Investissements – la Roumanie est-elle suffisamment attractive?
Si c'était à recommencer, 91% des compagnies à capital allemand choisiraient à nouveau la Roumanie pour y implanter leurs investissements...
Florin Orban, 08.11.2016, 14:54
Les compagnies allemandes continuent de faire confiance à la Roumanie pour y implanter leurs investissements et considèrent l’avenir avec confiance, selon un sondage réalisé par les Chambres de commerce bilatérales allemandes de l’étranger. Selon les représentants de la Chambre de commerce et d’industrie roumano-allemande, la confiance en le gouvernement actuel s’est accrue, et avec elle, l’espoir que les mesures nécessaires pour la continuation des réformes seraient prises.
30% des compagnies questionnées estiment la situation économique actuelle comme étant meilleure qu’en 2015, et pour 56%, la situation est inchangée. Même si de nombreuses compagnies à capital allemand sont encore mécontentes de certains facteurs économiques, 91% des participants au sondage choisiraient de nouveau la Roumanie pour y implanter leurs investissements. Les échanges économiques entre la Roumanie et l’Allemagne ont progressé de près de 14% cette dernière année, tout comme les investissements allemands en Roumanie, dont les perspectives continuent d’être ascendantes.
« Les hommes d’affaires allemands préfèrent notamment la Transylvanie, pour les locuteurs plus nombreux d’allemand, mais aussi pour la proximité des réseaux autoroutiers européens, alors qu’en Allemagne, les banques proposent maintenant des taux d’intérêt négatifs », affirme Georgiana Costin, vice-présidente de l’Association des hommes d’affaires de langue allemande de Transylvanie du Nord et, en même temps, administratrice d’une importante compagnie conseil, consacrée aux investisseurs allemands et autrichiens. « Les investisseurs allemands, notamment ceux qui viennent de la région de Transylvanie et de Cluj, sont intéressés par le domaine des constructions automobiles, aéronautiques, aérospatiales, par les TIC, bien entendu, et non dernièrement par des secteurs tels l’agriculture ou la partie conseil. Nous avons participé par une délégation officielle dirigée par le prince Radu de Roumanie en Allemagne, où nous avons eu des rencontres à la Chambre de commerce de Düsseldorf et ici, avec des investisseurs étrangers. Ils ont manifesté un grand intérêt pour notre pays, étant donné premièrement les conditions géographiques et son emplacement, deuxièmement sa stabilité politique et le fait que notre pays est membre de l’UE, et non dernièrement grâce aux prix plus bas de la main d’œuvre, l’aspect approvisionnement en matériel, en matières premières, les loyers etc. La Transylvanie est intéressante parce que la population parle plusieurs langues, nous avons une main d’œuvre hautement qualifiée, donc c’est exactement ce qu’ils recherchent », dit Georgiana Costin.
« L’attractivité de la Roumanie pour les investisseurs étrangers est alimentée par des mesures d’allègement fiscal, dont la baisse de la TVA à 20% cette année, qui sera suivie d’une nouvelle baisse à 19% l’année prochaine, la réduction de la taxe sur les dividendes de 16% à 5% et l’élimination de la taxe sur les constructions spéciales à partir de 2017 » — estime, pour sa part, Greg Konieczny, manager du Fonds Proprietatea. Précisons que « Proprietatea » est un fonds d’investissements créé en 1995 par le gouvernement roumain afin de dédommager les personnes dont les propriétés ont été abusivement confisquées par le régime communiste et qu’il est impossible de rétrocéder en nature. Le Fonds Proprietatea est un des plus importants fonds d’investissement d’Europe centrale et orientale, en raison des parts qu’il détient à plusieurs grandes compagnies de Roumanie, actives dans les domaines de l’électricité, du pétrole, du gaz et des services communaux.
De l’avis de Greg Konieczny, les secteurs enregistrant le plus grand potentiel de croissance sont l’énergie, les transports, les technologies de l’information, le bâtiment, l’agriculture, la santé et le secteur bancaire. Les technologies de l’information et l’agriculture ont un poids de plus en plus important. L’informatique représente 6% du PIB, pourtant, selon Konieczny, elle pourrait atteindre 10% les prochaines années en raison de l’infrastructure solide et des faibles coûts de la main d’œuvre très qualifiée.
«Les fondements macro-économiques sont positifs — la dette publique est inférieure à 40% du PIB, le déficit budgétaire a été maintenu sous contrôle ces dernières années ; pour la première fois depuis 25 ans, le déficit du compte courant a baissé en 2015 en dessous de 1% du PIB, alors que l’inflation a atteint un minimum historique », précise Greg Konieczny. Autrement dit, la Roumanie se porte bien à la fin du programme d’assistance signé avec le FMI, qui prévoit d’ailleurs pour ce pays une croissance économique de 5% en 2016, le taux le plus élevé d’Europe.
Notons également que le groupe italien Pirelli a récemment investi à Slatina (dans le sud du pays) 200 millions d’euros dans une usine productrice de pneus de vélo, outre les plusieurs centaines de millions d’euros investis dans la même ville dans les usines de pneus auto. Le premier ministre roumain, Dacian Cioloş: «Le fait que Pirelli en est à sa 4e étape de développement et d’investissements prouve que le milieu économique roumain est suffisamment attractif, non seulement du point de vue du coût de la main d’œuvre et de sa qualité, qui s’est améliorée ces dernières années, mais aussi de la prédictibilité de la législation économique et des perspectives de croissance économique, qui attirent un nombre croissant d’investisseurs en Roumanie ».
Selon la Banque Centrale de Bucarest, les investissements directs dans notre pays ont dépassé les 2,7 milliards d’euros les 8 premiers mois de l’année et ils sont progressé de 17,4% par rapport à la même période de 2015. (trad. : Ligia Mihăiescu, Dominique)