Scrutin décisif en Moldavie
En Moldavie, le scrutin président de ce dimanche est décisif pour l’avenir européen de ce petit pays.
Ştefan Stoica, 31.10.2024, 13:13
Maia Sandu et Alexandr Stoianoglo s’affrontent au second tour du scrutin présidentiel moldave
Le dimanche 3 novembre, les citoyens de la République de Moldavie sont appelés aux urnes pour élire leur futur chef d’État. Ils ont le choix entre la pro-européenne Maia Sandu, candidate à sa propre succession, et le pro-russe Alexandr Stoianoglo, soutenu par les socialistes. Maia Sandu, favorite des chancelleries occidentales, a remporté le premier tour du scrutin du 20 octobre dernier avec plus de 42 % des voix, alors que son rival a réuni 26 % des suffrages. Selon la plupart des analystes, le vote de ce dimanche est crucial, en fait c’est tout ou rien. Et pour cause : la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine a causé de multiples crises dans ce petit pays situé entre l’Ukraine et la Roumanie : une crise énergétique, une autre économique et pas en dernier lieu, une profonde crise de sécurité. De l’avis des analyses il n’y a plus de place pour faire des erreurs, si la Moldavie souhaite vraiment rompre définitivement avec son passé de vassalité par rapport à Moscou et rejoindre finalement la famille européenne.
Les risques d’une victoire pro-russe
De son côté, Oleksii Arestovici, ancien conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, mettait en garde récemment contre le fait que la République de Moldova serait attirée dans cette guerre russo-ukrainienne, si l’élection présidentielle de cette année était remportée par le candidat pro-russe. Plus encore, ce petit pays pourrait se transformer en un avant -poste russe à utiliser pour attaquer l’Ukraine et la Roumanie. Tout cela en cas du succès d’une gouvernance proche de la Russie. C’est pourquoi le responsable ukrainien a exhorté les Moldaves à donner leur vote à la candidate pro-européenne.
Dimanche dernier Maia Sandu c’est confrontée avec Alexandr Stoianoglo dans le cadre d’un débat télévisé, l’occasion pour celle-ci d’accuser son rival d’être l’homme de Moscou et d’avoir permis à plusieurs oligarques moldaves de fuir le pays, lorsqu’il occupait la fonction de procureur général de la République de Molodva. D’ailleurs, c’est Maia Sandu elle-même qui avait destitué Stoianoglo de ces fonctions.
Des immixtions extérieures majeures dans la campagne électorale
Après le premier tour de l’élection présidentielle et le référendum sur l’intégration européenne qui a été validé de justesse, contrairement aux attentes optimistes, Maia Sandu a dénoncé l’immixtion des groupes criminels dans le processus électoral, qui auraient agi aux côtés de forces étrangères hostiles aux intérêts de son pays. « Les élections présidentielles et le référendum ont été bien organisés, mais la campagne électorale a été marquée par des ingérences étrangères et par la désinformation », lit-on également dans un rapport de l’OSCE. De même, la mission d’observation de l’Institut International Républicain une ONG américaine, met en lumière des ingérences étrangères considérables dans le processus électoral moldave, qui se sont manifestées entre autres par le rachat de voix, par la manipulation en masse, la propagande etc.
De son côté, Moscou a nié catégoriquement toute immixtion dans les élections présidentielle et le référendum moldaves.
La position des candidats éliminés est essentielle
Pour ce scrutin décisif du 3 novembre, il est important de voir comment se positionneront les candidats éliminés au premier tour. Par exemple, le leader du parti populiste Notre Parti, Renato Usatîi, arrivé en troisième position au premier tour du scrutin présidentiel a fait savoir qu’il n’allait soutenir aucun des deux candidats. Chose prévisible, la partie pro-russe a exhorté son électorat à voter contre Maia Sandu, durant le mandat de laquelle la Moldavie a reçu le statut de pays candidat à l’Union européenne et a ouvert les négociations d’adhésion.