Investissements dans l’hôtellerie
Une industrie en pleine (r)évolution.
Ștefan Baciu, 21.11.2017, 14:27
La Roumanie est devenue ces dernières années une destination touristique de plus en plus attractive, ce qui a entraîné un accroissement du volume des investissements dans l’hôtellerie. Notre pays n’est pas le seul à susciter plus d’intérêt de la part des touristes et à bénéficier de plus d’investissements dans ce domaine, d’autres Etats d’Europe Centrale et Orientale s’avèrent aussi plus attrayants. L’année dernière, le volume total des investissements hôteliers a atteint 1,2 milliards d’euros, contre 700 millions en 2015, ce qui représente une progression significative. Le taux d’occupation des hôtels est en hausse, dépassant le niveau enregistré en 2007 et 2008 – raison de plus pour les hommes d’affaires d’investir dans l’hôtellerie.
Călin Ile, président de la Fédération de l’Industrie hôtelière de Roumani, nous explique ce regain d’intérêt des investisseurs pour ce secteur : « D’une part, un contexte régional favorable est un élément de stabilité et de sécurité qui a rendu les marchés d’Europe de l’Est plus attractifs. Pour la même raison, les touristes sont eux aussi davantage attirés par l’Est du continent. Ils trouvent ici une zone stable, sans afflux de migrants et donc sans les risques que la migration entraîne en Europe Occidentale. D’autre part, cela s’explique par un changement de comportement chez les jeunes, qui ne voient pas autant de barrières partout et qui sont en quête d’expériences nouvelles, ce qui les incite à découvrir l’Europe de l’Est. »
L’intérêt accru des touristes pour cette partie de l’Europe a déterminé une hausse des tarifs hôteliers et implicitement des profits. Les tarifs ont augmenté le plus en 2016 par rapport à 2015 à Bratislava (de 9,5%), à Budapest (de 6,1%), à Bucarest et Sofia (de 5,8%), à Prague (de 3,4%).
Quant à la Roumanie, plusieurs zones touristiques pourraient focaliser l’intérêt des investisseurs. Călin Ile : « Moi, je privilégierais trois zones. Premièrement : la Transylvanie, dont l’image s’améliore de plus en plus, c’est un moteur de l’image, si vous voulez, notamment les villes. Deuxièmement : la capitale, Bucarest, qui s’est beaucoup développée du point de vue économique ces dernières années et qui est devenue plus attractive grâce à ses loisirs. Et troisièmement, le littoral de la mer Noire et le delta du Danube, qui ont bénéficié d’investissements ces derniers temps. Le delta attire par son unicité et la côte par les possibilités qu’ils offrent aux touristes de se détendre, se divertir et profiter de la vie. »
La station de Mamaia est la capitale estivale du littoral roumain. Elle attire par ses nombreux loisirs. Bucarest est devenue une destination de city-break pour 20% du total des visiteurs étrangers en 2016. Pourtant, 60% s’y sont rendus pour des conférences et différents autres événements.
Selon les statistiques, à part Bucarest et Constanţa, la plus grande ville du littoral roumain, en 2016 les zones les plus visitées ont été les comtés de Timiş (dans l’ouest du pays) ainsi que Sibiu et Braşov (dans le sud de la Transylvanie). A la différence du comté de Timiş et de son chef-lieu, la ville de Timişoara, qui se trouvent à la frontière ouest du pays, les comtés de Sibiu et Braşov ne sont pas très faciles d’accès, mais ils jouissent quand même d’une grande visibilité. La ville de Braşov compte de nombreux sites touristiques, d’autres sont situés à proximité. Il suffit de mentionner la cité de Râşnov, l’église saxonne fortifiée de Prejmer ainsi que la station de Poiana Braşov qui dispose de la meilleure infrastructure pour les sports d’hiver de Roumanie. Son offre dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration est très diversifiée. La ville de Sibiu a été propulsée parmi les destinations touristiques privilégiées du pays par son statut de Capitale européenne de la culture en 2007. La ville dispose aussi d’un aéroport. La Roumanie compte également un grand nombre de stations balnéaires et le potentiel touristique de notre pays dans ce domaine est important, pourtant il ne suscite pas encore l’intérêt des investisseurs.
Călin Ile, président de la Fédération de l’Industrie hôtelière de Roumanie : « Le tourisme balnéaire est, depuis quelques années, notre principal espoir, mais il demeure un espoir. L’infrastructure des stations et leurs établissements de cure nécessitent des investissements importants, que les investisseurs ne sont pas prêts à faire. Le potentiel de notre pays dans ce domaine reste important et je pense que si certaines destinations réussissent à s’imposer sur les marchés internationaux par une bonne stratégie, nous réussirons à attirer aussi des investissements. »
Les compagnies aériennes low-cost ont contribué à accroître le nombre de touristes étrangers qui visitent la Roumanie, notamment la ville de Bucarest, qui pour l’instant n’est pas une destination chère. Selon les estimations, 40 euros suffiraient à un jeune pour une nuitée d’hébergement à Bucarest – repas et transport compris. Les investisseurs ont senti la tendance ascendante du marché hôtelier. Aussi, depuis 15 ans, le nombre des places d’hébergement a triplé à Bucarest, se chiffrant actuellement à 20 mille. La capitale roumaine compte surtout des 3 et 4 étoiles. (Trad. : Dominique)