Débat de l’entre deux tours entre les candidats à la présidentielle en République de Moldova
La candidate pro-occidentale Maia Sandu et le candidat pro-russe Alexandr Stoianoglo se sont affrontés lors du seul débat télévisé avant le second tour des élections présidentielles en République de Moldova.
Ştefan Stoica, 28.10.2024, 12:28
Un débat électoral inhabituelsur la forme, mais prévisible dans son contenu, a eu pour protagonistes dimanche dernier les deux candidats restants à la présidentielle de la République de Moldova, à savoir la présidente sortante, la pro-européenne Maia Sandu, et son adversaire, soutenu par les socialistes pro-Russes, AlexandrStoianoglo.Sandu a remporté le premier tour des élections avec plus de 42 % des voix, tandis que Stoianoglo a obtenu près de 26 %.
Sans modérateur impartial, impossible à trouver, les deux candidats se sont donc mutuellement posé des questions. C’était un affrontement électoral sans arrangements. Maia Sandu a accusé AlexandrStoianoglu d’être « l’homme des Russes » et d’avoir des liens avec un certain nombre d’oligarques moldaves qui ont fui le pays pour éviter des peines de prison pour divers crimes.
La présidente sortante a demandé à son adversaire pourquoi, pendant son mandat de procureur général, un homme d’affaires controversé avait été autorisé à fuir le pays, même si des poursuites pénales contre lui étaient en cours, et pourquoi l’affaire connue sous le nom de « Sac noir » n’avait pas fait l’objet d’une enquête dans laquelle un autre homme d’affaires avait offert de l’argent au président socialiste de l’époque, Igor Dodon.
« Comment pouvez-vous convaincre les citoyens que vous serez un meilleur président par rapport au procureur général que vous avez été ? »– a demandé Mme Sandu, qui avait d’ailleurs démis M Stoianoglu de ses fonctions à ce poste.
Il a répondu qu’il était un procureur exemplaire et que de nombreuses affaires liées à la fraude bancaire avaient été initiées au cours de son mandat. Puis il a contre-attaqué, affirmant que le référendum sur l’intégration européenne de la République de Moldovaorganisé le 20 octobre, en même temps que le premier tour de l’élection présidentielle, aurait été convoqué par Maia Sandu pour son propre bénéfice. Et M Stoianoglud’affirmer qu’il était un fervent partisan de l’intégration européenne, même s’il avait boycotté le référendum. Il a en revanche critiqué les sanctions imposées par l’Occident à la Russie, estimant qu’elles affectaient la République de Moldova.
Dans sa réponse, Maia Sandu a souligné l’importance des sanctions comme moyen de mettre fin à la guerre. M Stoianoglo a déclaré qu’il promouvrait de bonnes relations avec les voisins de la République de Moldova, l’Ukraine et la Roumanie, mais Maia Sandu a répondu que Bucarest et Kiev savaient qu’il était un ami de Moscou.
Mme Sandu a décrit le socialiste AlexandrStoianoglo comme le « cheval de Troie » par lequel d’autres veulent diriger le pays.
Moldova – entrela Russie et l’Occident
Le deuxième tour des élections présidentielles en République de Moldovaaura lieu le dimanche 3 novembre et pourrait représenter une étape importante dans le développement européen du petit Etat voisin de la Roumanie. Le référendum sur l’intégration européenne a dépassé les limites, tempérant l’enthousiasme de ceux qui imaginaient que la République de Moldovaétait prête à rompre de manière décisive avec le passé. Il est vrai que Maia Sandu a accusé certains groupes criminels d’ingérence dans le processus électoral, agissant selon elle aux côtés de forces étrangères hostiles aux intérêts du pays. La partie ne se jouera pas en faveur des pro-européens, même en cas de victoire de Maia Sandu, admirée pour sa constance et son courage dans toutes les chancelleries occidentales. Elle devrait être complétée par la victoire des pro-européens aux législatures de l’année prochaine.