Les conclusions du Sommet européen d’hiver
La guerre en Ukraine, les relations commerciales entre l'UE et les États-Unis, la situation au Proche-Orient et l'ingérence de la Russie dans les élections – ce sont quelques-uns de sujets discutés à Bruxelles lors du Sommet européen d'hiver.
Sorin Iordan, 20.12.2024, 12:09
Les principaux sujets à l’agenda du Sommet
Réunis à Bruxelles, les chefs d’État de gouvernement de l’Union européenne se sont penchés en priorité sur la guerre en Ukraine, la migration, la situation au Proche-Orient, sans oublier la réponse du bloc communautaire aux crises, ni l’interférence de la Russie dans les élections présidentielles de Roumanie. Invité au Sommet européen d’hiver, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ce dont son pays avait le plus besoin était que l’UE et les États-Unis continuent à l’appuyer. Et d’ajouter qu’il souhaitait que Donald Trump qui reviendra à la Maison Blanche à compter du 20 janvier prochain, soit du côté de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe. Le président ukrainien a précisé aussi que son pays aurait besoin de garanties de sécurité de la part de l’Union européenne et des États-Unis, en vue d’une paix sur le long terme.
Le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis est aussi une source d’inquiétude pour les pays de l’Europe, qui s’attendent à ce que sa politique souverainiste, affecte de nouveau les relations bilatérales, comme ce fut le cas lors de son premier mandat. On craint par exemple que la nouvelle administration américaine n’augmente jusqu’à 20 % les tarifs d’importation pour les produits européens.
Eviter à tout prix une guerre commerciale UE-Etats-Unis
Dans ce contexte, Kaya Callas, haute représentante de l’Union européenne aux affaires étrangères et à la politique de sécurité, a déclaré qu’il fallait éviter à tout prix une guerre commerciale qui pourrait affecter les deux économies. Il n’y a pas de gagnant suite à une guerre commerciale, a-t-elle expliqué, et au cas où l’on est confronté à un tel scénario, c’est la Chine qui en profitera le plus.
Inquiétudes quant aux interférences de la Russie dans le processus électoral européen
Autre sujet à l’agenda de Bruxelles, amplement débattu : les interférences de la Russie dans le processus électoral européen. Présent au Sommet, le président roumain Klaus Iohannis a affirmé que ce comportement de Moscou n’était pas seulement une menace à l’adresse de la Roumanie, mais aussi à l’adresse de toutes les démocraties. Il a donc appelé les Etats-membres de l’Union à collaborer, y compris au niveau des échanges de données et d’informations, pour que de telles ingérences puissent être dépistées et contrecarrées rapidement.
Sur le même sujet, le premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que tous les leaders européens, les sceptiques compris, étaient désormais conscients de l’agressivité avec laquelle la Russie tente de déstabiliser les systèmes démocratiques des Etats-membres de l’Union, offrant comme exemple les ingérences russes en Géorgie, en République de Moldova et en Roumanie.
La situation en Syrie, sous la loupe de Bruxelles
Et pas en dernier lieu, les leaders européens ont discuté des évolutions en Syrie après le renversement du régime de Bachar al-Assad. L’occasion pour les Etats communautaires de préciser avoir établi des contacts diplomatiques avec les nouveaux chefs syriens et attendre des faits concrets de la part du nouveau gouvernement de Damas, afin de continuer à lui fournir son soutien financier et humanitaire. L’intérêt de l’Union européenne est que la situation se stabilise afin de pouvoir rapatrier une partie des migrants syriens réfugiés en Europe, dans le contexte où leur présence a accentué les tensions sociales et a favorisé la hausse de l’extrême droite sur le plan politique. (trad. Valentina Beleavski)