Le courrier des auditeurs du 03 février 2023
Alex répond à vos lettres et messages
Alex Diaconescu, 03.02.2023, 14:15
Bonjour et soyez les bienvenus pour ce nouveau courrier des auditeurs de RRI, l’émission qui se propose de répondre chaque semaine à vos lettres et messages. Comment allez-vous ? En Roumanie, à l’issue d’un automne particulièrement doux, l’hiver s’est bel et bien installé avec quelques épisodes de chutes et de tempêtes de neige, pour faire enfin le bonheur des enfants et des passionnés des sports d’hiver qui ont pris d’assaut la montagne. Les propriétaires d’hôtels et de restaurants à la montagne suivent également avec intérêt cette arrivée tardive de l’hiver, puisque jusqu’ici la saison n’a pas été des meilleures pour eux. Le décor hivernal en montagne s’annonce encourageant, notamment parce qu’au mois de février tous les écoliers bénéficient d’une semaine de vacances d’hiver. Pourtant, les températures demeurent supérieures aux normales saisonnières avec des maxima toujours positives en journée et des températures négatives uniquement durant la nuit. Avec la flambée du prix du gaz et de l’électricité, un hiver doux s’avère un scénario indéniablement positif pour la vaste majorité des Roumains.
Et si je viens d’évoquer les revenus des Roumains, parlons aussi de leurs dettes. Maguy Roy de France nous a écrit un long mail qui contient une participation à la journée mondiale de la radio mais aussi une question à propos du taux d’endettement des Roumains. « Question à propos de la Banque nationale de Roumanie. L’émission du 20 janvier 2023 portait sur l’avertissement de la BNR concernant les prêts immobiliers dont la mensualité des remboursements ne devrait pas dépasser la moitié des revenus dont les gens disposent. Ce qui paraît beaucoup ! En France, l’endettement ne doit pas dépasser 20 à 30 % maximum des revenus. Les banques sont assez strictes de crainte de se retrouver avec des échéances impayées. Est-ce l’habitude dans votre pays de s’endetter jusqu’à 50% ? Est-ce lié à l’inflation élevée ? Ou pour relancer de l’immobilier ? Des assurances couvrent-elles ce risque ? » Voilà donc une question pour laquelle j’ai dû interroger ma femme qui travaille dans une banque. Eh bien oui, le taux d’endettement des personnes physiques en 2023 peut aller jusqu’à 55% des revenus nets du débiteur, dans le cas des crédits hypothécaires en lei. Mais ce taux s’applique à certaines catégories spéciales de futurs débiteurs qui s’appliquent en fonction des normes internes de chaque banque. Pour les clients des banques qui ne sont pas propriétaires le taux d’endettement est de 45% alors que celui-ci va jusqu’à 40% si le futur débiteur détient déjà une habitation autre que celle qu’il souhaite acheter. Dans le cas des crédits hypothécaires en euros, le taux d’endettement est généralement de 25%. Pour les crédits à la consommation ou le refinancement des crédits à la consommation, le taux d’endettement standard est de 40% et ce n’est qu’exceptionnellement qu’il peut être augmenté jusqu’à 55%. Enfin, les spécialistes du secteur financier bancaire recommandent un taux maximum d’endettement qui ne dépasse pas les 30% du revenu net encaissé par le futur débiteur. Donc, conformément aux règles imposées par la Banque centrale roumaine, l’endettement peut théoriquement même dépasser les 55% des revenus nets des débiteurs, mais généralement celui-ci est bien inférieur. Mais retenez que dans ce cas il s’agit de crédits en lei. Et ce taux qui semble très élevé actuellement est directement lié au taux d’inflation, qui a été de 16,4 % au mois de décembre 2022, légèrement en baisse par rapport à novembre. En effet, la flambée des tarifs de l’électricité et du gaz et d’autres conséquences de la guerre en Ukraine ont provoquée une montée de l’inflation qui devrait se tempérer cette année. Retenez aussi que pour les crédits en euros, le taux d’endettement est de 25% du revenu du client. Vous demandez aussi si c’est habituel en Roumanie de s’endetter jusqu’à 50 %. Eh bien historiquement, et là cette expression concerne les 20 à 30 dernières années, les Roumains qui contractaient des emprunts s’endettaient le plus souvent jusqu’au seuil maximum. Ce choix pourrait aussi s’expliquer par le fait qu’avant, une grande partie des Roumains ne déclaraient pas au Fisc la totalité de leurs revenus. Dans les entreprises roumaines, surtout petites mais aussi moyennes, la norme consistait à payer sur le compte du salarié le salaire minimum et le reste lui était remis dans une enveloppe au noir. Par conséquent, en réalité, les revenus des Roumains étaient plus élevés. Cette pratique est de moins en moins répandue de nos jours et se retrouve presqu’exclusivement parmi les petites sociétés et les micro-entreprises. Ajoutons aussi que suite à la crise financière de la fin des années 2000, les règles imposées par la Banque centrale roumaine ont été raffermies avec la prudence comme mot d’ordre. Evidemment, ce taux d’endettement élevé, qui par le passée pouvait arriver jusqu’à 70% des revenus, n’a fait qu’encourager l’immobilier et le BTP. Par conséquent, à l’heure actuelle, la Roumanie compte toujours parmi les pays avec le plus importants taux de propriétaires au monde. Selon Eurostat, 95,3% des habitants du pays occupent un logement dont ils sont propriétaires, ce qui met la Roumanie en tête du classement européen.
