Le secteur de l’énergie
Le secteur de l'énergie
Florin Orban, 05.11.2013, 14:22
Il n’y a pas longtemps, la Commission Européenne a adopté plusieurs projets énergétiques avec une participation roumaine dont ceux dont l’inter connecteur de gaz Azerbaïdjan –Georgie -Roumanie nommé projet AGRI et un gazoduc du trajet Roumanie-Hongrie- Autriche sur une liste de 250 projets intérêt commun au niveau de l’Union Européenne qui peuvent bénéficier de financement intégral de quelques 6 milliards d’euros de 2014 à 2020. Ces projets peuvent bénéficier d’appui financier à travers le mécanisme « Connexion de l’Europe » dans le cadre duquel on a alloué un budget de 5,85 milliards d’euros pour les infrastructures trans-européennes de transport d’énergie jusqu’à 2020.
Ainsi, les projets visant Azerbaïdjan — Georgie — Roumanie Inter Connector qui sont éligibles pour bénéficier des fonds européens comprennent le futur gazoduc Constanta — Arad — Csanadpalota de Hongrie et le terminal de gaz naturel liquéfié de Constanta. La Roumanie est, également, comprise dans deux séries de projets du corridor sud de transport de gaz naturel (Southern Gas Corridor).
En même temps, le futur gazoduc Bulgarie- Roumanie- Hongrie- Autriche inclus par l’Union Européenne dans la liste des projets éligibles pour des fonds européens stipule la construction d’une nouvelle pipe-line longue de 1318 kilomètres. La capacité initiale de transport serait de 23 milliards de mètres cubes par an. On a , aussi, le projet d’un gazoduc sous-marin liant la Georgie à la Roumanie connu actuellement sous le nom de White Stream. Cette connexion traverserait 1250 kilomètres et aurait la capacité de 16 milliards de mètres cubes par an.
Parmi les projets figurant sur la liste de la Commission il y a, également, l’élargissement des capacités d’entreposer de la compagnie DEPOMURES contrôlée par GDF Suez , de 300 000 à 600 000 millions de mètres cubes. La Commission a , aussi, l’intention de soutenir l’intégration régionale du système de transit de gaz naturel de la Roumanie. Notre pays est présent sur cette liste avec des projets pour augmenter la capacité de transport d’énergie électrique dans le cadre d’une série de projets conjoints avec la Bulgarie et la Serbie.
Voici la déclaration pour Radio Roumanie de Mihai Pàun, secrétaire général du Centre Roumain de l’Energie dont le siège est à Bruxelles : “La Roumanie bénéficie , comme, d’ailleurs, tous les Etats membres de l’Union Européenne, des avantages de l’interconnexion et je voudrais prendre l’exemple de l’énergie électrique. Etant interconnecté aux systèmes énergétiques des Etats voisins la Roumanie bénéficie, comme tout autre pays, de l’avantage des réserves de puissance dans la situation d’accidents majeurs. Imaginons un cas extrême, où les centrales ne peuvent plus fournir de l’énergie et les lignes ne sont plus fonctionnelles. La seule option pour nous, citoyens de la Roumanie, est de continuer d’être alimentés en énergie électrique, comme je disais, la seule chance étant cette inter-connexion avec les pays voisins : Bulgarie, Hongrie, République de Moldova et Serbie. »
Mihai Pàun explique, également, la façon dont la Roumanie peut mieux définir sa politique énergétique: « La Roumanie se trouve maintenant dans la position de redéfinir sa politique énergétique partant de ses propres sources d’énergie. Nous avons l’avantage d’un mix énergétique ce qui veut dire qu’en Roumanie, l’énergie est produite par plusieurs sources. Nous avons l’énergie hydraulique, nous avons l’énergie nucléaire, nous avons l’énergie générée par le charbon, d’autres sources régénérables qui, voici, acquièrent une plus grande ampleur en Europe en général et la Roumanie, en particulier. Nous entamons l’exploitation des réserves récemment découvertes dans la Mer Noire et jusqu’à la fin de cette décennie, on pourrait avoir une série de transformations dans la situation d’interdépendance énergétique de la Roumanie vis-à-vis d’autres pays beaucoup plus puissantes du point de vue des ressources, Russie comprise. »
En matière du gaz découvert dans la Mer Noire, le premier ministre Victor Ponta s’est exprimé, à son tour: « Il est très important que la zone de la Mer Noire, par des investissements réalisés, surtout par OMV PETROM ainsi que par d’autres compagnies, devient ce réservoir d’énergie dont la Roumanie a très grand besoin. L’idée d’avoir l’indépendance énergétique n’est pas un rêve, c’est une réalité. Le Gouvernement va accorder tout son appui pour les investissements PETROM, OMV, pour tous les autres investisseurs de sorte que , dans un laps de temps de 4, 5, 6 ou 7 ans , la production de gaz et de pétrole de la Mer Noire puisse couvrir intégralement les nécessités de l’industrie, de la population roumaine et va rendre la Roumanie un joueur important de ce marché. »
Actuellement , la Roumanie est le cinquième producteur européen de pétrole et de gaz et ne dépend qu’à hauteur de 25% des importations, beaucoup en dessous de la moyenne européenne de 50%. En dépit de la bonne situation actuelle, des modifications importantes peuvent arriver pendant les décennies à venir selon Vasile Iuga, représentant de PRICEWATERHOUSE pour l’Europe de sud-est : « Si nous n’améliorons pas l’efficacité énergétique de 20% jusqu’à 2030, si les investissements en matière de gaz de schiste et dans les gisements de la Mer Noire n’aboutissent pas et si les investissements voués à accroître le degré de récupération des gisements en exploitation, le risque existe qu’en matière de pétrole et de gaz, la Roumanie dépende de l’importation à hauteur de 80% en 2030. Cette estimation est fondée sur des statistiques des sources publiques. »
Remarquons que l’énergie produite par les centrales éoliennes, les parcs photovoltaïques et les centrales à base de biomasse couvrent 2% de la production nationale étant la seconde la plus importante source d’électricité après le charbon qui a un poids de plus de 27%. La production d’énergie nucléaire représente 17,4% du nécessaire, les centrales utilisant des hydrocarbures –14,5% et les centrales hydrauliques – 19,7%.
Par ailleurs, rappelons que le gouvernement de Roumanie s’est engagé devant le FMI à renoncer aux prix fixes de l’énergie électrique et du gaz, pour la population et, respectivement, pour l’industrie. Quant à la population, la libéralisation a commencé en juillet 2013 et devrait prendre fin en janvier 2018 tandis que pour les compagnies les prix fixés sont estimés à disparaître jusqu’en janvier 2014…