Le courrier des auditeurs du 05.07.2024
Valentina répond à vos questions et messages ....
Valentina Beleavski, 05.07.2024, 11:27
Des rêves de vacances
Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous, chers amis ? En Roumanie l‘été est bien installé, les jours de canicule alternent avec les pluies et les orages, les vacances scolaires sont là et la capitale est presque vide, les gens rêvent de la plage et de la mer ou bien de la fraîcheur et du vert des montagnes. Beaucoup de monde est déjà parti en vacances. Car il y a plusieurs courants concernant les séjours. Il y a des familles qui partent dès que la clochette du dernier jour d’école a sonné. Ils profitent peut-être du fait que c’est le début de la saison estivale et que les tarifs sont un peu plus accessibles qu’en août. Ou bien ils avaient tellement hâte de se reposer, de fuir les soucis quotidiens et de se divertir en famille ou entre amis, qu’ils n’ont plus voulu attendre une seule minute. Au pôle opposé, il y a ceux qui partent en vacances en août. Soit par habitude, soit parce qu’ils travaillent pour des compagnies qui ferment durant ce mois d’été. L’autre approche est de fragmenter ses vacances et de partir une ou deux semaines chaque mois et aussi profiter des fins de semaines ou des weekends prolongés officiels.
Personnellement, j’ai constaté au fil des années qu’une semaine ne suffit pas pour se déconnecter totalement, ni pour se reposer pleinement. Alors je prends toujours 3 semaines de vacances de suite et je complète avec des sorties de weekend si je peux. J’avoue quand même que j’ai de la chance, parce que je compte parmi les personnes ayant un nombre assez grand de jours de congé.
Les jours de congé en Roumanie
En Roumanie, selon le Code du travail, le nombre minimum officiel est de 20 jours de congé par an, samedis et dimanches non compris, bien évidemment. De même, il faut noter que les jours fériés légaux ne sont pas inclus eux non plus dans la période totale destinée au repos. Dans le système public roumain, ce nombre de jours peut augmenter au fur et à mesure que l’ancienneté au travail augmente. Par exemple : 21 jours pour moins de 10 ans de travail, 25 jours à partir de 10 ans d’ancienneté et ainsi de suite. Plus encore, dans le système public, les salariés peuvent obtenir, suite aux négociations avec l’employeur, jusqu’à 3 jours de vacances de plus, qui figureront dans le Contrat collectif de travail. Dans le milieu privé c’est différent, chaque entreprise mène sa propre politique des congés et chaque salarié peut négocier individuellement ses jours de vacances.
Il existe des catégories de salariés qui bénéficient d’emblée de 3 jours de congé supplémentaires : les personnes travaillant dans des conditions dures ou dangereuses, les non-voyants, les personnes touchées de certains handicaps ou encore les jeunes âgés de moins de 18 ans.
En plus de tout cela, les salariés de Roumanie ont droit à d’autres jours de congé : congé maladie, congé de maternité ou de paternité jusqu’à l’âge de deux ans de l’enfant, congé pour risque maternel, congé pour soigner son enfant malade. La loi roumaine oblige les salariés à effectuer la majeure partie des jours de repos l’année même et interdit la compensation en argent des jours de congé qui n’ont pas été effectués dans les délais prévus.
A regarder le reste de l’Europe, on pourrait dire que la Roumanie tourne autour de la moyenne européenne. Au minimum de 20 jours de congé on rajoute 17 jours fériés, ce qui fait un total de 37 jours libres durant une année. Cependant il faudrait en enlever au moins deux, puisque au moins deux fêtes tombent à chaque fois le dimanche (Le dimanche de Pâques et celui de la Pentecôte). Donc environ 35 jours libres par an, si aucune autre fête ne tombe en weekend. C’est le même nombre qu’en Suède et au Luxembourg, un jour de moins qu’en France, en Espagne et au Portugal et un jour de plus qu’au Danemark, selon un article publié l’année dernière par le site europa.jobs.ro
Qu’en est-il chez vous, chers amis ? Combien de jours de vacances sont prévus dans vos pays ? Quelle est votre approche personnelle ? Racontez-nous !
