La semaine du 11 au 17 mars 2024
Le trésor national de la Roumanie, en débat à Bruxelles/ Le président roumain brigue le poste de secrétaire général de l'OTAN/ La Roumanie n’enverra pas de combattants en Ukraine./ L’OCDE donne son avis sur l’économie roumaine.
Bogdan Matei, 15.03.2024, 14:13
Le trésor national de la Roumanie, en débat à Bruxelles
Le Parlement Européen a adopté jeudi une résolution demandant à la Russie de restituer intégralement le trésor national de la Roumanie qu’elle s’est appropriée illégalement. C’est un cas international sans précédent, que les réserves d’or et les objets de patrimoine d’un pays aient été appropriés illégalement par un autre Etat, et cela représente aussi une source permanente de préoccupation pour la société roumaine, ont souligné les députés européens. Selon la résolution, le Parlement Européen salue les efforts substantiels de l’Union Européenne de protéger le patrimoine national, culturel et historique, par la mise en œuvre de la législation et des mécanismes de coopération qui réglementent la restitution des biens culturels et de patrimoine appropriés illégalement sur les territoires des Etats-membres de l’Union, ainsi que ses efforts de lutter contre le trafic de biens culturels. Les députés européens demandent à la Commission européenne et au Service Européen pour l’Action Extérieure d’inclure la restitution du patrimoine national de la Roumanie à l’agenda diplomatique bilatéral des relations entre l’Union européenne et la Russie, dès que le contexte régional permettra de reprendre le dialogue politique entre les deux parties.
Pour rappel, entre 1916 et 1917, la Roumanie avait envoyé en Russie, son voisin allié de l’époque, son trésor national pour être protégé en cas d’occupation du territoire national. Il s’agit de quantités considérables d’or, objets de patrimoine, bijoux de la Reine Marie de Roumanie, documents d’archives et collections d’art. Avec l’arrivée au pouvoir du régime bolchevique, la Russie a séquestré le trésor de la Roumanie et a refusé de le restituer à Bucarest. Plusieurs décennies durant, la situation du trésor de la Roumanie a été débattue au sein d’une commission mixte roumano-russe, sans succès.
Le président roumain brigue le poste de secrétaire général de l’OTAN
A Bucarest, l’atlantiste et résolument pro-européen Klaus Iohannis achèvera en 2024 son deuxième quinquennat présidentiel auquel la Constitution lui donnait droit. Et c’est sans surprise qu’il a annoncé mardi sa candidature au poste de secrétaire général de l’OTAN. Un poste actuellement tenu par le Norvégien Jens Stoltenberg dont le mandat s’achève cette année.
Selon le président roumain, la profonde compréhension des défis auxquels l’OTAN est confrontée, ainsi que la performance de la Roumanie au sein de l’Alliance, et son soutien indéfectible à l’Ukraine voisine envahie par les troupes russes sont autant de facteurs légitimant la candidature de Klaus Iohannis au poste de Secrétaire général de l’OTAN.
Klaus Iohannis : « Dans un contexte sécuritaire compliqué, notre pays a prouvé qu’il était un pilier de stabilité dans la région »,
Et lui d’ajouter qu’il était temps pour la Roumanie d’assumer encore plus de responsabilités au sein des structures euro-atlantiques.
D’après ce que l’on sait pour l’instant, le président roumain aura comme opposant le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui se retire également de la politique nationale. Celui-ci semble être le favori, car il bénéficie du soutien des grandes puissances de l’OTAN : les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Mais le choix se fait par consultations diplomatiques entre tous les Etats membres, et la décision n’est annoncée que lorsqu’un consensus est atteint sur un seul candidat. Et Rutte, déjà mal perçu par les chancelleries Turque, Roumaine, Hongroise ou Bulgare, est loin de faire l’unanimité.
Pas de combattants roumains en Ukraine
La Roumanie n’enverra pas de combattants en Ukraine, a déclaré mardi à Bucarest, le chef de l’État romain, Klaus Iohanns, puisque l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN et donc ne peut pas bénéficier de la présence des troupes alliées sur son territoire. « Nous soutenons l’Ukraine d’une multitude de points de vue et nous allons continuer à le faire », a pourtant souligné le président roumain. « Un éventuel déploiement de soldats en Ukraine ne peut pas se faire sous la houlette de l’OTAN, puisque l’Ukraine n’est pas un allié au sein l’OTAN », a précisé Klaus Iohannis. Et lui d’ajouter : « s’il existe des ententes bilatérales entre un certain Etat et l’Ukraine, quel que soit le sujet, celles-ci peuvent être honorées ».
L’OCDE donne son avis sur l’économie roumaine
L’économie roumaine pourrait enregistrer une croissance de 3,1 % cette année et de 3,3 % l’année prochaine, estime le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann. Présent cette semaine à Bucarest, il a mentionné que son institution tablait sur une diminution du taux d’inflation, afin de continuer le processus de convergence de la Roumanie, avec une croissance continue du niveau de vie et des revenus. Pourtant, pour ce faire, des réformes soutenues seront nécessaires. Selon le secrétaire général de l’OCDE, garder la population active aussi longtemps que possible cela aura des effets positifs sur l’économie nationale. De même, il est nécessaire d’avoir un taux plus élevé de conformation fiscale. Selon Mathias Cormann, il est tout aussi important d’utiliser entièrement les fonds européens afin de faire croître la productivité. À noter que la Roumanie bénéficie de 28,5 milliards d’euros dans son PNRR et qu’un pourcentage énorme du PIB doit être investi dans l’infrastructure et le transport, a encore ajouté Mathias Cormann.
Simona Halep plaide pour les visas des Roumains aux Etats-Unis
Enfin, la joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, est partie lundi pour Miami où elle participera à ses premiers matchs officiels après plus d’une année et demie de suspension dans une affaire de dopage supposé. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, l’ancienne numéro un mondiale du tennis féminin a remercié l’Ambassade des États-Unis pour de l’obtention des visas pour elle et pour son équipe. Simona Halep a invité les Roumains à soutenir le programme Visa Waiver. Elle a aussi fait appel à ceux qui ont déjà obtenu des visas à les faire renouveler, y compris par la poste. Tout cela fera croître le taux de visas approuvés, une condition essentielle pour que la Roumanie rejoigne le programme d’accès libre aux États-Unis.