La reforestation, une solution contre la désertification du sud de la Roumanie
Partout sur la planète, le climat subit un changement accéléré et inquiétant, et la Roumanie n'y fait pas exception. De la désertification de la région d’Olténie et des récoltes plus faibles, aux tornades dans le Bărăgan et à la détérioration du delta du Danube, la Roumanie n'est pas épargnée par les effets du changement climatique. Le premier pas dans la lutte contre le changement climatique est la reforestation.
Daniel Onea, 22.08.2024, 09:44
De la désertification de la région d’Olténie et des récoltes plus faibles, aux tornades dans le Bărăgan et à la détérioration du delta du Danube, la Roumanie n’est pas épargnée par les effets du changement climatique. Partout sur la planète, le climat subit un changement accéléré et inquiétant, et la Roumanie n’y fait pas exception. Bien que d’une année à l’autre, les différences ne soient pas très marquantes, les changements climatiques deviennent évidents lorsque l’on regarde en arrière. Par exemple, dans les années 1970, les vagues de chaleur étaient beaucoup plus rares et les étés n’étaient pas aussi chauds, tandis que les hivers étaient très froids et enneigés, à l’inverse des hivers secs actuels.
Le problème de l’environnement a toujours été, sans aucun doute, une question de sécurité nationale, déclare Mircea Fechet, ministre de l’Environnement : « Lorsque nous parlons d’environnement, nous parlons de changement climatique, et c’est une question de sécurité nationale, sachant par exemple que nous perdons 1 000 hectares de terres arables chaque année dans le sud de la Roumanie. Je ne vois pas comment cela pourrait ne pas l’être, lorsque nous constatons qu’il est nécessaire de gérer correctement la ressource en eau douce de la Roumanie, et je ne fais pas seulement référence aux ressources de surface, mais surtout à l’eau souterraine. Il n’est presque pas nécessaire de travailler au ministère pour remarquer qu’à chaque fois que je me rends dans une communauté à travers le pays, que ce soit dans mon département de Bacău ou dans d’autres départements, la première question qui m’est posée concerne presque toujours le même sujet : les gens n’ont plus d’eau. Si les puits s’asséchaient autrefois tous les 10 ou 20 ans, maintenant, chaque été, ils sont à sec. Vivre sans eau n’est pas seulement terrible, c’est impossible. Des communautés entières sont confrontées à ce phénomène de manque d’eau et s’adaptent comme elles le peuvent. Je pense que nous sommes obligés d’en parler et de dire que, si nous ne faisons rien, dans 50 ans, le sud de la Roumanie sera complètement désertifié. Si nous ne faisons rien, dans 20 ans, nous aurons un climat similaire à celui de la Grèce, ce qui, au premier abord, peut sembler agréable pour certains. Cependant, cela s’accompagne de nombreux inconvénients, car un climat aride signifie des pertes massives pour l’agriculture, des vagues de chaleur et des habitants qui vont beaucoup souffrir. »
Les modifications substantielles du climat en Roumanie peuvent aussi menacer la santé humaine par un effet souvent négligé, bien qu’il puisse être très dangereux : la favorisation de l’apparition et du développement des maladies tropicales. Le paludisme est une maladie aiguë et fébrile, causée par un parasite transmis par les piqûres de moustiques du genre Anopheles, couramment rencontré en Afrique. En plus de l’augmentation des cas importés, les facteurs climatiques pourraient donc entraîner la réapparition du paludisme en Roumanie. Pas moins de cinq espèces de moustiques Anopheles sont répandues sur le territoire roumain, et l’augmentation des températures favorisera leur développement, leur permettant de se reproduire même dans les zones montagneuses.
Cependant, le premier pas dans la lutte contre le changement climatique est la reforestation, déclare Mircea Fechet, ministre de l’Environnement : « En Roumanie, nous ne devrions certainement pas en arriver là, et c’est pourquoi nous utilisons tous les outils à notre disposition pour l’instant, le plus accessible étant le reboisement du sud de la Roumanie. Je suis toujours ravi lorsque mes collègues m’informent qu’ils ont trouvé 60 ou 100 hectares supplémentaires à reboiser. Nous avons désormais un protocole avec l’Agence des domaines de l’État, par lequel nous essayons d’identifier 20 000 hectares de terres dégradées, des terres sur le point d’être désertifiées, afin de les reboiser et de les sauver à la dernière minute. »
Dans le sud de la Roumanie et dans les départements touchés par le phénomène de désertification, jusqu’à mille hectares de terres arables sont perdus chaque année. En Olténie, l’un des départements les plus affectés, plus de 60 % de la population vit actuellement de l’agriculture.
22(Trad. Rada Stanica)