Le nucléaire civil en Roumanie
Lélectricité produite par les réacteurs nucléaires de Cernavodà (sud-ouest) est essentielle pour la Roumanie aux termes du projet de stratégies énergétiques du pays jusquen 2035.
Florin Orban, 21.10.2014, 13:09
Actuellement, à Cernavodà fonctionnent les unités 1 et 2 de la centrale nucléaire utilisant la technologie nucléaire canadienne CANDU, les unités 3 et 4 seront achevées vers 2019 respectivement 2020. tandis que l’unité 5 est en conservation. La puissance nominale installée des unités 1 et 2 est de 706,5 MW, chacune des deux unités de Cernavodà assurant actuellement quelques 20% de la consommation d’énergie de la Roumanie.
Le directeur général du Département pour l’Energie du gouvernement roumain , Elena Popescu, détaille : « Pour la Roumanie, l’énergie nucléaire est partie importante du mix énergétique. Elle représente aujourd’hui 20% de l’énergie utilisée en Roumanie et dans le contexte des nouvelles politiques en matière d’énergie et de climat préconisées pour 2030, l’énergie nucléaire acquiert une dimension encore plus claire pour notre pays comme pour d’autres Etats. Dans le paquet énergie-climat 2030, paquet législatif discuté à l’échelon européen, on établit une cible de diminution des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030 vis-à-vis du niveau de 1990. Pour que la Roumanie remplisse cet objectif, l’énergie nucléaire acquiert un rôle d’autant plus important car nous disposons de capacités thérmoénergétiques qui couvrent même plus de 40% de l’énergie produite en Roumanie mais qui ne sauraient plus s’encadrer entre les limites admises d’émissions de gaz à effet de serre. Elles devraient être remplacées en grande mesure, d’autres seront modernisées et, du moins au niveau du Département pour l’Energie, nous envisageons de développer de nouvelles capacités aux technologies propres mais, même avec ces nouvelles capacités, nous avons besoin de l’énergie nucléaire , en principal des unités 3 et 4 de Cernavodà pour atteindre cet objectif, ce niveau de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Remarquons que , depuis peu, la Compagnie CHINA NUCLEAR POWER CORPORATION a présenté une offre engageante pour réaliser les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Cernavodà et la commission gouvernementale devrant analyser et entamer les négociations qui pourraient être achevées avant la fin de l’année courante , comme annonçait le vice-premier ministre Liviu Dragnea qui précisait que, à la suite des discussions avec le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli qui était en visite à Bucarest, probablement, on va entamer la constructions des deux réacteurs l’année prochaine. Liviu Dragnea a expliqué que ce projet d’une très grande valeur va générer plus d’un milliard et demi d’euros, des commandes pour l’industrie roumaine, plus de 10 milliers d’emplois et des revenus supplémentaires au budget de l’Etat.
Au sein de l’Union Européenne, certains Etats ont annoncé renoncer à produire de l’énergie nucléaire et mettre l’accent sur l’énergie regénérable tandis que d’autres continueront dans le domaine nucléaire de sorte que l’on pourrait parler d’une certaine compétition entre la production d’énergie de sources régénérables et celle nucléaire. Elena Popescu, directeur général du Département pour l’Energie, revient : « Ces deux sources d’énergie sont estimées comme étant en compétition. Ce n’est pas mon approche car elles ont, chacune, sa place dans le système et se complètent mutuellement. L’énergie nucléaire fonctionne selon la ligne de charge, elle est stable , ce qui induit la stabilité et la sécurité du système. Les énergies régénérables sont nouvelles, novatrices, très poussées en avant par l’Union Européenne mais sont des sources intermittentes d’énergie qui ont besoin des capacités de réserve pour fournir en cas de vent qui tombe ou que le ciel est couvert. J’estime que la Roumanie doit développer un mix diversifié où toutes les sources d’énergie aient leur place. Nos analyses estiment en priorité d’assurer la sécurité énergétique, la hausse de l’indépendance énergétique et utiliser de manière efficace les sources indigènes. En ce sens nous sommes pour un mix énergétique diversifié, énergies régénérables, énergie hydraulique, thermo-énergie et énergie nucléaire. »
NUCLEAROELECTRICA, unique opérateur de la centrale de Cernavodà, a estimé pour l’année courante un profit net de seulement 6,2 millions d’euros, 16,3 fois moindre qu’en 2013. La compagnie s’attend cette année à des revenus de 407,6 millions d’euros , 20,8% moindres par rapport à 2013. NUCLEAROELECTRICA précise que l’estimation budgétaire a été faite dans des conditions d’austérité vis-à-vis de l’année précédente et des besoins réels pour maintenir à long terme les performances d’opération et de sécurité nucléaire, le tout ayant des dimensions selon de l’évolution négative anticipée des revenus en 2014 par rapport à l’année antérieure.