Fonds privés de retraites
Les fonds privés de retraites sont l'affaire de l'avenir, vu qu'ils réuniront des dizaines de milliards d'euros. En Roumanie ce système existe depuis 7 ans. Bilan.
Florin Orban, 14.10.2014, 13:19
Les fonds privés de retraites en Roumanie, affaire des décennies suivantes car cumulant des actifs de milliards d’euros, se trouvent pratiquement en 2014 pendant leur septième année de fonctionnement. Les premières contributions ont été versées au mois de mai 2007 aux fonds privés facultatifs qui constituent l’ainsi dit Pilier III et qui sont à présent 10 avec 8 administrateurs tandis que les fonds privés obligatoires du Pilier II ont récupéré les premiers montants des participants une année plus tard, en mai 2008.
Dans le cadre du Pilier II fonctionnent 8 fonds et 8 administrateurs, la moitié de ce qu’il y avait six années auparavant à la suite de plusieurs fusions et acquisitions ainsi que des disparitions du marché et, compte tenu de la valeur des actifs, les trois premiers fonds sont administrés par ING Retraites, Aliantz-Tiriac Retraites et Generali Fond de Retraites. Actives, aussi, sur ce marché : Eureco, BCR Metropolitan Life, Aegon et BRD Fond de Retraites.
Lors d’un débat où on a rappelé le fait que dans certains pays de la région les fonds privés de retraites obligatoires ont été intégralement ou partiellement nationalisés, l’analyste économique Radu Cràciun a dit que la Roumanie a besoin du système des retraites privées obligatoires : « Certainement, le Pilier II du système des retraites est un projet pour l’avenir. Par ailleurs, je parle des participants au système de retraites privées, les retraités d’ici 20 ans. Deuxièmement, l’économie roumaine bénéficie de l’existence d’un tel système. Pratiquement, cet argent serra investi dans le développement économique dans les 20 années avant le début des payements. Certainement, une nationalisation du Pilier II mènerait tout au plus à une solution à très bref terme, mais, pratiquement, ceci condamnerait les générations qui passeront à la retraite dans 20 ans à des revenus particulièrement bas. »
Radu Cràciun rappelle que la Roumanie se confrontera dans 20 ans à un choc démographique engendré par le passage à la retraite de la génération née après l’interdiction des avortements en 1966 pendant la dictature communiste tandis que d’autres Etats de la région n’auront pas à faire à ce phénomène de sorte que les retraites privées obligatoires pourraient atténuer les effets négatifs d’un tel choc.
Conformément à l’Association pour les Retraites Privées de Roumanie, les fonds privés des retraites obligatoires et facultatives sont parvenus, ensemble, à des actifs nets administrés à presque 17,5 milliards de lei (4 milliards d’euros) à la moitié de 2014. Les 8 fonds de retraites privées obligatoires ont cumulé 6,16 millions de participants au bénéfice desquels ils administrent des actifs nets d’un montant total de 16,5 milliards de lei (3,75 milliards d’euros). Cette dernière année, les actifs nets du Pilier II ont maintenu leur rythme de croissance de 43% vis-à-vis de la moitié de 2013 à la suite de la hausse du taux de contribution à 4,5% du salaire brut en 2014 ainsi que des résultats des investissements obtenus par les administrateurs.
Du point de vue des performances des investissements, les fonds de retraites privés obligatoires ont obtenu cette dernière année un rendement moyen de 12,1% tandis que le rendement moyen depuis le lancement est de 11,4% par an.
Pour savoir quelle est la clé du succès pour les fonds de retraites privées, la réponse pour Radio Roumanie vient du vice-président de l’Association pour les Retraites Administrées de façon Privée, Mihai Coca Cozma : « La clé du succès est, en premier lieu, celle du fait qu’il y a un système de concurrence extrêmement bien mis au point. Les plus grandes compagnies d’administration de fonds d’Europe ainsi que d’Amérique sont présentes en Roumanie et je dirais qu’un premier aspect est que la concurrence existe et la volonté de chaque administrateur d’avoir un meilleur résultat au bénéfice des participants à son fond. Un deuxième élément est lié au fait que la stratégie d’investissements a toujours été équilibrée et qu’au moment actuel 95% des investissements des fonds se trouvent en Roumanie et moins de 5% sont placés à l’extérieur. Une autre préoccupation importante se lie au fait que la grande majorité des investissements, quelques 70% à 75%, sont des titres d’Etat, le reste étant des investissements en bourse. »
A propos des fonds du Pilier III, nous apprenons des détails du directeur de la Section Retraites Privées de l’Administration de Surveillance Financière, Ileana Horvath : « Actuellement, malheureusement, ces fonds ne sont pas très recherchés car il n’y a pas de déductibilité fiscale extrêmement avantageuse et qu’il n’y a pas d’instruments à travers lesquels les employeurs soient encouragés à offrir des paquets salariaux avantageux pour les employés. Il faut œuvrer également au niveau de l’éducation financière , en priorité et non pas seulement côté législation. Il faut avoir l’intérêt que ce système se développe tant du côté des organismes habilités mais il faut avoir, des employeurs, aussi, l’intérêt de diversifier les paquets salariaux offerts. »
Les dix fonds de retraites facultatifs sont parvenus à la fin du premier semestre 2014 à un nombre total de quelques 330 000 participants aux bénéfice desquels ils administraient des actifs d’un montant total de plus de 923 millions de lei(210 millions d’euros). Du point de vue des performances investitionnelles, les fonds de retraites facultatifs privées ont obtenu cette dernière année un rendement moyen de 112,4% tandis que le rendement moyen depuis le lancement est de 8,3% par an. (Trad. Costin Grigore)