La Roumanie après les élections législatives
En Roumanie, les partis pro-européens ont réuni environ 57 % des voix des Roumains qui se sont rendus aux urnes ce dimanche pour décider des membres de leur futur Parlement. Parallèlement, les partis dits souverainistes et isolationnistes ont été préférés par environ 32 % des électeurs.
Corina Cristea, 02.12.2024, 12:42
57 % pour la voie pro-européenne
En Roumanie, les partis pro-européens ont réuni environ 57 % des voix des Roumains qui se sont rendus aux urnes ce dimanche pour décider des membres de leur futur Parlement. Parallèlement, les partis dits souverainistes et isolationnistes ont été préférés par environ 32 % des électeurs. Plus encore, ce scrutin législatif a bénéficié d’une présence record : 52 % de l’électorat, soit la participation la plus importante des 20 dernières années.
Sept partis au sein du futur Législatif
Au total, 7 partis ont franchi le seuil minimum de 5 % des suffrages pour accéder au Législatif de Bucarest. C’est le Parti Social-Démocrate (PSD, membre de la coalition gouvernementale) qui a réuni la plupart des voix, suivi par le parti ultra-nationaliste de l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), qui a d’ailleurs doublé son score par rapport au scrutin d’il y a 4 ans. Le Parti National Libéral (PNL), qui a jusqu’ici côtoyé les sociaux-démocrates au sein du gouvernement, a réussi un meilleur résultat que son ex-leader à l’élection présidentielle de la semaine dernière. Mais c’est quand même un score similaire à celui de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), de centre-droit.
Parmi les petits partis qui ont réussi à franchir le seuil nécessaire pour accéder au Parlement figurent l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR, représentante de la minorité hongroise), suivie par SOS Roumanie – le parti extrémiste et souverainiste de la controversée députée européenne Diana Șoșoacă et le nouvellement créé Parti de la Jeunesse (POT) formé par Ana-Maria Gavrilă, membre du Parlement depuis 4 ans sur les listes de l’AUR.
Les déclarations des leaders des principaux partis
Bien que plutôt réservés à l’annonce des premiers résultats, les leaders des 7 partis admis au Parlement se sont exprimés devant les médias dimanche soir.
Selon le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu, « par le vote exprimé au scrutin législatif, les Roumains ont transmis leur désir de continuer leur parcours européen et euro-atlantique. C’est un signal important transmis à la classe politique : celui de continuer à développer le pays à l’aide de l’argent européen, mais en même temps de protéger notre identité, nos valeurs nationales et notre foi ».
De son côté, le président de l’AUR, George Simion estime que les Roumains souhaitent avoir un changement et déclare que son parti leur garantira le respect des valeurs nationales et de la démocratie, voyant le dialogue comme la solution pour l’avenir de la Roumanie.
Le président par intérim du PNL, Ilie Bolojan, a quant à lui remercié les électeurs pour l’intérêt accordé à cette élection parlementaire, assurant que les Libéraux continueraient à soutenir la réforme de l’Etat roumain.
Enfin, la cheffe de l’USR, Elena Lasconi a fait appel à l’unité pour défendre la démocratie et les valeurs européennes.
Une présence importante aux urnes dans la diasopra
A noter que les Roumains de la diaspora ont voté pour la plupart pour l’Alliance pour l’Union des Roumains, d’autres ont opté pour l’Union sauvez la Roumanie, mais aussi pour les partis extrémistes SOS Roumanie et POT. La participation à l’étranger a été très importante, avec environ 800 000 Roumains établis au-delà des frontières nationales qui se sont présentés aux urnes, étant 3 fois plus nombreux qu’aux élections parlementaires de 2020. C’est en Grande Bretagne que l’on a enregistré la mobilisation la plus importante de la diaspora, suivie par l’Italie et l’Allemagne. (trad. Valentina Beleavski)