Le marché roumain de l’automobile
En Roumanie, les ventes de véhicules sont arrivées à près de 120.600, soit une progression de 20% lannée dernière, fait savoir lAssociation des producteurs et des importateurs dautomobiles (APIA).
Florin Orban, 23.02.2016, 13:11
Comme les années précédentes, ce sont les achats de véhicules effectués par les entreprises qui ont le plus pesé – 74% par rapport aux 26% dans le cas des particuliers. La Police routière annonce, à son tour, 81.100 nouvelles immatriculations en 2015, près de 16% de plus qu’une année auparavant.
Le journaliste spécialisé Adrian Mitrea en fait l’analyse suivante : « Il faut séparer les données fournies par l’Association des producteurs et des importateurs d’automobiles (APIA), qui mettent en évidence les achats, et celles de la Police, qui parlent des immatriculations. Malheureusement, le marché automobile roumain continue d’être marqué par un phénomène bien particulier – des véhicules déclarés vendus à l’intérieur du pays de et par l’APIA. Une fois arrivés en Roumanie, ils repartent, pour différentes raisons, à l’exportation. Ces voitures figurent comme vendues en Roumanie et c’est ainsi que les statistiques relèvent des ventes à la hausse. Ce n’est qu’ensuite, quand on examine les chiffres de la Police que l’on découvre que l’augmentation n’est pas si grande et qu’il existe une différence de plusieurs milliers de véhicules entre les deux statistiques. C’est pour cette raison que nous constatons une progression spectaculaire des ventes rapportée par l’APIA et une évolution modérée selon les rapports de la Police. C’est dans ce contexte qu’il faut analyser ces données. »
Et pourtant, selon les chiffres de la Police, en 2015, plus de 250 mille autos d’occasion ont été immatriculées en Roumanie, en hausse de 14% par rapport à 2014. Adrian Mitrea : « On a toujours affaire à de nombreuses importations de véhicules d’occasion. Evidemment, le rapport est défavorable aux voitures neuves, même si tout le monde aime ces dernières : nous les clients, les constructeurs, les importateurs. Les clients préféreraient conduire une voiture flambant neuve, et les concessionnaires souhaiteraient vendre des voitures de dernière génération. Mais avant d’arriver là, la réalité économique roumaine fait état de ce que les Roumains se permettent réellement – les voitures d’occasion. Ce qui plus est, cette importation massive de voitures de deuxième main indique aussi que les concessionnaires automobiles roumains n’ont toujours pas appris comment faire ce genre de commerce. C’est à peine depuis une année qu’il existe un intérêt réel pour ce segment du marché, mais jusqu’ici c’était une catégorie de marché totalement ignorée par les concessionnaires, même si c’était à leur désavantage. Désormais, il existe aussi des sociétés spécialisées uniquement dans la vente de voitures d’occasion qui font à un très haut niveau ce que les concessionnaires de voitures neuves auraient dû faire. »
Aux dires du président de l’Association des producteurs et des importateurs d’automobiles, Ernest Popovici, pour encourager l’achat de voitures neuves, une nouvelle série de mesures s’imposerait: « Il faudrait fiscaliser les importations de véhicules d’occasion, recalculer le taux annuel d’imposition pour les automobiles en fonction de leur niveau de pollution, sanctionner sévèrement toute modification de kilométrage et encourager réellement l’achat de véhicules moins polluants, aux émissions réduites de CO2. »
Pour 2016, l’APIA estime une hausse des ventes de véhicules neufs de 10 à 12% par rapport à l’année dernière. Côté production, les statistiques indiquent que sur un total de 387.000 unités, 339 mille ont été fabriquées par le constructeur automobile Dacia Groupe Renault, tandis que 48.000 unités portent la signature du producteur Ford. En échange, les exportations ont ralenti en 2015 – 355 mille véhicules exportés, un chiffre inférieur de 2,5% à celui enregistré en 2014. Avec 162.000 unités exportées, la Duster est restée, en 2015 aussi, le modèle le plus exporté. La Logan a occupé la deuxième marche du podium, suivie par la Dacia Sandero, la Ford B-Max et la Logan MCV.
Avec 33.800 unités vendues en 2015, Dacia reste la marque la mieux vendue en Roumanie, suivie par Volkswagen et Skoda. Bien qu’il continue à dominer le marché roumain avec 53,5%, le diesel perd des parts de marché par rapport aux années dernières, grignoté par l’essence, mais aussi par les autos électriques dont le nombre s’est monté à 495 en 2015, soit 100% de plus qu’en 2014. A la fin de l’année dernière, le parc automobile roumain était estimé à 6,6 millions d’unités, soit 5,27% plus grand qu’en 2014. Sur ce total, 1,19 millions étaient enregistrées à Bucarest dont 956.000 figuraient dans la catégorie automobiles. (trad, Ioana Stancescu, Ileana Taroi, Alex Diaconescu)