MoBU 2024, l’art contemporain à l’honneur
La deuxième édition de la Foire internationale d’Art contemporain de Bucarest, MoBU, a eu lieu du 29 mai au 2 juin, dans le pavillon central du Parc des expositions Romexpo.
Ion Puican, 13.07.2024, 09:12
Cinq jours durant, 50 stands d’art contemporain s’étalant sur 22.000 mètres carrés, ont proposé au public toute sorte d’objets d’art et de patrimoine, parallèlement à des expositions, des tours guidés ou de programmes de médiation culturelle. L’édition de cette année a été couronnée de succès, selon son ambassadeur, Mihai Zgondoiu.
„A la différence de l’année dernière, la Foire de cette année a été plus grande, avec deux fois plus de stands qu’en 2023. Le public a pu y admirer des objets de patrimoine, des tableaux appartenant aussi bien à des peintres célèbres tels Tonitza ou Luchian, qu’à des peintres émergeants. Côté recettes, la situation a été très bonne, côté qualité aussi, reste à espérer que ce contexte perdure pour la troisième édition aussi. Les premiers retours ont été gratifiants. Le public a remarqué le progrès par rapport à l’édition de l’année dernière. Tout le monde sait que lorsqu’il s’agit d’une foire, d’un festival ou d’un événement, la première édition a toujours des failles. Mais nous avons fait des efforts pour améliorer les conditions offertes aussi bien aux collectionneurs, qu’au public pour booster les ventes et soutenir de cette manière, l’art contemporain”.
L’art contemporain a le vent en poupe
Petru Lucaci, à la tête de l’Union des artistes plasticiens remarque le moment propice que traverse actuellement l’art contemporain de Roumanie:
„Elles se font de plus en plus nombreuses les initiatives qui se proposent d’intégrer dans l’art contemporain des mouvements artistiques en tout genre, appartenant à des artistes de toutes les générations, aussi bien de Roumanie que d’ailleurs. Je salue cette foire qui offre la chance au public d’admirer les oeuvres des artistes contemporains. C’est magnifique de concentrer au même endroit, différentes manifestations artistiques, chacune avec ses propres défis, mais qui coexistent et qui mettent en lumière un potentiel d’expression très intéressant, capable de changer complètement le paysage de l’art contemporain. Il s’agit pour la plupart, des galeries où exposent les jeunes artistes, extrêmement compétitifs, capables de changer radicalement le paysage de l’art contemporain. A part toutes ces galeries nouvellement ouvertes, je signale l’existence en Roumanie de plusieurs écoles de Beaux arts qui renouvellent en permanence les moyens d’expression artistique”.
Le projet « No limit » de Francisc Chiuariu, à l’affiche de l’édition MoBU
Francisc Chiuariu est l’un des artistes visuels contemporains invité à participer à la Foire MoBU. Il nous présente en grandes lignes son projet d’exposition:
„J’ai participé à la deuxième édition de la Foire MoBU avec „No Limit”, un projet complètement nouveau, issu d’une de mes passions plus anciennes, à savoir la géométrie. C’est un projet qui m’a permis de recourir à des formes géométriques, des parallélépipèdes, des cercles pour mettre en lumière la nécessité d’un départ à zéro de notre monde. La société actuelle a besoin d’une sorte de mise à jour et c’est ce que j’ai essayé de montrer, en créant un espace virtuel qui laisse la place à la métaphysique. Mon projet permet à chaque visiteur de trouver ses propres ressorts intérieurs et sa propre vision”.
Francisc Chiuariu a salué l’importance de la Foire MoBU pour les amateurs d’art contemporain:
„Le public roumain est en cours de mûrissement, mais c’est un processus qui nécessite du temps. Or, de telles foires comme celle dont il est question en ce moment permettent aux consommateurs d’art d’affiner leur regard et leur culture visuelle. Et je pense aussi bien aux consommateurs avisés, qu’à ceux en herbe. Les deux peuvent devenir de véritables collectionneurs d’art”.
L’artiste visuelle ATOMA expose à Bucarest et à Brasov
Parmi les coups de coeur de l’édition de cette année, mentionnons la présence de l’artiste visuelle ATOMA, connue au public roumain pour son exposition „Sevraja 2.0”, en place à Brasov, dans le centre de la Roumanie:
„Une partie des œuvres exposées à MoBU, à Bucarest, sont issues de l’exposition temporaire „Sevraja 2.0”, en place au Musée des Beaux Arts de Brasov, au rez-de-chaussée. C’est une exposition qui traite du thème de la dépendance, notamment de la dépendance envers les technologies. J’aimerais bien faire de ce projet une exposition itinérante afin que le message touche le plus de monde possible. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle je me suis mise à faire du street art, car l’art urbain a la force de communiquer directement avec le public. C’est ce que je me propose de faire à travers mes oeuvres, à savoir, communiquer avec le plus de gens possible pour que mon message se propage plus loin. Pourquoi 2.0? Parce qu’il s’agit d’une deuxième étape, intermédiaire, de mon projet consacré aux dépendances, qui comporte trois nouvelles oeuvres exposées à Brasov. J’ai commencé à travailler avec de la résine et je compte approfondir cette technique pour une prochaine exposition, encore plus détaillée”.