Le marché pharmaceutique
En 2012, le marché pharmaceutique roumain a progressé de 3,1% par rapport à l'année précédente.
Florin Orban, 26.02.2013, 14:05
Le marché pharmaceutique roumain a enregistré l’année dernière des ventes totalisant 2,63 milliards d’euros, une croissance de 3,1% vis-à-vis de 2011, selon les donnés de la compagnie d’analyse et études de marché CEGEDIM Roumanie qui estime pour 2013 une possible baisse de la valeur exprimée en monnaie européenne.
Selon un communiqué de la compagnie citée » les difficultés du marché ont commencé à affecter, même, les compagnies les plus puissantes et la prévision demeure modeste, en général, pour 2013, avec une croissance de 1,4% ce qui voudrait dire, probablement, une baisse en euros ou en dollars. En monnaie nationale, la croissance pour l’année dernière était de 8,3%, un peu moins que l’estimation de CEGEDIM qui était de 8,9%, la valeur du marché s’élevant à 11,71 milliards de lei. Selon CEGEDIM, le marché subit cette baisse à la suite des mesures de baisse du soutient publique et du prolongement des délais de payement, seulement une partie des patients pouvant se maintenir au niveau antérieur de leur traitement.
A travers les canaux de distribution, les taux de croissance en euros ont été de 2,6 pour les pharmacies, jusqu’à 2,27 milliards d’euros et de 6,4% pour les hôpitaux, c’est à dire 375 millions d’euros. Par catégories, la valeur des médicaments délivrés en base d’ordonnance a été de 1,8% plus grande qu’en 201, se montant à 1,89 milliards d’euros tandis que celle des médicaments sans prescription a augmenté de 6,6%, jusqu’à un montant de 375 millions d’euros.
Quant au top des 10 premières corporations du point de vue des ventes, celui-ci a en tête SANOFI, la fabrique bucarestoise ZENTIVA comprise, suivie par HOFFMAN, LA ROCHE et NOVARTIS. Le classement des dix premiers joueurs est complété par GLAXOSMITHKLINE qui détient à, Brasov(au centre du pays) la fabrique EUROPHARM, ensuite SERVIER, PFIZER, ASTRAZENECA, MERCK & CO, RANBAXY et ABBOTT. Dans l’échelon de 11 à 20 on retrouve, en ordre décroissant, la compagnie à capital majoritaire d’Etat ANTIBIOTICE IASI, KRKA, JOHNSON&JOHNSON, TEVA, BRISTOL MYERS SQUIBB, MENARINI, BAYER, LABORMED, qui a acquis, récemment, le producteur américain ALVOGEN. Suivent : ELI LILLY et GEDEON RICHTER.
Quant aux prévisions concernant le marché pharmaceutique, le président de la Société Roumaine de Pharmaconomie, Dr. Sorin Paveliu, précise : « Je ne m’attends pas à des absences majeurs du marché car les multinationales ne fonctionnent pas ainsi, donc les investissements dans l’infrastructure de promotion et de vente de certains médicaments ne peuvent pas être retirés du jour au lendemain. Le problème est, pourtant, celui des disfonctionnements rencontrés, car l’absence de prédictibilité et les changements engendre des pertes qu’ils doivent justifier devant les actionnaires. Donc, ils ont besoin de prédictibilité et ne se retireront pas du marché mais, il est possible que les acteurs plus petits dépérissent. Les petits acteurs sont à leur limite. Et alors, puisqu’il y a beaucoup de mesures excessives , nous avons choisi le prix le plus bas, il y a cette taxe clawback appliquée aux ventes des producteurs de médicaments, le payement est beaucoup trop prolongé, les petits acteurs parviennent en dessous de leur seuil de rentabilité et , alors, il est normal, pour eux, de se retirer, du moinstemporairement, des ventes. »
Récemment, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a éliminé, en partie, par un arrêt, la sur-taxation des producteurs de médicaments par l’ainsi dite taxe clawback, une taxe qui leur imposait de rembourser une partie de leurs revenus à l’Etat si ces revenus excèdent une valeur de référence établie par la loi. Concrètement, la Cour Constitutionnelle a édicté que la taxe clawback est partiellement non-constitutionnelle car on applique , ainsi, un double impôt aux médicaments par l’introduction de la TVA dans la base d’impôt de la taxe clawback.
Le président de l’Association des Producteurs de Médicaments Génériques de Roumanie, Dragos Damian, soutient que la taxe clawback doit être modifiée, étant une erreur fiscale. Celui-ci attire l’attention que des problèmes liés à cette taxe sont encore à résoudre : « Nous payons cette taxe pour les revenus réalisés par des tiers, respectivement par la distribution et par les pharmaciens. La taxe est payé selon les revenus réalisés chaque trimestre. En échange, l’argent pour ces médicaments n’est encaissé qu’au bout d’un an. Un dernier aspect tient, en général, des médicaments moins chères, de moins de 25 lei (quelques 5 euros)et c’est une suggestion des producteurs des médicaments génériques, que ces médicaments soit exempts de la taxe clawback de sorte à na pas disparaître du marché. »
A son tour, le chef du Bureau de Communication de l’association mentionnée, Sorin Popescu, dit que les patients n’auront plus à souffrir à la suite de l’application de la taxe clawback : « En échange, les patients peuvent souffrir pour d’autres raisons. Premièrement, pour manque de médicaments subventionnés dont la liste n’a pas été actualisée depuis plus de cinq ans. A ce que j’ai compris, le gouvernement y travaille et nous espérons que le Ministère de la Santé produise rapidement une formule pour résoudre ces questions et avoir, en Roumanie aussi, des médicaments subventionnés , comme dans les autres Etats européens. »
Les producteurs de médicaments estiment qu’une nouvelle formule d’application de la taxe clawback permettrait aux compagnies d’investir dans la production et utiliser de façon efficace l’argent obtenu de la vente des médicaments. (trad. : Costin Grigore)