Je salue également Jacques Augustin de France et je le remercie pour son rapport d’écoute. M Augustin nous demande également : « existe-t-il de nombreuses chaînes des télévision en Roumanie et à quelle heure sont diffusés les journaux ? Qui regarde majoritairement le petit écran ? » Et bien, M Augustin, sachez qu’en matière de télévisions, l’offre est bien variée en Roumanie. Chaînes généralistes, chaînes d’information en continu, émissions spécialisées ou d’experts et antennes locales, les Roumains sont servis en matière de télévisions. Selon les statistiques de la Commission nationale de l’audiovisuel, un millier de licences de télévisions ont été émises en Roumanie depuis la chute du communisme. Evidemment, nombre de ces chaînes ont fermé, d’autres n’ont jamais vu le jour, mais grosso-modo on pourrait dire qu’à présent il existe plusieurs centaines de chaines de télévision en Roumanie. La bataille de l’audimat est acerbe et tous les grands joueurs ont leurs atouts, mais « le prime-time » commence traditionnellement à 19h00, lorsque les chaines généralistes privées telles que Protv et Antena 1 diffusent leur journal du soir. Le journal de la chaîne publique TVR est programmé à 20h00. C’est également à partir de 20 heures que commencent les journaux et les débats sur les principales chaînes d’information en continu telles que Digi24, Antena 3, Realitatea, B1 et ainsi de suite. L’audimat varie beaucoup et enregistre surtout des pic d’audience : les émissions concours telles « The voice », « Masterchef », des séries « soap opéra », des séries de comédie ou bien des matchs de foot de la Coupe du monde. En matière de public qui regarde quotidiennement la télé et surtout les journaux télévisés, sachez qu’il est de plus en plus âgé et constitué surtout de personnes de plus de 40 ans. Selon le site paginademedia.ro qui fait le monitoring des chaînes de télévision roumaines, le trio Protv, Antena 1 et Kanal D sont les leaders de l’audimat tant dans les milieux urbains que ruraux. L’automne dernier les télévisions ont enregistré une hausse importante du nombre de téléspectateurs et leur nombre devrait augmenter davantage avec l’arrivée de l’hiver et du mauvais temps.
Bien le bonjour et salutations aussi à M Guy le Louet de France qui, hormis son rapport d’écoute habituel, nous demande si l’on observe certaines pénuries de produits en rayon : huile de tournesol ou moutarde comme c’est le cas parfois en France. Eh bien, M le Louet, sachez qu’actuellement il n’y a aucune pénurie de produits en rayon en Roumanie. Par contre, on constate des fluctuations de prix et la majoration massive du prix de certains produits, notamment alimentaires. Rien qu’un exemple, le prix du beurre a connu une progression de près de 50% en une année, de 2 euros environ la plaquette de 200 grammes à quelque 3 euros 50 actuellement. Même cas de figure pour l’huile de tournesol dont le prix a presque doublé, pour la farine, le sucre et d’autres produits de première nécessité. Retour donc aux produits de premier prix, les moins chers. Enfin sachez aussi que les supermarchés sont arrivés à mettre des antivols même sur les plaquettes de beurre des marques plus connues. Désormais le beurre est un produit de luxe !
Et c’est sur ce décor hivernal que s’achève cette édition du Courrier des auditeurs. Merci de l’avoir suivi. A bientôt !