Nouvelle législation pour l’année électorale
Les élections parlementaires européennes et locales de Roumanie auront lieu le même jour, soit le 9 juin. C’est seulement la Cour Constitutionnelle qui pourrait changer la donne
Ştefan Stoica, 11.03.2024, 12:33
A la fin de la semaine dernière, le gouvernement social-libéral de Roumanie a adopté l’ordonnance d’urgence qui prévoit l’organisation des élections parlementaires européennes et locales simultanément, voire le 9 juin. Il s’agit d’une solution politiquement controversée décidée par les partis de coalition au pouvoir Parti Social-Démocrate et Parti National-Libéral, qui maximisent ainsi leurs chances, notamment aux élections européennes, pour lesquelles ils ont convenu de proposer des listes communes de candidats. Selon les sociaux-démocrates et les libéraux cette organisation simultanée des élections était souhaitée par la majorité des Roumains, selon les sondages, vu qu’ils seront appelés aux urnes cette année encore tant pour les élections pour le Parlement national, en décembre, que pour celles pour le futur président, en deux tours, en septembre. Selon le président de l’Autorité électorale permanente, Toni Greblă, il n’y aura qu’une seule infrastructure électorale et les électeurs trouveront cinq urnes le 9 juin : une pour le Parlement européen, et que quatre autres pour les élections locales. Certes ce système est plus économique, mais l’impact budgétaire ne sera connu qu’après l’adoption, cette semaine, d’une décision gouvernementale relative aux dépenses prévues pour l’organisation et le déroulement des élections. L’acte normatif adopté vendredi dernier augmente la période électorale à 90 jours, afin de donner le temps aux partis politiques d’organiser leur activité avant le début de la campagne électorale.
Des nouveautés pour le scrutin à l’étranger
Il y a des nouveautés pour ceux qui votent à l’étranger.
Toni Greblă : « Un des changements concerne l’organisation du vote à l’étranger. L’idée de ces listes supplémentaires, écrites au stylo et portant la signature de l’électeur, a été abandonnée. Maintenant, on utilise une application. La liste supplémentaire des citoyens roumains résidant à l’étranger est désormais générée électroniquement. Ainsi gagne-t-on du temps et de la précision, car un citoyen qui a voté une fois à l’étranger ne peut pas voter une deuxième fois dans un autre bureau de vote ni en Roumanie, ni à l’étranger » a déclaré le président de l’Autorité électorale permanente, Toni Greblă.
Des règlements pour les candidats
Une personne peut se porter candidate simultanément au Parlement européen et aux postes de conseiller local, de conseiller départemental, de maire ou de président du conseil départemental. Par ailleurs, les élus locaux qui se portent candidats peuvent changer de parti politique, jusqu’à 45 jours avant la date du scrutin.
Des critiques de l’Opposition
Selon les critiques, cette disposition encourage la pratique de certains candidats de changer fréquemment de parti politique et que les bénéficiaires en seraient les grands partis, en premier lieu le Parti Social-Démocrate. Et pourtant, selon Toni Greblă la migration d’un parti politique à un autre n’est pas possible parce qu’il y a un écart entre juin, la date des élections, et probablement début octobre, lorsque les premiers conseils locaux et départementaux commencent à être établis.
Les partis de la nouvelle alliance d’Opposition, La Droite Unie, qui ont violemment critiqué l’acte normatif adopté vendredi dernier, souhaitent que l’Avocat du Peuple saisisse la Cour Constitutionnelle au sujet de l’ordonnance d’urgence prévoyant l’organisation simultanée des élections locales et européennes.