Prévenir les inondations, une urgence
WWF-Roumanie demande aux autorités des solutions pour la prévention des inondations. L'organisation insiste sur le fait que de tels plans à moyen et long terme ne pouvaient plus être élaborés sans la participation de spécialistes et sans tenir compte des solutions qui se sont révélées efficaces dans le monde entier.
Daniel Onea, 07.11.2024, 10:05
Une lettre ouverte aux autorités
Dans une lettre ouverte récemment envoyée aux dirigeants politiques, le World Wide Fund Roumanie demande aux responsables actuels et futurs du domaine des eaux de s’engager dans la création de plans viables pour prévenir les effets des inondations. Le World Wide Fund Roumanie a insisté sur le fait que de tels plans à moyen et long terme ne pouvaient plus être élaborés sans la participation de spécialistes et sans tenir compte des solutions qui se sont révélées efficaces dans le monde entier.
Un programme pour renforcer la résilience climatique
La lettre évoque un exemple pertinent : le programme pour renforcer la résilience climatique dans la plaine inondable du Danube, développé par trois autorités nationales et initialement inclus dans le Plan national de relance et de résilience. Ce programme prévoyait des mesures pour environ 4 000 hectares dans les zones de Bistreț-Potelu, Suhaia, Cetate, Salcia, Gruia, Ciuperceni-Desa, mais a été exclu du financement en 2023. Ce type d’initiatives aurait dû et doit encore être étendu et soutenu. Les recherches scientifiques montrent que la protection et la restauration des écosystèmes d’eau douce, comme les plaines inondables des rivières, les lacs et les marais, ne réduisent pas seulement les effets du changement climatique, mais offrent également des bénéfices économiques et sociaux durables.
Les estimations des spécialistes du WWF indiquent qu’en restaurant écologiquement 100 000 hectares de plaine inondable du Danube, on pourrait obtenir une capacité de stockage naturelle de 1,6 milliard de mètres cubes d’eau.
Des mesures à prendre
Orieta Hulea, directrice générale de World Wide Fund Roumanie, nous a expliqué qu’une telle capacité de stockage représenterait un atout considérable en période de crue:
« Un ensemble de mesures avait été inclus dans le plan national de relance et de résilience et une allocation de 160 millions d’euros avait été prévue pour reconnecter 4 000 hectares. Malheureusement, cette mesure a été exclue du financement l’année dernière. La raison est difficile à comprendre ; apparemment, il s’agirait d’un malentendu entre institutions, ainsi que d’une nécessité d’allouer bien plus de ressources financières au domaine de l’efficacité énergétique. Malheureusement, cela concernait des zones le long du Danube : Bistreț, Rast, Potelu, Salcia, Cetate, Gruia, Ciuperceni, Desa. Et souvenez-vous, lors des inondations historiques de 2006, c’est précisément là que les digues ont cédé et que les inondations ont été catastrophiques ».
526 zones à risque déjà identifiées
Il existe déjà 526 zones identifiées comme à risque potentiellement élevé d’inondations, poursuit Orieta Hulea, directrice générale de World Wide Fund Roumanie :
« Les avoir simplement sur une carte ne suffit pas. Des mesures de prévention spécifiques à chaque région et à chaque communauté devraient être mises en place. En plus, de nombreux travaux n’ont pas été réalisés dans certaines communautés : les cours des rivières n’ont peut-être pas été nettoyés, et dans d’autres localités, les fossés de drainage potentiels ont été bétonnés, limitant la capacité d’absorption. Les problèmes s’avèrent complexes, mais si au niveau départemental on adoptait une approche intégrée avec des mesures tenant compte à la fois de la géographie locale et de la manière dont les inondations précédentes ont affecté la région, on pourrait trouver des solutions de prévention. »
WWF : la Roumanie se trouve à un tournant
Dans le contexte des changements climatiques, qui se manifestent par des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, des sécheresses prolongées et des inondations aux conséquences graves, le World Wide Fund Roumanie tire la sonnette d’alarme, soulignant que la Roumanie se trouve à un tournant. C’est le moment d’adopter des politiques modernes, adaptées aux conditions actuelles, pour protéger le pays de la population, et l’économie et la nature face aux défis climatiques.
La lettre ouverte adressée aux politiciens se termine par un appel à un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes, dialogue qui vise à construire un avenir résilient pour la Roumanie, fondé sur des solutions durables et inclusives. (Trad. Rada Stanica)