Grandes plateformes et désinformation en ligne
Le ministère roumain de la Défense fait état de nouvelles informations erronées en ligne, notamment sur la plateforme TikTok.
Corina Cristea, 09.12.2024, 11:31
« La liberté des électeurs de se forger une opinion présuppose le droit d’obtenir des informations exactes sur les candidats, de sorte que l’ingérence d’entités étatiques ou non étatiques dans la conduite de campagnes électorales ou de désinformation doit être exclue », a déclaré vendredi la Cour constitutionnelle de Roumanie, dans le raisonnement de la décision par laquelle elle a annulé les élections présidentielles dans le pays. Selon les notes d’information présentées au Conseil suprême de la défense par les services de renseignement, qui ont ensuite été déclassifiées, « les principaux aspects du processus électoral pour l’élection du président de la Roumanie en 2024 sont ceux qui concernent la manipulation des votes des électeurs et la distorsion de l’égalité des chances pour les concurrents électoraux, par l’utilisation non transparente des technologies numériques et de l’intelligence artificielle dans la campagne électorale, en violation de la législation électorale, ainsi que par le financement de la campagne électorale à partir de sources non déclarées, y compris en ligne », a déclaré la Cour constitutionnelle Roumaine.
Les grandes plateformes en ligne indifférentes aux messages et sollicitations
C’est l’ancien candidat indépendant Călin Georgescu, extrémiste, souverainiste et admirateur de Vladimir Poutine, qui fait l’objet de toutes ces accusations. Depuis le mois d’août, l’Autorité nationale pour l’administration et la régulation des communications (ANCOM) et l’Autorité électorale permanente (AEP) ont informé les principales plateformes, par lettre officielle, de leurs obligations une fois le processus électoral lancé. Par la suite, l’Autorité électorale permanente a envoyé des notifications à TikTok signalant diverses irrégularités et lui a demandé de prendre les mesures nécessaires pour garantir que la campagne électorale en Roumanie se déroule dans des conditions légales, mais les représentants de la plateforme n’ont pas réagi rapidement à la demande de l’autorité roumaine, a déclaré l’ANCOM. Le Conseil national de l’audiovisuel et l’ANCOM ont également notifié aux plateformes Meta, TikTok, X et Google leurs obligations en matière de lutte contre la désinformation, conformément au règlement européen en la matière, et leur ont demandé de renforcer leurs mécanismes de modération des contenus.
La lutte contre les “fake news” se poursuit
Malgré ces efforts et ces appels, le ministère de la Défense signale de nouvelles désinformations en ligne, notamment sur la plateforme TikTok. Selon le portail InfoRadar, un outil du ministère de la Défense pour lutter contre les « fake news », ce sont les frontières et les infrastructures portuaires roumaines qui sont visées. L’un des messages prétend à tort que les frontières de la Roumanie seront fermées et sécurisées par des effets militaires, tandis que l’autre montre à tort que des technologies militaires qui ne sont pas en possession de l’armée roumaine sont concentrées dans le port de Constanta, ce qui, selon les auteurs de la fake news, est la preuve de préparatifs de guerre. Le ministère affirme que toutes ces informations sont fausses et que ses structures de communication continueront à signaler les cas de désinformation de l’opinion publique au fur et à mesure qu’ils seront identifiés.