Des discussions sur le « Couloir vert »
Le projet du « Couloir vert » a le vent en poupe. Il vise à acheminer vers l’Union européenne de l’énergie produite dans la mer Caspienne.
Bogdan Matei, 04.09.2024, 12:44
La compagnie nationale chargée du transport de l’énergie, Transelectrica, et leurs homologues d’Azerbaïdjan, de Géorgie et de Hongrie ont signés un accord pour s’ associer à la compagnie « Green Energy Corridor Power Company », ayant son siège en Roumanie. L’objectif de la compagnie est de mettre en œuvre le projet intitulé « Green Energy Corridor », à savoir un câble sous-marin pour le transport d’électricité, qui reliera la Roumanie et la Géorgie par la mer Noire. La connexion sera étendue en Hongrie et en Azerbaïdjan.
La huitième réunion ministérielle du projet intitulé « Le Corridor vert » organisée mardi dernier à Bucarest, a donné le feu vert concernant l’étude de faisabilité précédant la mise en œuvre du projet. Celui-ci bénéficie de l’appui de l’Union européenne. D’ailleurs, en décembre 2022, l’accord entre les pays participants avait été signé en présence de la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bucarest.
Déclarations des ministres signataires
« Ce projet stratégique contribuera au renforcement de la sécurité énergétique nationale et régionale, à l’amélioration de la connectivité dans le basin de la mer Noire et à la valorisation du potentiel de l’énergie régénérable. Nous avons convenu également sur la possibilité d’inclure un nouvel élément dans l’étude de faisabilité, à savoir un câble à fibre optique visant à faire connecter les quatre Etats, contribuant ainsi à l’augmentation des flux de données et à la digitalisation de la région. Dans la période à venir, nous analyserons aussi la possibilité d’inclure aussi la Bulgarie dans ce projet d’infrastructure, la démarche étant également ouverte pour nos frères de l’autre côté de la rivière Prut (c’est à dire pour la République de Moldavie, Etat ex-soviétique, majoritairement roumanophone). » – a déclaré le ministre roumain de l’Energie, Sebastian Burduja.
Son homologue d’Azerbaïdjan, Parviz Shahbazov, a quant à lui remercié l’Union européenne pour le soutien qu’elle avait offert dès le début du projet, grâce auquel l’Europe recevra plus d’énergie renouvelable produite dans la zone de la mer Caspienne. Il a également précisé que les autorités de la capitale Baku souhaitaient l’interconnexion de ce corridor avec un autre, dans lequel les Etats ex-soviétiques de l’Asie Centrale sont impliqués, tels l’Ouzbékistan et le Kazakhstan. De son côté, le vice-premier ministre et ministre de l’Economie et du développement durable de Géorgie, Levan Davitashvili, a souligné que ce projet pourrait contribuer à la sécurité énergétique de l’Union européenne et qu’il était la clé pour avoir un marché énergétique compétitif. Le représentant de la Hongrie, le ministre des Affaires étrangères et du commerce, Péter Szijjártó, a souligné le besoin de finaliser ce projet d’infrastructure dans les plus brefs délais. « Nous dépasserons les records mondiaux, tenant compte du fait que le câble sous-marin aura presque 1 200 kilomètres – c’est-à-dire ce sera un câble sans précédent » – a déclaré le chef de la diplomatie de Budapest.