Gilles Gautier (France) – Le recyclage en Roumanie.
Triste réalité : le taux de recyclage nest que de 5% dans ce pays.
România Internațional, 16.03.2018, 19:43
Tout le reste va sur les décharges publiques. Et 2020 approche à grands pas ; difficile de croire que la Roumanie atteindra jusqu’alors un taux de recyclage de 55% des déchets de papier, métal, plastique et verre, et un niveau de 60% des déchets d’emballages, comme convenu. Elle doit également collecter 4 kilos de déchets électriques et électroniques par an et par habitant, mais aussi faire le tri sélectif des bio déchets.
Pour rappel, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la Roumanie devant la Cour européenne de justice en 2017 parce que les pouvoirs publics n’avaient pas satisfait à l’obligation de réviser et d’adapter le plan national de gestion des déchets et celui de prévention de la génération de déchets. Cela veut dire fermer les 68 décharges municipales non conformes, qui constituent un risque pour la santé des personnes et de l’environnement. La Roumanie risque 124.000 euros d’amende par jour pour les déchetteries non conformes et 200.000 euros d’amende par jour pour l’absence du tri sélectif. En tout et pour tout, 324.000 euros par jour, à compter de 2018 – en fait, selon le TFUE, cela aurait dû être appliqué depuis 2014. Sur les 68 décharges publiques non conformes que la Roumanie devait fermer, seules 14 avaient fermé effectivement à la fin de l’année dernière. Seuls 32 systèmes de gestion intégrée des déchets fonctionnent en Roumanie.
Si les amendes sont appliquées par la Commission européenne, l’Etat se retournera contre les propriétaires de ces déchetteries, a déclaré la ministre Graţiela Gavrilescu. Elle a expliqué que la Commission avait lancé le projet « Economie circulaire » : ainsi, 10.000 tonnes de déchets déposés sur une décharge publique créent 6 emplois, tandis que la même quantité recyclée en crée 16. Si ce projet est implanté en Roumanie jusqu’en 2030, 180.000 nouveaux emplois seront créés.
En matière de gestion des déchets municipaux solides, la performance de la Roumanie est des moindres. Par exemple, en 2015, son taux de dépôt des déchets était de 72%, alors que la moyenne européenne était de 25,6%. En Roumanie, avec 17,7 euros/tonne, le stockage des déchets sur les décharges publiques n’est pas facturé adéquatement, c’est pourquoi le recyclage n’est pas stimulé. Ailleurs, le tarif dépasse les 100 euros. Les compagnies de salubrité préfèrent donc déposer les déchets sur les déchetteries. Peu d’habitants se donnent la peine de faire le tri sélectif. Il existe peu de conteneurs – et peu d’intérêt – à cet effet. Pourtant, cela devrait changer très vite, car les délais courent. Merci pour ta question, Gilles.