La semaine du 16 au 22 décembre 2024
Abaissement du score accordé à la Roumanie par l’agence de notation Fitch/ Négociations et coups de théâtre sur la scène politique roumaine/ Commémorations à Timișoara, lieu de déclenchement de la révolution anticommuniste roumaine/ Club de foot italien acheté par un homme d’affaires roumain / Concert inédit de deux musiciens roumains,
Bogdan Matei, 22.12.2024, 10:44
Abaissement du score accordé à la Roumanie par l’agence de notation Fitch
L’agence de notation Fitch a changé la perspective de la Roumanie de « stable » à « négative » pour ce qui est la note utilisée pour les crédits à long terme en devises. L’évaluation reflète les risques majeurs auxquels se confronte la Roumanie à cause de l’instabilité politique, des déséquilibres fiscaux et de la hausse de la dette publique et elle pourrait amener à la majoration des taux d’intérêts que le gouvernement de Bucarest souhaiterait contracter sur les marchés extérieurs. La nouvelle évaluation a été publiée par l’agence deux mois avant le calendrier habituel, sur le fond de l’instabilité politique sévère en Roumanie. Les analystes de Fitch mentionnent les tensions politiques supplémentaires sur la scène politique issues de l’annulation des élections présidentielles du 24 novembre, à cause des immixtions étrangères, présumées russes. Ils évoquent aussi le résultat du scrutin du 1er décembre qui a produit un Législatif fragmenté avec une majoration significative de l’influence des partis anti-européens en extrémistes (Alliance pour l’Unité des Roumains, SOS Roumanie et Parti de la Jeunesse, POT). Une autre raison d’inquiétude vise les déficits excessifs et la situation fiscale qui ne fait que se détériorer.
Négociations et coups de théâtre sur la scène politique roumaine
Les partis qui se déclarent pro-européens – Parti social-démocrate, Parti national libéral (deux anciens ennemis jurés, mais membres ces trois dernières années de la coalition gouvernementale au nom de la stabilité et de la lutte contre l’extrémisme), l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie n’ont pas réussi à décider d’une nouvelle coalition exécutive qui reposerait sur une majorité de plus de 60% au Parlement inauguré le 20 décembre. L’USR a invoqué les péchés du passé et le manque de volonté pour dérouler des réformes des potentiels partenaires de gouvernement et a quitté les négociations. Le PSD a également annoncé qu’il se retirait de la coalition gouvernementale mais qu’il soutiendrait un gouvernement minoritaire de droite. En l’absence d’un gouvernement à plein pouvoirs, il est impossible d’élaborer un budget d’Etat pour l’année prochaine. Les mairies ne peuvent pas élaborer leur propres budgets et les Roumains sentiront immédiatement les conséquences – mettent en garde les analystes économiques autochtones.
Commémorations à Timișoara, lieu de déclenchement de la révolution anticommuniste roumaine
La ville de Timisoara a marqué cette semaine les 35 ans depuis le déclenchement de la Révolution qui a mené à la chute du communisme en Roumanie. Ce fut le 16 décembre 1989 que les fidèles réformés se sont réunis devant la maison paroissiale pour soutenir le pasteur László Tőkés, que la police politique de l’époque, la Securitate menaçait d’évacuer. Leur protestation s’est transformée en une révolte populaire. La répression déclenchée par les forces de l’ordre a fait plus de 100 morts et plusieurs centaines de blessés. Timisoara est devenue le 20 décembre la première ville libérée du communisme de Roumanie et de là, la flamme de la Révolution s’est propagée à travers le pays. Sous le slogan « 35 ans de liberté » la ville a accueilli d’amples manifestations de commémoration, dédiées aux héros martyrs, des conférences, des expositions, des spectacles, des concerts et des projections de films. Un portail de la liberté a également été inauguré. Il s’agit d’une installation lumineuse qui reproduit des sons enregistrés durant la Révolution. Comme chaque année, une marche appelée « les héros ne meurent jamais » a traversé la ville de Timisoara. Mardi, la ville a été en deuil et vendredi elle a accueilli un concert de musique rock.
Un homme d’affaires roumain achète un club de foot italien
L’homme d’affaires Dan Șucu, le principal actionnaire du club de foot Rapid de Bucarest, un des plus populaires de Roumanie, est désormais l’actionnaire majoritaire du club de foot italien de série A, Genoa – a annoncé ce dernier sur son site officiel. Selon la même source, suite à une majoration de capital, dont 40 millions payés le 14 décembre, le Conseil d’administration a approuvé l’offre de l’investisseur roumain. Celui-ci avait souscrit toute la majoration de capital obtenant en échange une participation de 77% du club Genoa CFC et rendant minoritaires les précédents actionnaires, lit-on dans le communiqué. Président de la confédération patronale Concordia, Dan Ș ucu (61 ans) est une figure de proue dans l’économie roumaine. Il est le fondateur de Mobexpert, la marque roumaine de meubles la plus importante, qui compte plus de 2 200 employés. Il est également impliqué dans le secteur de l’immobilier et dans les médias, puisqu’il détient le quotidien d’affaires « Ziarul Financiar ». De son côté, Genoa a une longue tradition dans le foot italien. Son palmarès inclut neuf trophées de championne d’Italie, dont le premier remporté en 1898 et le dernier il y a un siècle, durant la saison 1924. Enfin, Rapid est triple champion de Roumanie – en 1967, 1999 et 2003 – a remporté à 13 reprises la Coupe de Roumanie et détient aussi quatre Supercoupes.
Concert inédit de deux musiciens roumains
Deux musiciens roumains, la violoniste Diana Jipa et le pianiste Ştefan Doniga, ont donné pour la première fois un concert en Antarctique. Ils se sont produits devant 70 personnes, chercheurs et personnels de huit stations scientifiques. Leur spectacle a été le deuxième plus grand événement musical organisé sur ce continent après le concert du célèbre groupe de rock Metallica en 2003. Les deux musiciens sont également les premiers au monde à se produire dans le cadre de concerts sur tous les sept continents en moins de 100 jours. Les artistes roumains comptent voir leur performance homologuée par le livre Guinness des Records. (trad. Alex Diaconescu)