L’industrie roumaine de défense
Le gouvernement de Bucarest a décidé dannuler les obligations fiscales dues par 15 compagnies de lindustrie de défense qui produisent et vendent des armes, des munitions et du matériel militaire...
Florin Orban, 05.08.2014, 14:34
La crise économique mondiale a obligé les Etats du monde, les Etats membres de l’OTAN compris, de réduire sensiblement les dépenses de leurs systèmes de défense et remplacer les efforts économiques par ceux de la diplomatie. Nonobstant, ce dernier temps, la position de plus en plus inflexible de Moscou a forcé les experts de reconsidérer le rôle de l’industrie de défense.
Il n’y a pas longtemps, le gouvernement de Bucarest a décidé, par arrêté d’urgence, d’annuler les obligations fiscales dues par 15 compagnies de l’industrie de défense qui produisent et vendent des armes, des munitions et du matériel militaire. Il s’agit de 1,1 milliards de lei (250 millions d’euros). Cette mesure a été agrée par La Commission Européenne, comme confirmait le premier ministre Victor Ponta. Dans la motivation de cet arrêt d’urgence on montre qu’il n’y a pas de sources de financement pour éteindre ces obligations et qu’il est nécessaire d’annuler les dettes pour ne pas arriver à la situation où les compagnies de l’industrie de défense entrent en faillite ce qui mènerait à l’impossibilité d’assurer les capacités nécessaires de protéger « en temps réel » les intérêts essentiels de la sécurité nationale.
Dans une interview pour Radio Roumanie, le ministre roumain de l’économie, Constantin Nità disait : « Les opérateurs économiques de l’industrie de défense enregistrent des arriérés budgétaires, raison pour laquelle il n’y a pas de sources de financement pour étendre ces obligations, surtout envers l’Etat. Deuxièmement, l’actuel contexte régional géopolitique impose le renforcement de la capacité de défense du pays par des actions immédiates de redressement économique et financier de ces opérateurs économiques. Par conséquent, tant du point de vue financier que du point de vue de l’organisation selon la stratégie nationale de sécurité , il est nécessaire de résoudre ce problème avec un maximum de responsabilité. C’est pour cette raison que le gouvernement a adopté cet arrêt à travers lequel seulement les entreprises qui sont 100% à l’Etat en bénéficient et, certainement, les opérateurs qui enregistrent des dettes au budget de l’Etat. Ceci va déterminer à coup sur une nouvelle configuration de ces unités dans le domaine économique roumain, les critères d’efficience reprendront leur rôle et, évidemment, pourront vendre des produits stratégiques tant en Roumanie qu’à l’exportation ».
Le ministre de l’économie a aussi offert les détails concernent les compagnies en question : « Il y a 15 compagnies : Tohani, Metrom, Uzina Mecanicà Cugir, l’Uzine Mécanique Plopeni, Sadu, Mija, Moreni et autres . Elles ont leur volume d’activité car elles exportent aussi, ont des produits pour le marché intérieur, moins que jusqu’à présent mais, avec l’aide du gouvernement j’espère que cette production pour notre pays soit également résolue. Du point de vue de l’organisation, là où on constate que les unités ne sont plus viables du point de vue économique, on va les fermer ou bien les combiner de sorte à réaliser des complexes industriels efficaces du point de vue économique. Il n’y a que les dettes commerciales qui demeurent où l’Etat ne peut pas s’impliquer, compte tenu du fait que, comme je disais, l’Etat y est actionnaire majoritaire. Notre tentative est de renoncer à ces unités selon des critères financiers pouvant être financées par les banques pour des fonds et des crédits afin de reprendre le processus de production ».
Le ministre Constantin Nità offre des détails sur l’arrêt du gouvernement : « Cet arrêt et tout les calculs adjacents ont été, évidemment, réalisés avec le Ministère des Finances. Ceci ne veut pas dire que les manageurs de ces unités doivent d’ores en avant être tranquilles puisque l’Etat vient toujours et annule leurs dettes. Non ! Il doivent s’attacher sérieusement au travail ».
A son tour, le directeur général de l’Usine Mécanique Mija, Ghoeroghe Bàleanu soutient qu’au niveau du marché intérieur les produits de l’industrie de défense n’ont été que peu demandés : « Les demandes de l’armée ou des systèmes de défense de Roumanie ont été très réduites. Nous avons du conserver les capacités car nous en sommes tenus par un arrêt du Conseil Suprême de Défense du Pays et les dettes se sont accumulées. L’Usine Mécanique Mija est une société qui n’a pas bénéficié d’exemptions. Avec une seule exception des dettes vis-à-vis de AJOFM (L’Agence Départementale d’Emploi Dâmbovita) à la suite des versements compensatoires impliqués par les licenciements imposés par le programme de restructuration ».
Pour sa part, le ministre roumain de la Défense, Mircea Dusa, dit que par le passé le budget de son ministère a été négligé en dépit du fait qu’avec l’intégration de l’OTAN la Roumanie a assumé allouer au budget 2% du PIB pour la défense en affirmant qu’en 2014 le budget de la défense bénéficiera d’une rectification positive de sorte à arriver à environs 1,5% du PIB pour ce domaine. Il a aussi mentionné qu’une bonne partie de ces montants ira vers l’équipement et la modernisation de l’armée et vers l’industrie roumaine de défense. (trad.: Costin Grigore)