Des négociations pour les top jobs au sein de l’UE
Les dirigeants européens ont négocié sur les postes à haut niveau au sein de l'UE.
Corina Cristea, 18.06.2024, 11:30
Réunis en sommet informel lundi soir, pour la première fois depuis les élections européennes, les chefs d’État et de gouvernement des 27 pays membres de l’Union européenne (UE) ont discuté de l’attribution des « top jobs », les plus hauts postes d’Europe. Les discussions ont visé les propositions du Conseil européen pour trois des quatre postes à haut niveau de l’Union : le chef de la Commission européenne, celui du Conseil et celui de la diplomatie européenne. Les futurs titulaires sont désignés par le Conseil et doivent être approuvés par le Parlement. Les négociations prennent en compte la configuration de la majorité parlementaire issue suite aux élections, tout comme l’équilibre de forces entre l’Europe de l’Ouest et de l’Est.
Ursula von der Leyen (PPE), favorite pour la présidence de la Commission européenne
L’Allemande Ursula von der Leyen (PPE) est favorite pour la présidence de la Commission européenne et cela dans le contexte où le nouveau législatif européen est dominé par le Parti populaire européen dont font partie 13 des 27 leaders européens, et par l’Union chrétienne-démocrate d’où Mme Leyen est issue. Pour être désignée, Ursula von der Leyen a besoin de recueillir une «majorité qualifiée» d’au moins 15 pays, représentant 65% de la population européenne. Si elle est effectivement choisie par les dirigeants, Ursula von der Leyen devra ensuite être adoubée par une majorité absolue de 361 eurodéputés nouvellement élus.
Les sociaux-démocrates réclament la présidence du Conseil européen
Le deuxième poste à niveau que les 27 doivent décider est celui de chef du Conseil européen. Les sociaux-démocrates, qui constituent le deuxième groupe au Parlement européen, réclament de leur côté cette présidence et ils voudraient que l’ancien premier ministre portugais António Costa succède au Belge, Charles Michel. Agé de 62 ans, ce socialiste fait l’objet d’une enquête pour trafic d’influence qui a entraîné sa démission du gouvernement portugais en novembre dernier, mais nombre de diplomates jugent que ce n’est pas un obstacle insurmontable, les soupçons à son encontre semblant se dissiper. D’autres noms invoqués pour la présidence du Conseil européen sont le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez ou l’ancien chef de gouvernement italien, Enrico Letta.
Le poste de haut représentant pour les affaires étrangères revendiqué par le parti Renew
Egalement en jeu, le poste de haut représentant pour les affaires étrangères revendiqué par le troisième groupe de la majorité parlementaire européenne, à savoir le parti Renew. Voilà pourquoi la première ministre estonienne Kaja Kallas ou le premier ministre belge, Alexander De Croo, les deux issus de Renew ont des chances de succéder au socialiste espagnol, Josep Borrell. A la tête du Parlement européen depuis janvier 2022, la Maltaise Roberta Metsola (PPE) devrait sauf surprise rempiler, pour un mandat de deux ans et demi.
Un élément qui semble compliquer les pourparlers est le partage équitable de fonctions entre l’ouest et l’est de l’Europe. L’Europe occidentale semble avoir des propositions en lice pour tous les top jobs, tandis que l’Europe orientale n’a que l’Estonienne, Kaja Kallas. Les leaders européens adopteront une décision officielle lors du sommet européen des 27 et 28 juin, quand ils examineront aussi l’agenda politique pour les cinq années à venir dans des domaines clé, tels la défense et l’économie.