La Roumanie visée par des cyber-attaques
La Roumanie a été la cible de plusieurs cyberattaques visant à influencer la régularité du premier tour des élections présidentielles, déroulé le 24 novembre. C’est la conclusion de la réunion, de jeudi, du CSAT.
Sorin Iordan, 29.11.2024, 12:32
Réuni jeudi à Bucarest, le Conseil suprême de la défense nationale a constaté l’existence de plusieurs attaques cybernétiques afin d’influencer le résultat du premier tour du scrutin présidentiel, organisé le 24 novembre. Les membres du Conseil ont invoqué de potentiels risques à l’adresse de la sécurité nationale, suite aux actions des cyber-acteurs étatiques et non étatiques sur certaines infrastructures informatiques et technologiques servant pour le processus électoral », précise un communiqué de la présidence.
Le Service des Télécommunications spéciales, institution en charge du support technique du processus électoral, a confirmé l’existence de cyber-fraude.
Dans l’actuel contexte électoral et de sécurité régionale, la Roumanie, tout comme d’autres pays du Flanc Est de l’OTAN, est prise pour cible par les actions hostiles de tels cyber-attaquants. Il y a, affirment les membres du CSAT, une volonté accrue de la part de la Fédération de Russie d’influencer l’agenda public en Roumanie et de porter atteinte à la cohésion sociale. Peu de temps après que le Conseil suprême de la défense nationale a rendu publiques ses conclusions, le Service des Télécommunications spéciales, institution en charge du support technique du processus électoral, a confirmé l’existence de cyber-fraude. Pourtant, le Service cité précise que même si le nombre et la complexité des attaques a augmenté progressivement, au fur et à mesure que la date du scrutin approchait, il est arrivé à les combattre. Par conséquent, le Service des Télécommunications spéciales n’a identifié aucune vulnérabilité des services électroniques impliquées dans l’organisation du processus électoral.
CSAT accuse Calin Georgescu d’avoir bénéficié d’un ‘traitement préférentiel’ sur TikTok
Les membres du CSAT ont mis en cause la plateforme TikTok. Sorti en première position, le candidat pro-russe et anti-européen Calin Georgescu a bénéficié d’un ‘traitement préférentiel’ de la part de cette application très populaire en Roumanie, a affirmé le Conseil suprême de la défense nationale. Le CSAT évoque ‘l’exposition massive’ dont M. Georgescu a bénéficié, dans le contexte où la plateforme TikTok, lui a permis de se soustraire à la norme électorale l’obligeant à marquer ses vidéos électorales avec le code unique d’identification attribué par l’Autorité électorale permanente. Par conséquent, sa visibilité a augmenté considérablement en rapport avec celle des autres candidats que les algorithmes TikTok ont reconnus comme inscrits dans la course électorale et qui se sont vu diminuer la visibilité auprès des utilisateurs de la plateforme. TikTok dément ‘catégoriquement avoir traité différemment’ le candidat d’extrême droite. Dans un communiqué rendu publique peu de temps après la réunion du CSAT, la compagnie chinoise a déclaré n’avoir trouvé aucune preuve qui témoigne d’une influence étrangère dans le processus électoral roumain et aucune preuve qui parle d’une ingérence étrangère. Mais, les membres du CSAT ont appelé les autorités en charge de la sécurité nationale et du processus électoral, tout comme les juridictions pénales à déclencher le plus vite possible, les démarches nécessaires pour éclaircir cette situation controversée.