Le marché roumain des cartes bancaires
On constate un nombre croissant de paiements sans contact.
Florin Orban, 29.11.2016, 13:01
Cette dernière année, le marché roumain des cartes bancaires était caractérisé par un rythme accéléré de croissance des volumes de paiement effectués chez les commerçants par ce moyen, un nombre croissant de paiements sans contact. A cela s’ajoutent l’émission de premières cartes destinées aux personnes physiques et l’élargissement de l’usage des cartes bancaires par les compagnies, note la revue « Le marché financier ». A compter du 1er janvier 2016, tout terminal nouvellement installé en Roumanie doit être équipé pour le paiement sans contact. En ce qui concerne le paiement de taxes et impôts en utilisant cette méthode, le nombre des municipalités enregistrées via le lien Ghişeul.ro (LeGuichet.ro) a augmenté cette année de près de 30%, jusqu’à 250. Pour la première fois en 2016, le volume des transactions effectuées par carte bancaire au terminal a dépassé celui des retraits d’espèces. Par ailleurs, on envisage de généraliser les transactions effectuées depuis un téléphone mobile, sachant qu’à l’heure actuelle l’accès des consommateurs à cette modalité de paiement est plutôt limité.
Voici ce que déclarait au micro de Radio Roumanie Sergiu Cone, consultant financier spécialisé dans les transactions sans espèces: « Le marché roumain des cartes bancaires est en plein essor. On décompte à présent 15,4 millions de cartes, mais les transactions effectuées par ce moyen ont déjà atteint un niveau sans précédent. Rien qu’au deuxième trimestre de 2016, le volume des transactions réalisées chez les commerçants ou aux distributeurs automatiques de billets s’élevait à 11 milliards d’euros, contre 10 milliards d’euros le trimestre précédent. Les titulaires des cartes bancaires ont eux aussi changé de comportement quand il s’agit d’utiliser ce moyen de paiement. Ainsi, près de 6 transactions sur 10 sont des paiements chez les commerçants. Considéré du point de vue de la valeur nominale et si l’on compare le deuxième trimestre 2016 avec la même période de l’année dernière, il en résulte une moyenne quotidienne supérieure de plus de 230.000 transactions de ce type par rapport au trimestre précédent. A ce rythme, il est probable qu’en 2016 les Roumains dépenseront environ 45 milliards d’euros. On s’attend à quelque 600 millions de transactions, dont près de 350 millions de paiements par carte chez les commerçants. »
Pourtant, de ce point de vue, la Roumanie est encore loin derrière les pays développés, où les paiements sans espèces détiennent un poids important.
Explications avec l’analyste économique Radu Zilişteanu: « En ce qui concerne l’utilisation des cartes bancaires, la Roumanie se retrouve en queue de peloton en Europe. Les Roumains gardent la culture du paiement en liquide. Même s’ils touchent leurs salaires par voie bancaire, on les voit faire la queue pour retirer de l’argent dans les distributeurs automatiques. Il n’y a donc pas d’avancée notable en matière d’usage de la carte bancaire pour régler l’achat d’un bien ou certains services et ce en dépit des progrès technologiques. Là, je me réfère au paiement sans contact, à celui depuis le téléphone mobile ou d’autres dispositifs. On ne saurait oublier non plus le fait que si l’on compte actuellement 15,4 millions de cartes bancaires, cela ne veut pas dire qu’il y a tout autant de titulaires, car il arrive qu’une seule personne puisse en posséder plusieurs ».
De l’avis de Radu Zilişteanu, la situation du marché des cartes bancaires est étroitement liée au niveau très élevé de l’évasion fiscale. Or, précise-t-il, le paiement par voie bancaire réduirait considérablement ce phénomène. Et lui d’ajouter que l’une des mesures susceptibles de contribuer à l’accroissement du nombre des paiements sans espèces est la possibilité offerte par l’Agence nationale d’administration fiscale aux contribuables de 29 comtés du pays de payer ainsi leurs taxes et impôts. Les paiements en ligne via le système 3D Secure ont progressé de 59% sur les trois premiers trimestres de 2016, par rapport à la même période de l’année dernière.
Fin septembre dernier, ils se chiffraient à plus de 434 millions d’euros, contre 273 millions d’euros sur les 9 premiers mois de 2015, révèle l’étude reposant sur les données de RomCard, fournisseur de services en matière de transactions par carte bancaire. Le nombre des transactions en ligne par carte bancaire a sensiblement augmenté entre janvier et septembre 2016, comparativement à la même période l’an dernier. Enfin, alors qu’en 2015 on enregistrait en moyenne quelque 800.000 transactions par mois, sur les trois premiers trimestres de l’année en cours, leur nombre s’élevait à un peu plus d’un million, selon les données fournies par Romcard. (Trad. Mariana Tudose)