Le courrier des auditeurs 26.12.2014
Ligia répond à vos messages...
România Internațional, 27.12.2014, 13:50
Chers amis, dans la tradition orthodoxe, religion majoritaire en Roumanie, Noël dure plusieurs jours ; je suis très heureuse de m’adresser à vous en ce moment magique. Il n’est donc pas trop tard de souhaiter cette fête à quelqu’un le 26 ou le 27 décembre. A mon tour de vous souhaiter, à la roumaine, un très joyeux Noël à toutes celles et à tous ceux qui le célébrez! Pour ceux qui célèbrent Hanoukka, je vous souhaite une joyeuse fête paisible !
A la suggestion de notre auditeur français M Jean-François Meile, nous entrerons quelque peu dans les détails qui rendent Noël unique : « Comment se prépare Noël en Roumanie ? » Il y aurait énormément de choses à dire.
Si c’est sur le plan spirituel, on s’y prépare en observant le carême une quarantaine de jours. Le carême orthodoxe est bien plus sévère que chez les catholiques, vu que l’on ne mange pas de viande et de produits de viande, pas d’œufs, mais pas de lait ni de produits laitiers non plus. C’est un moment de prière, mais aussi de réconciliation.
Si la question porte sur les traditions culinaires, le porc est à l’honneur. Le 20 décembre, à la campagne, les Roumains tuent le cochon ; cela rappelle les rituels des sacrifices animaliers des anciens Egyptiens, Grecs et Romains. Normalement, sa chair est destinée à être consommée de manière rituelle entre Noël et le 6 janvier. Toute la famille s’affaire et chacun a son rôle dans la préparation, vu que c’est une besogne qui dure toute la journée. Le boucher, s’il y en a un, ou sinon une personne qui s’y connaît, prélève les morceaux, dont chacun est destiné à un usage particulier.
Ce jour-là, pour les participants qui ont aidé les amphitryons, l’on cuisine un repas de porc, d’habitude des morceaux de viande, de foie etc. que l’on fait frire. Cela s’accompagne d’un verre d’eau-de-vie. Il y a beaucoup de travail pour préparer une multitude de charcuteries traditionnelles : les différentes saucisses, la tête marbrée, le boudin blanc et noir, le jambon, des grattons et tant d’autres. Dans d’autres régions, la viande est salée et sera utilisée au fur et à mesure.
« Y a-t-il également les décorations, les marchés de Noël ? », demande M Meile. Oui, toutes les villes se font un point d’honneur d’apporter un peu de joie aux habitants et des décorations sont installées selon les possibilités. Depuis l’année dernière, il y a aussi un marché de Noël à Bucarest, qui est entré dans le circuit des marchés de Noël européens.
Et dans les familles, poursuit M Meile, prépare-t-on également les petits gâteaux ? Bien entendu. Le gâteau traditionnel de Noël est le cozonac, une sorte de grande brioche aux noix, au rahat lokoum, au cacao ou encore selon l’inspiration de la cuisinière. Très difficile à réussir, d’ailleurs. « Et St Nicolas est-il aussi le patron des enfants qu’il récompense avec des cadeaux ? Accompagné du père Fouettard qui lui punit ceux qui ne sont pas sages ? » Oui, bien sûr. St Nicolas apporte notamment des sucreries.
Notre ami Christian Ghibaudo, toujours de France, que je salue, demande quels cadeaux les Roumains s’offrent pour Noël. Généralement, des vêtements, des accessoires, mais aussi des téléphones portables et des tablettes. Pour les petits, nécessairement un ou plusieurs jouets, et certainement beaucoup de chocolat que les enfants découvriront sous le sapin.
M Nouari Naghmouchi, d’Algérie, voudrait savoir comment les Roumains fêtent Noël. Avant la fête, on fait un grand nettoyage dans toute la maison. On observe le carême, on va à l’église, on offre des biens aux plus nécessiteux, on pense à autrui. La veille, les chanteurs de cantiques vont chez leurs proches et leurs amis chanter des chansons de Noël. Ils sont reçus et se voient offrir, selon l’endroit, des noix, des gâteaux, des fruits, de l’eau-de-vie et de l’argent. Ce sont notamment les enfants qui y vont, mais dans différentes régions, il y a même des groupes importants de grandes personnes. L’ambiance est extraordinaire. En plus, il y a les traditions des danses avec des masques animaliers qui sont très intéressantes.
Les enfants cirent leurs bottes et les mettent sous le sapin. Dans la nuit du 24 au 25, le Père Noël apporte des cadeaux à tous les enfants sages. La veille, on orne le sapin. Les cadeaux sont à mettre sous le sapin. Les cuisinières préparent les plats traditionnels, en dehors des charcuteries qui constituent les entrées et ont déjà été préparées un peu à l’avance. Il s’agit d’une soupe, des sarmale, feuilles de chou saumuré farcies notamment de viande de porc et de riz et de différents rôtis. Parce que la viande de porc est difficile à digérer, on commence à la remplacer par la dinde, mais la tradition veut que ce soit des plats à base de porc, pas de volaille. Et, bien sûr, le cozonac, et d’autres gâteaux.
Le jour de Noël, on va à la messe l’église, en emportant un peu des plats que l’on servira à table, pour qu’ils soient bénis. Ensuite on va au cimetière pour honorer la mémoire de ceux de la famille qui ne sont plus parmi nous, et ensuite on peut passer à table. Noël est essentiellement en fête en famille. Le lendemain et le troisième jour de Noël, on va rendre visite aux gens de la famille ou on les reçoit à table. C’est un moment de joie intense pour la naissance de notre Seigneur. Merci à tous ceux qui nous ont posé des questions de leur intérêt.
Voilà, chers amis, notre rencontre touche à sa fin. Je souhaite une fois de plus, à toutes celles et à tous ceux qui célèbrent des fêtes en cette saison, qu’elles soient joyeuses. Bonne et heureuse Nouvelle année, bonne santé, beaucoup de bonheur et de prospérité à tous les auditeurs de RRI !