Resultats economiques 2014
Selon lInstitut national des statistiques, le PIB de la Roumanie a progressé lannée dernière de 2,9% par rapport à 2013, après quau premier trimestre la croissance économique a été de 0,5% face au trimestre antérieur.
Florin Orban, 03.03.2015, 14:07
Au 4e trimestre de l’année dernière, une croissance de 2,6% a été enregistrée par rapport à la même période de 2013. L’analyste économique Constantin Rudniţchi estimait pour Radio Roumanie : « C’est une des plus fortes croissances de l’UE et c’est à coup sûr une bonne chose pour l’économie roumaine, d’une part. D’autre part, il convient d’ajouter que ces chiffres ne sont pas définitifs. Ils font partie de la série d’annonces que l’Institut des statistiques rend publiques périodiquement, mais c’est bien évidemment un chiffre important.»
Les chiffres annoncés se rangent dans les estimations de la Commission européenne. Constantin Rudniţchi : « C’est exact, à un amendement près : si l’on considère les chiffres du 4e trimestre de l’année dernière, la croissance a été assez petite, ce qui, certainement, serait de nature à donner matière à réflexion et questionnerait la continuation de cette croissance. Les exportations et l’industrie sont le principal moteur de croissance, il va sans dire. Nous avons eu des exportations record en 2014 et cela est visible aussi dans la croissance économique. Malheureusement, le domaine du bâtiment est à un niveau bas et il continue à baisser ; en cause – le budget de l’Etat – qui n’a pas alloué de fonds à l’infrastructure, l’année dernière. Du reste, l’agriculture connaît aussi une légère progression et contribue également à la croissance. L’année dernière, nous avons eu une année spéciale aussi parce que le poids de l’industrie des technologies de l’information et des télécommunications dans le PIB s’est accru. C’est une bonne nouvelle parce qu’il ne faut pas oublier que cette industrie des télécoms et des technologies de l’information est une industrie à grande valeur ajoutée. Ce qui veut dire que l’économie roumaine connaît aussi un léger changement de structure. »
Une autre annonce faite par l’Institut national des statistiques, c’est que l’inflation annuelle en Roumanie a atteint un minimum historique en janvier. Constantin Rudniţchi : « L’inflation continue d’être à la baisse, ce qui est sans doute une bonne nouvelle pour les consommateurs. C’est dire qu’ils ont des prix sensiblement égaux par rapport à ceux de l’année dernière. D’un autre point de vue, la nouvelle est moins bonne : nous constatons que les économies de la zone euro commencent déjà à être préoccupées par la déflation, soit par la baisse des prix. En Roumanie, ce n’est pas encore le cas pour l’heure et je pense que ce ne sera pas le cas cette année, mais la déflation ou une inflation faible entraîne aussi une série d’inconvénients pour l’économie ».
De son côté, la Banque Centrale a fait savoir que l’année dernière le déficit du compte courant avait baissé de 40%, en même temps que la dette extérieure. Constantin Rudniţchi:« Ces indicateurs prouvent, en effet, que la tendance de l’économie roumaine est positive. Pourtant, il faut leur ajouter les problèmes auxquels l’économie roumaine est toujours confrontée — et il s’agit là, avant tout, de la gestion des compagnies d’Etat. Il reste également beaucoup à faire en matière de collecte des recettes fiscales et de lutte contre l’évasion fiscale. Parmi les grands thèmes qui demeurent notons l’amélioration de l’infrastructure – et pour cela on a besoin de ce Master Plan pour les Transports. L’Education et la Santé ont également besoin d’être réformées, pour les rendre plus performantes. »
L’analyste économique Aurelian Dochia s’est rapporté, lui, aux prévisions d’hiver de la Commission Européenne, revues à la hausse par rapport aux prévisions d’automne. Ainsi, la Commission Européenne, table-t-elle, pour la Roumanie sur une croissance économique de 2,7% en 2015 et de 2,9% en 2016: « En effet, les prévisions pour la Roumanie se sont améliorées de manière notable. La Roumanie compte pratiquement parmi les Etats de l’Union Européenne enregistrant les croissances les plus élevées, mais pas la plus élevée. Par exemple, la Pologne est censée enregistrer une croissance supérieure à celle de la Roumanie. Néanmoins, il est important de souligner que la Roumanie est considérée comme susceptible d’enregistrer, les prochaines années, une performance supérieure à la moyenne européenne, ce qui nous aidera à atteindre notre but de nous rapprocher de la valeur moyenne du PIB par tête d’habitant au sein de l’UE. Les croissances évoquées reposent sur des suppositions que l’on doit voir réaliser. On considère en général que la croissance est déterminée par l’augmentation de la consommation intérieure. Les exportations contribueront à la croissance dans une moindre mesure qu’avant. Les investissements représentent un facteur important qui soutiendra cette croissance et une partie de ces investissements dépendent des fonds européens que nous pourrons attirer. Voilà donc, en bref, les aspects sensibles que la Roumanie doit résoudre pour aboutir à un rythme de croissance de 3% ou plus dans les prochaines années. Un coup d’œil en arrière n’est pas très encourageant, car les années passées nous n’avons pas réussi à attirer beaucoup de fonds européens. Au chapitre investissements publics, la situation n’a pas été, non plus, très bonne en 2014. Espérons que les choses vont s’améliorer, de ce point de vue, en 2015 et 2016. »
Le FMI compte, lui aussi, sur une croissance du PIB de la Roumanie de 2,7% en 2015 et de 2,9%, en 2016. Elle reposera notamment sur le renforcement de la consommation domestique, sur la toile de fond de l’augmentation du salaire réel, des prix plus bas du pétrole et de certains taux d’intérêt qui ont atteint des niveaux minima. (Trad. : Ligia Mihăiescu, Dominique)