Le secteur bancaire roumain
Ce secteur a connu en 2013 un profit denviron 500 millions de lei (soit 110 millions deuros), dans les conditions où 23 banques ont rapporté du profit et 17 ont enregistré des pertes. Analyse.
Florin Orban, 06.05.2014, 12:49
Le secteur bancaire en Roumanie a conclu l’année 2013 avec un profit cumulé de presque 500 millions de lei (quelque 110 millions d’euros) dans les circonstances où 23 banques ont rapporté du profit et 17 banques ont eu des pertes. Le gain cumulé des 23 banques profitables a atteint 2,05milliards de lei (quelque 450 millions d’euros) tandis que les pertes des 17 banques ont cumulé 1,55 milliards de lei (340 millions d’euros).
La Banque Nationale Roumaine (BNR) a conduit ces derniers mois une analyse des crédits restructurés des banques commerciales et de la manière de classification de ces emprunts compte tenu du comportement des débiteurs après restructuration. A la suite de cette évaluation convenue avec le FMI, les banques ont été obligées de constituer des provisions supplémentaires. Selon les déclarations du chef de la direction surveillance de la banque centrale, Nicolae Cintezà, en 2014 les banques auront une année difficile chargée par la baisse des lignes de financement de l’étranger et par la compétition pour attirer des ressources de leur clientèle mais le marché ne rencontrera pas des problèmes sérieux compte tenu du niveau confortable du taux de solvabilité. L’officiel de la BNR a précisé avoir demande plus de transparence aux banques à l’égard du niveau des commissions d’administration des compte courants et du retraits en liquide puisque beau nombre des banques sont parvenues à un niveau si bas des intérêts que leurs clients retirent moins d’argent que celui mis en dépôt. Cette situation est rencontrée surtout dans le cas dépôts à bref terme.
« C’est ainsi que les banques signalent disposer de liquidités et qu’elles ont besoin de dépôts à bref terme. A l’étranger aussi les clients payent pour déposer leur argent en banque dans des dépôts à bref terme. Ils payent, donc, pour garder leur argent en sécurité », – affirme Nicolae Cintezà.
A partir de juillet dernier et jusqu’en février de l’année courante, BNR a réduit graduellement le taux de l’intérêt de politique monétaire de 5,25% à 3,5% par an. En même temps, il y a eu une diminution des montants en lei et en devises fortes que les banques commerciales devaient déposer à la Banque centrale, les ainsi dites « réserves minima obligatoires ».
Toutes ces mesures contribueront au soutien du processus des crédits — estime le gouverneur de la BNR, Mugur Isàrescu : «Certaines vont s’entraîner davantage dans des crédits, d’autres vont réfléchir davantage aux conditions de créditer et, probablement, vont accélérer la cadence d’octroi des crédits et vont repenser la situation de leurs clients. D’autres , qui ont des dettes à payer, vont faire des calculs et vont rembourser la dette. Je ne saurais pas fournir une ligne générale. Globalement, je pense que c’est une mesure vers la stimulation des crédits. »
Il y a des banques qui ont commencé à baisser les intérêts des crédits en devise nationale mais non pas de manière significative comme confirme Radu Ghetea, président de l’Association Roumaine des Banques : «C’est un signe qui annonce une croissance des crédits. Pourtant, il ne faut pas compter seulement sur cette tendance. Les intérêts bas ne veulent pas dire automatiquement le libre accès aux crédits. Ces bas intérêts signifient que plus nombreux seront ceux qui vont se qualifier dans le sens qu’ils auront accès à des montants plus importants, ils pourront rembourser moins difficilement sans vouloir dire que tout le monde peut se qualifier et imaginer que les crédits vont se multiplier de façon spectaculaire par la baisse des intérêts. »
A son tour, Radu Soviani, analyste économique, parle des mesures prises par la BNR : «La Banque Nationale Roumaine a pressé trois touches simultanément ce qui n’a pas été fait pendant la crise : la touche des taux des intérêts qu’elle a diminué, la touche des réserves minima obligatoires en lei qu’elle a diminué et la touche des réserves minima en devises fortes qu’elle a également fait baisser. C’est à discuter, et les économistes vont continuer à le faire, si c’était le bon moment ou ce moment aurait pu être choisi par la BNR deux ou trois années auparavant. Pour le moment il ne nous reste qu’à constater combien justes ont été ces décisions car elles ne mènent que vers une seule direction, celle de la diminution du prix des crédits en lei. Cette partie de la population qui pouvait emprunter en Roumanie l’a déjà fait. Donc on ne saurait pas parler d’un boom des crédits contractés par des personnes physiques. On pourrait assister dans le bref terme, d’une part à la baisse du prix des crédits pour les compagnies qui ont déjà des crédits en déroulement et, d’autre part, à des crédits un peu plus attrayants pour les compagnies qui osent accéder à ces crédits Les prémisses sont là. »
Radu Soviani précise, également, la direction que l’argent des banques va prendre dans les conditions de la diminution de l’intérêt : « Si les banques se décident à réduire le prix des crédits en lei de manière plus agressive, alors, probablement, ce plus d’argent ira soit au co-financement des projets européens par les compagnies privées, soit aux compagnies d’exportation. Je ne saurais pas, pourtant, vous dire que le domaine que je voudrais voir s’épanouir par cette diminution de l’intérêt est celui des PME. Je pense que des obstacles forts continuent d’être posés par le système bancaire pour un crédit à un niveau adéquat du secteur des PME et jusqu’à ce que ce secteur ne sera favorisé, il est pour mois difficile à croire assister à une impulsion significative de l’activité économique. »
Dans le top des banques de Roumanie selon leurs actifs, les deux premières positions continuent d’être occupées par la Banque Commerciale Roumaine, membre du groupe autrichien ERSTE et BRD Groupe Société Générale suivies par la Banque TRANSILVANIA à capital majoritaire privé roumain, UNICREDIT Tiriac Bank, CEC Bank, à capital majoritaire d’Etat , ensuite RAIFFEISEN Bank, ING Bank, ALPHA Bank, VOLKSBANK et BANCPOST, contrôlée par la banque hellénique EFG Eurobank. (trad. Costin Grigore)