La semaine du 4 au 10 décembre 2023
Lépidémie de rougeole/ Un ancien premier ministre est poursuivi en justice/ Le premier ministre en visite à Washington/ La Roumanie, au sommet climatique de Dubaï
Ştefan Stoica, 10.12.2023, 10:45
L’épidémie de rougeole
Pour la deuxième
fois ces 7 dernières années, la Roumanie se confronte à l’épidémie de rougeole
déclarée après que plus de 2000 cas ont été répertoriés depuis le début de l’année.
Le Ministre de la Santé, Alexandru Rafila, précise qu’une telle décision permettra
l’accélération de la vaccination même chez les bébés de 9 à 11 mois. L’actuelle
situation découle du nombre important d’enfants non immunisés, explique le
responsable roumain. A l’heure où l’on parle, la Roumanie affiche une
couverture vaccinale contre la rougeole de seulement 78% pour la première dose
et de 62% pour la dose de rappel. Le ministre Rafila a donc annoncé le
lancement dans les médias et dans les cabinets des médecins traitant, d’une
nouvelle campagne d’information sur les bénéfices de la vaccination. En cas d’une
couverture vaccinale insuffisante, d’autres épidémies risquent de se
déclencher. La première épidémie de rougeole a mis en lumière un fort mouvement
antivax en Roumanie, manifesté aussi durant la pandémie de coronavirus. Le taux
de létalité de la rougeole varie entre 1 et 3 décès sur mille cas de
contamination.
Un
ancien premier ministre est poursuivi en justice
L’ancien premier
ministre roumain et actuellement sénateur libéral, Florin Cîtu, est poursuivi
en justice par les procureurs anticorruption pour complicité d’un abus de
fonction dans une affaire visant l’achat de vaccins anti-Covid à l’époque de la
pandémie. Les enquêteurs accusent M. Cîtu d’avoir élaboré deux mémorandums qui
ont débouché sur l’acquisition supplémentaire de doses de vaccin anti-covid. Tout
cela dans le contexte où à l’époque, en 2021, les ministres de la Santé avaient
déjà acheté des dizaines de millions de doses. Le préjudice estimé est d’un
milliard d’euros. Pour sa part, l’ancien premier ministre rejette les
accusations et affirme avoir accompli ses attributions, tout en respectant la
loi. A l’heure où l’on parle, il a perdu son immunité parlementaire. L’affaire
vise aussi deux autres anciens ministres de la santé. Il s’agit de Vlad
Voiculescu et de Ioana Mihaila, les deux issus de l’USR.
Le
premier ministre en visite à Washington
Le premier
ministre roumain, Marcel Ciolacu, a fait une visite de travail à Washington
lors de laquelle il a discuté avec les secrétaires d’Etat de la Défense et de l’Energie,
avec des membres du Congrès américain et des représentants de la diaspora et il
a fait une visite au Mémorial de l’Holocauste. Le partenariat stratégique
roumano-américain est et continue d’être un des principaux piliers de la
politique étrangère et de sécurité de Bucarest, a fait savoir le chef du
gouvernement de Bucarest, présent à Washington. Et lui de se prononcer en
faveur d’une consolidation de la posture de l’OTAN dans la région de la mer
Noire et d’une présence renforcée des militaires américains en Roumanie. Marcel
Ciolacu a également rencontré des représentants de l’entreprise américaine de
défense, Lockheed Martin. Une occasion pour le responsable roumain de mettre en
évidence l’importance de la collaboration avec la Roumanie. Par ailleurs, M.
Ciolacu a fait part du désir de Bucarest de faire de Washington son partenaire
économique le plus important en dehors de l’UE. Puisque les Etats-Unis ont déjà
en Roumanie, plus de 2000 soldats et de la logistique militaire de dernière
génération, elle pourrait devenir un hub pour les compagnies américaines qui
veulent participer à la reconstruction de l’Ukraine dévastée par l’invasion des
troupes russes, a encore déclaré le premier ministre roumain. Et lui d’ajouter que
des avancées importantes avaient été réalisées pour permettre à la Roumanie de
rejoindre le programme Visa Waiver. Son entrée pourrait se faire dès 2025, à
condition qu’un dernier critère technique soit respecté, à savoir un nombre
réduit de demandes rejetées.
La
Roumanie, au sommet climatique de Dubaï
Le chef de l’Etat
roumain, Klaus Iohannis et son ministre de l’Energie, Sebastian Burduja, ont
représenté la Roumanie à la Convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques, organisée trois jours durant à Dubaï. Dans une de ses
allocutions, le président roumain a affirmé que la Roumanie est un des pays
européens au taux le plus faible d’émissions de gaz à effet de serre par
habitant et qu’elle est déterminée à accélérer les mesures de lutte contre les
changements climatiques. Bucarest espère que d’ici 2030, le niveau de ses
émissions de CO2 se réduise de 80% par rapport à 1990, ce qui lui permettra de
s’inscrire sur la voie de la neutralité carbone.
La Roumanie se donne pour
objectif que d’ici 2050, 86% de son total énergétique provienne des énergies
vertes auxquelles s’ajouteront des sources énergétiques bas carbone, telles l’énergie
nucléaire. A l’occasion du sommet climatique, la Roumanie a rejoint l’Alliance
solaire internationale, une décision qui, selon Klaus Iohannis, contribuera au
renforcement de la sécurité énergétique nationale, tout en faisant la preuve de
l’engagement ferme de Bucarest d’atteindre la neutralité carbone. D’ici 2030,
la Roumanie se propose d’obtenir une capacité de production d’énergie solaire
de plus de 8 gigawatts, ce qui représenterait 24% de la consommation finale
brute d’électricité obtenue de sources renouvelables. Le pays est en première
position en Europe du sud-est en termes de potentiel de production d’énergie
solaire. Nous pourrions exploiter jusqu’à 18, même 20 gigawatt d’énergie
solaire, affirme le ministre Sebastian Burduja. Lors du sommet climatique de
Dubaï, une vingtaine de pays ont appelé dans une déclaration commune, à tripler
les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à
2020. La Roumanie s’engage à finaliser les travaux de deux nouveaux réacteurs
CANDU à la centrale nucléaire de Cernavoda et à mettre en place de petits
réacteurs modulaires.