Christian Canoën (France) – La prévention des infections nosocomiales en Roumanie.
Un sujet de la plus stricte actualité après lincendie de la discothèque Colectiv, à lautomne dernier, qui a révélé des manquements importants dans ce secteur.
România Internațional, 10.06.2016, 14:30
Un sujet de la plus stricte actualité après l’incendie de la discothèque Colectiv, à l’automne dernier, qui a révélé des manquements importants dans ce secteur. Et suite aussi à l’immense scandale des désinfectants dilués utilisés dans les établissements hospitaliers de Roumanie. Dans ce contexte, le ministère de la Santé a lancé, fin avril, le Plan stratégique de prévention et de lutte contre les infections nosocomiales pour la période 2016-2018.
Selon l’agence de presse Mediafax, il prévoit aussi des mesures en matière de prévention des infections, de réduction de l’incidence, mais aussi du suivi et de l’accroissement de la capacité de diagnostic des infections nosocomiales. En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que lesdites infections ne sont pas rapportées en Roumanie, a précisé Alexandru Rafila, président de la Société roumaine de microbiologie. Nous avons, sur le papier, une incidence inférieure à 1%, alors que les autres Etats européens rapportent une incidence de 5%, beaucoup plus proche de la réalité. De ce fait, et comme l’on vise un rapportage exact, il est possible de voir croître le nombre des infections rapportées. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à voir une augmentation substantielle.
En fait, la plupart de ces infections n’étaient pas considérées très graves, c’est pourquoi elles n’étaient pas rapportées. En général, elles peuvent être soignées à succès, a précisé le dr. Rafila dans une conférence de presse. C’est un fait que ce qui n’existe pas ne peut pas être amélioré. Il s’agit donc, surtout après le désastre de la discothèque Colectiv, de diagnostiquer, d’identifier, de les rapporter et de prendre les mesures qui s’imposent pour que les infections très graves n’apparaissent plus chez les patients des hôpitaux roumains. Par ce plan, les autorités du domaine de la Santé proposent aussi une amélioration du suivi et de la limitation de la résistance bactérienne en milieu hospitalier, ainsi que la réduction de la consommation excessive et injustifiée d’antibiotiques. Pendant ce temps, depuis un mois, les désinfectants dilués ont été retirés de tous les établissements sanitaires de Roumanie.
Mais une enquête journalistique révèle que dans le plus grand hôpital des urgences du pays, certains produits n’ont pas été remplacés, ce qui met en danger la vie des patients ! La mise en œuvre du plan coûtera 30 millions de lei sur deux ans. Elle se fera en trois temps : un paquet législatif, un paquet de formation du personnel et enfin un paquet d’investissements, a précisé Alexandru Rafila. Ainsi, jusqu’à la fin de l’année, une formation sera dispensée à au moins 300 épidémiologistes, médecins de laboratoire ou microbiologistes, spécialistes des maladies infectieuses et autres, mais aussi à des infirmiers et à des directeurs de soins. A présent, la Roumanie ne compte que 113 épidémiologistes, mais cet état de choses est en train de changer.