Michel Beine (Belgique) – des punitions dans des écoles
Aux termes de la loi roumaine, il est interdit aux professeurs de recourir aux punitions corporelles et aux abus pour corriger leurs élèves...
Ioana Stăncescu, 27.09.2013, 09:39
En fait, ma gamine est en deuxième année d’étude du cycle primaire, donc je pourrais vous donner des exemples de punitions utilisées par son institutrice. La plupart des punitions sont en fait des menaces. A mon avis de parent et de journaliste, les élèves roumains sont trop souvent menacés en classe et parfois, les menaces sont hallucinantes. « Je vais t’envoyer chez le directeur et là tu te feras gronder » ou bien « Puisque tu joues les intelligents, qu’on change de place et ce sera dorénavant à toi d’enseigner à tes copains ». Mais, il m’est arrivé d’entendre aussi des menaces du type « si tu continues à parler, je vais poster ta photo sur le fb pour que tes parents puissent voir à quel point tu déranges ma classe ». En fait, la plupart de l’éducation roumaine et là je pense également à celle en famille recourt à de telles menaces. Les parents roumains menacent leurs enfants dès un âge très tendre pour les obliger à leur obéir au lieu de recourir à des explications logiques. J’habite près d’un parc et j’entends tout le temps des adultes dire aux gamins « si tu ne restes près de moi, je vais faire venir la police » ou bien « si tu ne gardes pas ton pull, tu prendras un coup de froid et le médecin te fera une piqûre» et la liste pourrait continuer.
Aux termes de la loi roumaine, il est interdit aux professeurs de recourir aux punitions corporelles et aux abus pour corriger leurs élèves. Malheureusement, il existe toujours des cas de violence physique dans les écoles, surtout en milieu rural, où des parents d’élèves dénoncent de temps en temps un mauvais traitement subis par leurs enfants. Je me rappelle le cas d’un garçon qui est resté sourd d’une oreille après une gifle par son prof de sport, un cas qui a fait couler beaucoup d’encre dans la presse de l’époque. Il y a quelques mois, les journaux roumains racontaient l’histoire triste de deux gamins frappés durement par leur prof de maths après avoir parlé pendant la classe.
De nos jours, de tels cas se font pourtant rares. Mais, du temps de ma jeunesse, je me rappelle que les instituteurs utilisaient souvent des châtiments corporels : ils nous tiraient par les oreilles, nous frappaient avec la règle sur les mains ou ils nous obligeaient de rester debout une heure durant.
La punition écrite existait elle aussi, mais à présent, elle se fait de plus en plus rare. Les choses ne changent pas trop dans l’école secondaire puisque chez nous, les élèves ne sont pas retenus ou exclus. Où s’ils le sont, c’est pour une raison bien grave. Du coup, quand ils sont petits, les élèves roumains sont assez stressés et craintifs et au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils deviennent impertinents faute de conséquences réelles pour leurs faits. Bon et voilà, cher Michel Beine. Dans l’espoir que cette réponse t’a plu, je te passe le bonjour de nous tous et à bientôt de te lire !