L’année électorale 2024 – l’avis des jeunes
Les jeunes roumains s’avèrent plutôt indécis quant à leur vote en cette année électorale
Ştefan Stoica, 04.04.2024, 13:58
A la veille du véritable marathon électoral que la Roumanie connait cette année, avec des élections pour le Parlement européen et des élections locales le 9 juin, mais aussi un scrutin présidentiel en septembre prochain et un autre législatif en décembre, le Parlement de Bucarest a accueilli le lancement de l’initiative « Les jeunes votent » – censée encourager les jeunes à voter et promouvoir un agenda contenant leurs priorités. « Les jeunes de Roumanie dans l’année électorale 2024 », c’est le titre d’une étude lancée en marge de cet événement.
Etude :« Les jeunes de Roumanie dans l’année électorale 2024 »
Selon l’enquête, parmi les défis mentionnés par les jeunes interviewés figurent la pénurie d’emplois bien payés, la qualité précaire du système d’éducation et des problèmes issus du niveau de vie. Pour ce qui est de la confiance dans les institutions, le milieu universitaire est en première position, bénéficiant de beaucoup de confiance de la part de 56 % des jeunes, suivi par l’Union européenne (51%), l’armée (50%) et l’OTAN (50%). Sur la liste des institutions qui bénéficient de peu de confiance parmi les jeunes figurent la presse et surtout les institutions politiques : la présidence, le gouvernement, le Parlement et les partis. Les jeunes critiquent certains aspects du fonctionnement de l’Etat, tels la prédictibilité, l’équité, l’indépendance et l’orientation de l’Etat envers les citoyens, selon l’étude. Et c’est également le manque d’espoir qui obligé deux jeunes roumains sur trois de prendre en compte une migration temporaire ou même définitive de Roumanie, 68 % d’entre eux affirmant que le pays n’est pas dans la bonne voie.
Les inquiétudes
Les principales inquiétudes identifiées par la majorité des jeunes concernant leur situation en Roumanie sont le manque d’opportunités sur le marché du travail, la faible qualité de l’éducation, les vices et le niveau de vie. Et puis, ce n’est plsu une surprise : ce sont les réseaux sociaux qui figurent au top des sources d’information des jeunes. 4 jeunes Roumains sur 10 affirment s’informer de sources telles Facebook, TikTok, Instagram et WhatsApp.
L’intérêt des jeunes envers la politique est très bas
Les élections présidentielles sont à leur avis les plus importantes. L’intention de participer au vote est, du moins selon leurs déclarations, très élevée, mais elle pourrait toujours être infirmée aux urnes. Aux élections législatives de 2020, un peu plus d’un quart des jeunes s’étaient rendus aux urnes. D’ailleurs, le taux de participation le plus élevé parmi les jeunes durant les 8 dernières années a été enregistré aux élections pour le Parlement européen de 2019, lorsque plus de 40 % d’entre eux ont effectivement exprimé leur voix. Enfin, choisir « le moindre mal », c’est une autre réalité pour 4 personnes interviewées sur 10.
« Les jeunes votent », le projet d’une génération
« Les jeunes votent » n’est pas l’initiative d’une personne, mais le projet d’une génération, a souligné Alexandru Manda, auteur de l’initiative et organisateur de l’événement qui s’est tenu au Palais du Parlement. A son avis, la principale constatation est qu’un jeune roumain sur quatre avoue être indécis et ne pas savoir qui sera le candidat qu’il compte voter aux élections de cette année. Le principal problème est probablement le fait que nombre de jeunes n’imaginent pas un avenir en Roumanie, non pas parce qu’ils ne souhaitent pas l’avoir, mais plutôt parce que le système est conçu d’une telle manière, qu’il ne répond pas à leurs besoins, affirme encore le sociologue Dan Jurcan, directeur de recherches de l’Institut roumain pour évaluations et stratégies (IRES). L’étude réalisée par l’IRES au mois de mars et a impliqué quelque 800 jeunes, ayant une marge d’erreur de 3,5%. (trad. Alex Diaconescu)