Jacques Augustin (France) – Théâtres de poésie en Roumanie ?
Bonne question, car dans ce monde où tout tourne de plus en plus vite - et beaucoup autour de largent -, certains se demandent si on a encore besoin de poésie.
România Internațional, 16.07.2021, 13:19
De tels théâtres existent, et depuis longtemps, en Europe occidentale — on peut mentionner à cet effet la Maison de la poésie, à Paris, et le Théâtre Poème de Bruxelles. La réponse est affirmative, pour la Roumanie aussi.
En effet, le premier théâtre de poésie a ouvert ses portes fin septembre dernier à Craiova (sud). Son fondateur est le comédien Emil Boroghină, qui a été une douzaine d’années durant directeur général du Théâtre national de Craiova. On lui doit aussi le Festival international Shakespeare à Craiova, qu’il a fondé en 1994. Le Théâtre de poésie s’appelle Poesis, et c’est en fait un programme commun du Théâtre national « Marin Sorescu » de Craiova et du Théâtre « Nottara » de Bucarest. C’est une fusion entre poésie, images et musique.
Le Théâtre Poesis a débuté par une première au Théâtre national « Marin Sorescu » de Craiova, un spectacle d’Emil Boroghină ; par la suite, le récital de poésie a eu lieu aussi à Bucarest. Il avait choisi à cet effet le Cantique des cantiques, l’un des plus beaux chants d’amour de la littérature universelle. Et avait également fait une sélection de sonnets des œuvres de Mihai Eminescu, notre poète national, de Dante, Pétrarque, Michel-Ange, Ronsard et Shakespeare.
Le 15 janvier dernier, Emil Boroghină a proposé une célébration à sa manière de ce Jour de la culture nationale, par le spectacle « Récitant Eminescu ». Un spectacle très apprécié qu’il a donné en Roumanie, mais aussi en Belgique, en Chine, en Allemagne, en Italie, en République tchèque, au Canada, en Hongrie, en Grèce et aux Etats-Unis.
Et le Théâtre Poesis se verra récompenser cette année par le Prix spécial du Sénat de l’UNITER, Union des théâtres de Roumanie. En juin dernier, le comédien a proposé son récital extraordinaire « Le Voyage de Dante », d’après La Divine comédie, au Théâtre Nottara de Bucarest. Un montage qui marquait les 700 ans de la mort du célèbre poète italien.