Philippe Marsan, France
Et puisque nous parlons de jours fériés légaux qui sont des fêtes nationales en fin de compte, voici un email de Philippe Marsan de France nous rappelle que « le 02 février marque en France le jour de la Chandeleur. Il est normal de faire sauter une crêpe en tenant dans sa main une pièce de monnaie afin que l’on ne manque pas d’argent dans l’année. « A la chandeleur, l’hiver se meurt ou reprend vigueur ». Qu’en est-il en Roumanie ? Cette date a-t-elle un sens ? »
Malheureusement non, mais ce serait super si la fête des crêpes existait en Roumanie. Personnellement je tente de l’instaurer dans ma famille et de la promouvoir auprès des enfants auxquels j’enseigne le français, mais vu que le 2 février est une date sans aucune importance en Roumanie on arrive à l’oublier et on fait des crêpes quand on peut. Mais vous le savez déjà, peut-être, pour nous le symbole incontournable du printemps c’est le Martisor, ce petit porte-bonheur auquel on attache un fil tressé rouge et blanc et que l’on offre aux filles et aux femmes. Au début c’était une pièce de monnaie, mais de nos jours n’importe quel petit objet peut devenir un Martisor – des bijoux, de petits jouets et j’en passe. Vous trouverez toutes les explications sur les symboles du Martisor sur notre site à la rubrique Fêtes et traditions. Et à propos des fêtes légales que je viens de mentionner, je dois vous dire que le Martisor n’en est pas une, le 1er mars est une fête très importante pour nous, mais ce n’est pas un jour férié.
Jacques Augustin, France
Jaques Augustin de France, mais qui nous invite, lui, à plonger dans le passé, dans l’antiquité pour être exacte. Il écrit : « La description de la ville historique de Sebes a retenu toute mon attention me mettant l’eau à la bouche pour un nouveau voyage en Roumanie. Mais existe-t-il beaucoup de sites de l’époque Romaine en Roumanie et quels en sont les plus Importants? »
Effectivement, la Dacie a été une partie importante de l’Empire romain. Conquise par Trajan suite à la guerre de 104-105, la Dacie devint une province romaine. C’est du mélange de sa population locale avec les Romains, que sont nés le peuple roumain et la langue roumaine. C’est pourquoi la Roumanie est souvent décrite comme une île de latinité au cœur d’une mer slave. Par conséquent, les camps romains n’ont pas manqué sur le territoire de la Dacie romaine et leurs vestiges sont encore visibles par endroits sur le territoire de la Roumanie actuelle. En voici quelques exemples.
Le castre romain d’Apulum, près de la citadelle d’Alba Carolina
Je commence par Alba Iulia qui est une forteresse romaine dont les vestiges ont été très bien conservés. D’ailleurs, le nom romain de la citadelle était Alba Carolina. Tout près se trouve le site de l’ancien castre romain d’Apulum, un des plus importants de l’époque romaine en Dacie. Il fut construit en l’an 106 pour y faire stationner la 13e Légion Gemina, qui avait pour mission de garder les mines d’or et de défendre la route par laquelle l’or était transporté à Rome. Pour garder vive l’histoire de lieux, le Festival Romain Apulum se tient depuis 2013 sur les ruines du camp romain, avec des reconstitutions de la vie à l’époque romaine. Les gladiateurs, les soldats, les danseuses n’y manquent pas. Cette année, le festival se tient du 15 au 18 août.
Davantage de détails sur : festivalulromanapulum.ro
Le castre romain de Porolissum, au département de Salaj
Au département de Salaj, dans le nord-ouest l’on retrouve l’ancien camp militaire romain le plus important de l’époque des guerres entre les Daces et les Romains et le mieux conservé. Il s’agit de Porolissum. Bâti lui aussi en 106 en bois sur des fondations en pierre, cette fortification avait le rôle de défendre le principal endroit de la traversée des Carpates. Il s’étendait sur quelque 500 hectares et accueillait environ 5 000 soldats romains. Les civils se sont établis autour de cette forteresse qui ne cessait de grandir et qui devint en l’an 124 le centre administratif de la province appelée Dacia Porolissensis. Il existe des preuves archéologiques qui témoignent du fait que le site a été habité plusieurs siècles durant même après le retrait des Romains de Dacie en 271.
Callatis, au bord de la mer Noire
A l’autre bout du pays, au bord de la mer, l’ancienne cité de Callatis est aujourd’hui connue comme Mangalia, la ville la plus ancienne de Roumanie, car datant justement de l’époque romaine. Sa citadelle a été détruite et ses ruines, bien qu’elles existent de nos jours encore, ne sont pas un repère touristique majeur. Toutefois elles témoignent du passé si lointain de notre territoire et de nos racines latines.
La liste des sites romains est vraiment très longue. Si bien que les principaux sites archéologiques de Roumanie font l’objet d’un dossier de candidature au Patrimoine de l’UNESCO. Cette liste pourrait aider à activer plus de 200 sites historiques et mettre ainsi en valeur leur valeur touristique et culturelle, apprend-on sur le site wansait.com
Cher Jacques Augustin, le temps de me permet plus de continuer cette présentation des principaux sites romains de Roumanie, tellement ils sont nombreux. Mais j’espère que cette petite présentation a ouvert votre appétit pour les découvrir vous-même en surfant sur la Toile, sur notre site rri.ro et en suivant les émissions de RRI. Merci pour cette proposition très intéressante et à bientôt pour de nouvelles découvertes !