La Roumanie, sur le point de rejoindre l’espace Schengen
Après 13 ans d'attente, la Roumanie et la Bulgarie pourront finalement rejoindre l'espace Schengen également par voie terrestre à compter du janvier 2025.
Daniela Budu, 25.11.2024, 12:02
Les ministres de l’Intérieur de la Roumanie, de la Hongrie, de l’Autriche et de la Bulgarie sont parvenus vendredi, à Budapest, à un accord historique sur l’élargissement de l’espace Schengen, ouvrant la voie à l’adhésion complète de la Roumanie et de la Bulgarie à compter du 1er janvier 2025. Pourtant la décision finale, qui nécessite l’unanimité de tous les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne, sera prise le 12 décembre lors du Conseil JAI à Bruxelles.
« J’ai toujours considéré que la situation actuelle était injuste envers la Roumanie, qui a fait de nombreux efforts ces dernières années et qui avait depuis longtemps rempli toutes les conditions nécessaires pour faire partie de l’espace Schengen » – c’est ce qu’a déclaré le Premier ministre de la Hongrie, Viktor Orbán, dont le pays détient, jusqu’à la fin de l’année, la présidence du Conseil de l’Union européenne.
Par ailleurs, toutes les institutions européennes ont soutenu ces dernières années l’adhésion des deux Etats à l’espace de libre circulation européenne et se sont félicitées du résultat positif des pourparlers de Budapest.
« En 2025, l’espace Schengen deviendra plus fort », a écrit sur les réseaux sociaux la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
A son tour, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a salué « l’évolution positive concernant l’adhésion complète » à l’espace Schengen. De son côté, le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, dont le pays s’est jusqu’ici opposé à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace de libre circulation, a reconnu que : « l’immigration clandestine a diminué, mais nous devons continuer à renforcer les frontières extérieures de l’Union européenne ». En faisant référence au veto à l’adhésion totale de la Roumanie et de la Bulgarie, il a souligné : « ce n’est pas seulement ma décision, c’est la décision de l’ensemble de la chancellerie. »
A Budapest, le ministre Cătălin Predoiu a salué l’accord et a souligné que cet objectif atteint par Bucarest profiait à tous. Et de déclarer que la Roumanie était un véritable pilier de sécurité dans l’espace Schengen.
Cătălin Predoiu : « Nous sommes parvenus à un accord. La réunion a été un succès. Notre objectif, celui de la Roumanie, lors de cette réunion, était de créer les conditions pour une décision positive au Conseil JAI de décembre. Il s’agissait de créer les conditions pour que le veto autrichien puisse être levé, afin que nous puissions prendre une décision cette année. Et je pense que c’était un objectif commun, y compris celui de mon collègue et ami Gerhard Karner. Il était important que tout le monde se sente à l’aise, car le très bon travail accompli par la police aux frontières roumaine et bulgare, en collaboration avec leurs collègues de Serbie, de Hongrie et d’Autriche, ce très bon travail qui a été la base du chemin que nous avons parcouru, se poursuivra même après l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen par voie terrestre ».
Rappelons que, depuis 2022, l’Autriche s’opposait à l’élargissement de la zone de libre circulation européenne pour protester contre les nombreuses entrées illégales de migrants sur son territoire. En mars de cette année, elle avait accepté l’adhésion partielle à l’espace Schengen pour les deux Etats d’Europe de l’Est, limitée aux aéroports et aux ports maritimes, et avait établi une feuille de route pour une éventuelle extension des frontières terrestres.