Appel à consommer des produits locaux
Selon les statistiques, la Roumanie a importé des aliments d'autres pays pour près de 3 milliards d'euros, rien que durant les 3 premiers mois de cette année. Plutôt rares, les produits roumains sont néanmoins plus appréciés par de nombreux consommateurs. Dernièrement, les agriculteurs s'associent et vendent leurs produits dans de véritables épiceries en ligne.
Daniel Onea et Ștefan Baciu, 25.07.2024, 12:14
La Roumanie importe la plupart des fruits et des légumes
Selon l’Institut national de la statistique, la Roumanie a importé des aliments d’autres pays pour près de trois milliards d’euros, rien que durant les trois premiers mois de cette année. La production locale a été donc dépassée, selon les spécialistes, et l’industrie n’est pas suffisamment développée pour transformer les matières premières en produits finis. Parmi ces aliments, on note des oignons des Pays-Bas et des pommes de terre d’Autriche, de la farine de Hongrie et de la viande de porc d’Allemagne. Ce ne sont que quelques exemples de produits alimentaires importés d’autres pays. Plutôt rares, les produits roumains sont néanmoins plus appréciés par de nombreux consommateurs.
Les producteurs locaux s’associent pour vendre leurs produits en ligne
Il existe cependant une nouvelle formule de commercialisation censée permettre aux consommateurs d’avoir accès aux légumes et fruits autochtones. Dernièrement, les agriculteurs s’associent et vendent leurs produits dans de véritables épiceries en ligne. Occasionnellement ou sur la base d’un abonnement mensuel avec livraison une fois par semaine, des paniers remplis de légumes et de fruits, sont livrés directement chez les clients.
Dumitru Mușat, l’un des agriculteurs, vit dans la commune de Colibași, une commune avec une longue tradition dans la culture de légumes:
« Ma commune fait partie du bassin maraîcher de Vidra. À Vidra, il y avait un célèbre institut de recherche d’où on a obtenu des graines d’héritage. Nous cultivons principalement des légumes sous serre, en commençant dès la saison froide, avec de la salade, des radis, des oignons verts, de l’ail, des choux-raves. Ensuite, pendant la saison plus chaude s’y ajoutent des tomates, des concombres, des poivrons, des aubergines, et à l’automne, du chou rouge, du chou blanc, du chou-fleur, des choux-raves et du brocoli. Nous essayons de produire nos légumes à partir des semences héritées de nos parents et grands-parents. Cependant, nous avons remarqué qu’au marché, les acheteurs ont la tendance d’acheter plutôt les „bibelots”, c’est à dire les produits qui brillent, qui sont beaux, mais qui n’ont aucun goût. »
Les produits locaux sont beaucoup plus sains, malgré leur aspect imparfait
La qualité des variétés de légumes est essentielle pour obtenir des légumes sains. Les modifications génétiques ont des répercussions sur les glucides, les protéines, les vitamines ou même les minéraux des légumes. De plus, pour une qualité supérieure, de nombreuses conditions sont nécessaires, depuis la semence jusqu’à l’entretien et la récolte. Ce n’est donc pas du tout l’aspect extérieur qui prime.
Dumitru Mușat : « Si vous allez au marché et que vous voyez un légume ou un fruit avec une tache ou un petit défaut, s’il vous plait, achetez-les, car cela prouve qu’ils sont plus ou moins bio et qu’ils n’ont pas été traités avec des insecticides. Sur les produits traités avec des insecticides, vous ne verrez jamais de piqûre d’insecte ou de tache. J’ai vu dans la presse que les produits roumains sont dénigrés. Ne tenez plus compte de cela, car cette fameuse salade dont la presse avait dit qu’elle contenait du DDT, un insecticide qui n’est plus utilisé depuis 30 ans en Roumanie, n’était pas de provenance autochtone, mais elle venait de Turquie, et le persil venait de Taïwan. Par conséquent, n’écoutez plus ce que dit la presse sur les produits roumains, car nos fermiers veulent vraiment faire une agriculture saine et la presse dénigre leurs produits. Personne ne nous aide, ni l’État, ni les consommateurs. »
Se rencontrer plus souvent pour mieux se connaître entre producteurs et consommateurs
Lorsqu’un producteur cultive des légumes bio, il doit protéger l’environnement, la qualité du sol, de l’air et des nappes phréatiques, respectant ainsi les normes européennes et nationales de l’agriculture biologique. Tous ces détails ont été communiqués lors d’un l’événement récent organisé par les agriculteurs.
Dumitru Mușat : « C’est pourquoi nous essayons de se rencontrer de temps en temps, comme ce fut le cas à présent, pour vous rapprocher de nous et vous encourager à venir dans nos fermes et voir nos cultures. Il serait bien dommage que cette tradition disparaisse et que nous finissions par manger uniquement des produits importés de Turquie et d’autres pays qui n’ont aucune restriction sur les pesticides. En tant que membres de l’Union Européenne, nous ne pouvons pas utiliser beaucoup de produits comme eux ils le font. Ils mettent ensuite leurs produits sur notre marché et c’est comme ça que nous mangeons des produits qui ne sont pas du tout sains. »
Les légumes bio ne sont pas seulement plus sains que ceux traités, mais ils conservent aussi la saveur des légumes traditionnels. En fin de compte, ce n’est pas l’aspect commercial qui doit être important lorsque nous achetons des produits, mais la qualité nutritionnelle, une qualité donnée par une teneur riche en vitamines et minéraux et sans substances nocives pour l’organisme.
(Trad. Rada Stanica)