« Spectrosthesia » : quand l’art visuel est inspiré par la musique classique
Elena Nicoleta Albu est connue pour ses créations interactives - dessins, peintures, objets et installations d’art, dans lesquels elle emploie un mélange de matériaux et de techniques.
Sorin Iordan, 01.09.2024, 10:09
Une peintre connu pour ses créations interactives, un mélange de matériaux et de techniques
La peintre d’origine roumaine Elena Nicoleta Albu, née dans l’ancienne ville-port danubienne de Brăila (à l’Est de la Roumanie), a présenté au début de cet été une exposition personnelle à Chişinău, capitale de la République de Moldova. Intitulée « Spectrosthesia », elle était accueillie par le Musée national d’art de l’État voisin. Elena Nicoleta Albu est connue pour ses créations interactives – dessins, peintures, objets et installations d’art, dans lesquels elle emploie un mélange de matériaux et de techniques. Ses ouvrages ont été exposés dans des musées et des galeries d’art à travers la Roumanie et le monde ou se retrouvent dans des collections privées de plusieurs pays.
« Spectrosthesia », sa nouvelle exposition arrive à Chisinau
« Spectrosthesia » est un mot inventé par l’artiste pour désigner une association d’éléments environnants – architecture, ombres et lumières, rythmes et couleurs – qui expliquent l’analyse visuelle de compositions musicales dont elle réinterprète les spectrogrammes dans des compositions également visuelles.
Elena Nicoleta Albu a expliqué le concept de l’exposition de Chişinău : « J’ai exposé cinquante-six ouvrages, rassemblés sous le générique « Spectrosthesia », ce mot que j’ai inventé pour partager avec le public mes expériences de synesthésie. Il évoque l’association visuelle des éléments qui nous entourent avec les spectrogrammes des sons. Je vous donne un exemple : l’architecture des bâtiments, avec leurs lumières et leurs ombres, avec les rythmes, les couleurs et les formes rencontrés en tant qu’éléments de langage, dans l’art visuel mais aussi en musique. Le dictionnaire définit le spectrogramme comme une représentation visuelle du spectre de fréquences d’un son, rapporté au temps ou à d’autres variables. »
Des compositions musicales réinterprétées visuellement
Comment Elena Nicoleta Albu a-t-elle analysé les compositions musicales réinterprétées visuellement dans « Spectrosthesia », avec quel résultat artistique ? Voici sa réponse :
« Dans ma démarche artistique, j’ai analysé la fréquence, le tempo et la hauteur des sons des compositions et j’y ai ajouté une touche personnelle, exprimée visuellement, à travers des gestes, des couleurs et des matériaux différents… J’aime expérimenter avec des matériaux, mais aussi avec des techniques qui me rapprochent de ma perception de ce qui se passe autour de moi et surtout dans moi-même… L’exposition a mis en lumière plusieurs approches artistiques : des toiles peintes dans mon atelier alors que j’écoutais de la musique et que mes gestes suivaient mes sentiments. J’en ai réalisé d’autres pendant que des amis musiciens jouaient du violon ou du piano. C’est fascinant de voir qu’ils sont capables de reconnaître les rythmes de leur musique interprétés visuellement dans mes créations. Même si, bien souvent, ce ne fut qu’une improvisation d’un instant. »
Un art inspiré des grands noms de la musique classique
Elena Nicoleta Albu ajoute aussi les sources d’inspiration de son exposition :
« La plupart des ouvrages exposés je les ai réalisés d’après des compositions musicales des grands classiques. Mais j’ai été curieuse de découvrir les différences entre les styles musicaux de périodes historiques différentes. Je suis donc passée de Bach, Vivaldi et Beethoven à la musique atonale de Schönberg, Alban Berg et John Cage. ». (Trad. Ileana Ţăroi)