La Russie et les actions hybrides contre des Etats de l’OTAN.
La Roumanie accentue l’importance des mesures de consolidation unitaire et cohérente de la posture de dissuasion et de défense du flanc est de l’OTAN, d’autant plus importante dans le contexte de l’intensification des défis à l’adresse des Etats alliés.
Corina Cristea, 03.06.2024, 14:31
Présente à la réunion des ministres des Affaire Etrangères de l’OTAN à Prague, la semaine dernière, la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminița Odobescu a souligné les conséquences de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine sur la sécurité européenne et euro-atlantique et la nécessité d’une réponse ferme de l’OTAN, avec un accent particulier sur la consolidation unitaire et cohérente de la posture de dissuasion et de défense du Flanc est.
« Nous avons tous observé les récentes tentatives de réécrire les frontières, dans le cas de l’Estonie, de la Lituanie, de la Finlande, nous avons vu les attaques cybernétiques massives, et dans notre cas une récente action d’espionnage. En effet, la Russie a intensifié les actions hybrides sur les membres de l’Alliance et il est très important de poursuivre la coordination, exprimant la solidarité avec nos alliés touchés par la situation, mais il faut davantage de coordination en ce qui concerne la réaction à ces attaques hybrides. Ces dernières visent non seulement les alliés, mais aussi des partenaires vulnérables, telle la République de Moldova », a explique la responsable roumaine.
L’appui à la République de Moldova – la priorité de la politique étrangère roumaine
Luminița Odobescu a réitéré que le soutien pour Chisinau, tant sur le plan bilatéral, que sur le plan européen était une priorité à l’agenda de politique étrangère de Bucarest. « Les autorités de Chisinau résistent avec succès à ces attaques, mais dans la perspective des élections présidentielles, dans la perspective du référendum pour l’intégration européenne qui aura lieu à l’automne de cette année, il est important de consolider ce soutien. Il devrait cibler non seulement la réaction à ces attaques hybrides, mais aussi le soutien économique et énergétique. » a encore dit Luminiţa Odobescu.
La Roumaine plaide pour la poursuite de l’aide accordée à l’Ukraine
A la réunion de Prague, la ministre roumaine des Affaires Etrangères a plaidé pour la poursuite du soutien substantiel pour l’Ukraine. Luminiţa Odobescu : « Un sujet prioritaire a été l’appui à l’Ukraine et les participants à la réunion de Prague ont évoqué les propositions du secrétaire général de l’OTAN sur la planification d’un cadre de soutien plus robuste et plus prédictible pour l’Ukraine. Essentiellement, il faut assumer un rôle plus important de l’OTAN dans la coordination de l’assistance à la sécurité et au processus d’instruction et l’adoption d’un engagement financier pluriannuel censé assurer la prédictibilité de soutien dont l’Ukraine a besoin et que les alliés se sont engagés à assurer. »
40 milliards d’euros d’aide militaire par an
L’aide militaire offerte à l’Ukraine par les Etats alliés devrait se chiffrer à au moins 40 milliards d’euros par an, autant qu’il sera nécessaire dans la guerre contre la Russie, a précisé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à la fin de la réunion de Prague. Par ailleurs, il affirme que l’utilisation par l’Ukraine des armes reçues en tant qu’aide militaire de la part des Occidentaux pour attaquer des cibles en Russie ne signifie pas une escalade du conflit. Il s’agit uniquement d’une action d’autodéfense a souligné Jens Stoltenberg.
(Corina Cristea)