a reçu l’avis favorable du Parlement avec 240 voix pour, soit 7 de plus que le minimum requis. CătălinPredoiuà tête des Affaires Intérieures, Angel Tîlvăr à la Défense, SorinGrindeanu aux Transports, AlexandruRafila à la Santé et SebastianBurdujaau ministère de l’Energie – autant de ministres qui ont conservé leurs anciennes positions.Parmi les nouvelles nominations figurent : Daniel David désormais à la tête de l’Education nationale et Emil Hurezeanuen charge des Affaires étrangères. Ceux-ci ne sont pas membres d’un parti, mais ils sont quand même soutenus par le Parti National-Libéral. A la tête du nouveau ministère de l’Economie et de la Numérisation l’on retrouve désormais le social-démocrate Bogdan Ivan, alors que le parlementaire social-démocrate Radu Marinescuest le nouveau ministre de la Justice. Deux portefeuilles importants sont détenus par l’Union Démocrate Magyare de Roumanie : le Développement, avec Cseke Attila à la tête, et les Finances dont le nouveau responsable est TánczosBarna.
Les déclarations des nouveaux ministres
Une fois son Cabinet investi, le Premier ministre Marcel Ciolacu a déclaré que l’organisation rapide des élections présidentielles et les mesures visant à stimuler le climat des affaires constituaient ses principaux objectifs à court terme. Et de souligner que la Roumanie dispose d’un gouvernement fonctionnel, ce qui envoie un signal de stabilité au secteur privé roumain et aux investisseurs étrangers. Selon le Premier ministre, il y a déjà des signes positifs du vote au Parlement, tels le fait que les taux d’intérêt extérieurs auxquels le pays emprunte de l’argent ont déjà commencé à baisser. Pourtant, 2025 ne sera pas une année facile, avertit le chef du gouvernement puisque l’argent public doit être dépensé correctement.
« Cette crise économique dans les pays développés est normale et se fera sentir en Roumanie aussi en 2025. Nous aurons une année économique difficile. La Roumanie ne peut pas offrir de services publics comme à l’Occident, si tout le monde ne contribue pas aux recettes budgétaires. »
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, CătălinPredoiu, a déclaré que la lutte contre le trafic de la drogue serait la priorité de son deuxième mandat. Et d’ajouter que le personnel du ministère de l’Intérieur continuera à maintenir un faible niveau du taux de migration, alors que le taux de sécurité doit rester élevé en Roumanie, étant déjà un des plus élevé en Europe.
« Les défis dans le domaine du trafic de la drogue, de la traite des êtres humains, de l’immigration clandestine, de la cybersécurité, des discours de haine et des situations d’urgence sont à niveau sans précédent, ils sont complexes et se manifestent parfois simultanément.C’est justement cette nouvelle réalité qui dicte les priorités des années à venir »
Le ministre de la Défense, Angel Tîlvăr, a quant à lui déclaré que la base militaire de MihailKogălniceanu (sud-est) serait modernisée grâce à un investissement de 2 milliards et demi d’euros, ce qui rendrace site le point militaire de l’OTAN le plus important en Europe
« J’ai présenté une série de mesures prises par le Ministère de la Défense et je crois que c’est la preuve que les décisions que nous avons prises étaient bonnes. Nous continuerons à les appliquer et en même temps, nous essayeronsde faire croître le nombre d’activités et d’actions grâce auxquelles le domaine militaire deviendra ou restera un domaine attractif pour ceux qui souhaitent faire en une carrière. »
Disons pour terminer que pour la première fois en Roumanie, le ministère des Finances publiques, dirigé par TánczosBarna, revient à l’Union Démocrate Magyare de Roumanie. Il a assuré que les impôts n’augmenteraient pas en 2025 et que le même système fiscal serait maintenu.