Les inquiétudes de la Commission européenne
La Commission européenne prévient que 2024 est une année cruciale pour la Roumanie, puisque les projets assumés dans le cadre du Plan national de relance et de résilience doivent être mis en œuvre. Dans le cas contraire, le pays devra restituer le préfinancement qui lui a déjà été versé.
Daniela Budu, 21.03.2024, 12:16
Selon les responsables bruxellois, une nouvelle renégociation du PNRR n’est plus possible. Par conséquence d’ici août 2026, 400 jalons et objectifs doivent être atteints, notamment des réformes indispensables dans le domaine fiscal.
Le bilan du Plan national de relance et de résilience à l’heure actuelle
La Roumanie a réalisé de nombreuses réformes importantes dans le cadre du Plan national de relance et de résilience, notamment dans les domaines de l’énergie, de la justice, de la lutte contre la corruption et du système de pensions de retraite. Toutefois, d’autres réformes essentielles restent encore à mettre en œuvre. Parmi elles, les réformes fiscales et celles liées à l’efficacité de l’activité et de la gouvernance des entreprises publiques, a déclaré Céline Gauer, présidente de la Commission européenne, lors de la Conférence d’évaluation de l’état de mise en œuvre du Plan national de relance et de résilience en Roumanie. Selon la responsable, la troisième demande de paiement présentée par la Roumanie a pris du retard par rapport au stade auquel elle devrait normalement se trouver. Selon Mme Gauer de nombreuses activités sont en retard et certains investissements n’ont même pas enocre concrètement démarré. Elle a attiré l’attention sur le fait qu’il n’y avait plus de possibilité de modifier le Plan national de relance et de résilience.
La situation budgétaire de la Roumanie préoccupe la CE
D’ailleurs, la Commission européenne est préoccupée par la situation budgétaire de la Roumanie et s’attend à ce que le déficit budgétaire atteigne les 7 % du produit intérieur brut, bien plus que l’objectif prévu pour cette année.
Un autre expert de la Commission, Declan Costello, a rappelé aux responsables de Bucarest que la réforme du système fiscal était un objectif assumé par la Roumanie dans le cadre du Plan National de Relance et de Résilience. Il a attiré l’attention sur le fait que des problèmes subsistaient en ce qui concerne la collecte des recettes et que la réforme des salaires dans le secteur public pourrait entraîner des coûts supplémentaires.
La réponse du Gouvernement roumain
Les représentants du gouvernement roumain déclarent qu’ils entretiennent un dialogue permanent avec la Commission européenne et qu’ils espèrent réussir à attirer les fonds européens.
La Roumanie a réalisé d’importants progrès dans la mise en œuvre du Plan national de relance et de résilience. Pourtant il faut tenir compte des défis qui se sont présentés après la crise pandémique, à savoir l’augmentation de l’inflation, les effets de la guerre en Ukraine et les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. Tous créent une situation compliquée tant au niveau européen qu’au niveau mondial, mais aussi en Roumanie, a déclaré le Ministre roumain des Investissements et des Projets européens, Adrian Câciu.
La mise en œuvre de certains jalons et objectifs du Plan national de relance et de résilience est accélérée, tandis que pour d’autres du retard a été accumulé, mais le Plan dans son ensemble progresse par rapport à l’année dernière, a estimé le ministre. Adrian Câciu a assuré que toutes les réformes seraient mises en œuvre et a présenté quelques données :
« Nous avons déjà 9,4 milliards d’euros dans nos comptes. Cela signifie que nous avons déjà reçu les 33,1 % des fonds alloués à la Roumanie. De ces derniers, 1,9 milliards d’euros sont actuellement dépensés, et près de 20 % de l’argent reçu est également de l’argent absorbé ».
Rappelons que la Roumanie bénéficie d’une allocation totale d’environ 30 milliards d’euros pour la mise en œuvre du PNRR, sous forme de subventions et de prêts qu’elle devrait utiliser jusqu’à fin 2026. (Trad : Andra Juganaru)